dimanche 15 mars 2015

La Vie de Cheikh Mouhamadou Lamine Bara Ibn Khadimou Rassoul (1891 - 1936)

SA JEUNESSE 

Cheikh Mouhamadou Lamine Bara est né le 28 Jumada I de l'an 1309 de l'Hégire, correspondant au 29 décembre 1891, dans le village de Touba que venait tout juste de fonder son père, ce qui fait de lui le seul fils de Cheikh Ahmadou Bamba qui naquit en ce lieu. Sa mère, Sokhna Aminata Lô, est une descendante de l'illustre Serigne Mukhtar Ndoumbé fondateur du village de Coki et appartient à une très ancienne lignée réputée pour l'excellence et la piété de ses savants. Son frère germain, Cheikh Mouhamadou Moustapha (1888-1945), fut le fils aîné et premier calife de Cheikh Ahmadou Bamba dont il assura la relève de 1927 à 1945, années au cours desquelles il accomplit une œuvre considérable pour l'unité et l'organisation de la communauté mouride à travers, notamment, l'édification de la grande mosquée de Touba et l'acheminement du chemin de fer à partir de Diourbel. L'histoire rapporte, qu'à la suite d'une révélation du Serviteur du Prophète pour laquelle elle consentit au sacrifice de sa vie, Sokhna Aminata Lô disparut six mois après la naissance de Cheikh Mouhamadou Lamine qui fut ainsi confié à Sokhna Awa Bousso, mère de Cheikh Mouhamadou Fadl. Ces premières années de jeunesse passées ensemble allaient durablement marquer les fortes relations que Cheikh Mouhamadou Lamine entretint toute sa vie avec son frère et ami, Serigne Fallou. 

SES ETUDES 

Serigne Bara entama ses études coraniques avec le pieux précepteur des enfants du Cheikh, Serigne Ndame Abdou Rahmane Lô à qui il fut confié. Il poursuivra plus tard ses études religieuses chez son oncle Mame Thierno Ibra Faty puis avec d'autres maîtres tels Serigne Ibra Binta Sylla et Serigne Mbaye Diakhaté. 

Il est rapporté que les débuts de ses études furent assez malaisés dues à ses difficultés d'audition qui ne l'empêchèrent toutefois point d'achever ses études et d'acquérir un étonnant degré de connaissance pour lequel il exprima sa reconnaissance à DIEU à travers ces vers : "Ô SEIGNEUR, Toi le Meilleur Guide ! Tu m'as accordé la Bonne Guidée, as assuré mon instruction et mon éducation, Ô Toi qui m'abreuvas avec les Calices de la Pureté ! Ô SEIGNEUR ! Tu m'as gratifié d'une Science émanant de Toi me préservant des maux et du doute. Tu demeures assurément Celui qui accorde les Bienfaits avant que l'on t'en fasse la demande, qui gratifie gracieusement de Ton Agrément et manifeste Tes Merveilles en rendant aisé ce qui est malaisé…" En fait, la réelle personnalité de Serigne Bara se trouve fort différente de l'image populaire de thaumaturge (faiseur de miracles) irascible qui lui est ordinairement attribué. Tous ses proches témoignent, au contraire, de sa douceur, de sa générosité, de ses belles qualités, de son attachement à l'adoration de DIEU, de son ascèse, de son aversion pour les futilités et les transgressions, de son humanité, de sa vaste culture, de sa crainte révérencielle, de son amour pour le Messager de DIEU (PSL) et pour le Serviteur du Prophète ; vertus qu'ont démontrées aussi bien ses actes que ses nombreux écrits… 

SES ÉCRITS 

On peut en effet affirmer sans risque que Cheikh Mouhamadou Lamine Bara fait partie des écrivains les plus prolifiques de la Mouridiyah et de ceux dont la plume ressemble le plus au style du Cheikh, au point qu'il s'avère souvent très ardu de distinguer leurs poèmes respectifs. Les thèmes les plus courants abordés dans ses écrits portent sur la Louange et la Reconnaissance à DIEU, le panégyrique du Prophète (PSL), l'éloge à Cheikh Ahmadou Bamba, les recommandations aux disciples et l'imploration à DIEU. La plus grande partie de ses nombreuses œuvres furent disséminées entre les provinces du Niambour, du Cayor et du Djolof. L'on peut citer parmi ses poèmes les plus connus : Munawiru-l-Bunyân (L'Illumination des Edifices), Safinatu-l-Abrâr (La Nef des Vertueux), Sahâdatu-l-Akhyâr (La Félicité des Gens Supérieurs), Tibu-l-Fuâd (La Sérénité des Cœurs), Zahabu-l-Ibrîz (L'Or Pur) et bien d'autres poèmes… 

SA SOUMISSION A SON SEIGNEUR 

Dans les ouvrages composés par Cheikh Mouhamadou Lamine, l'on trouvera des éléments mettant en évidence sa parfaite soumission et son espérance envers le CREATEUR, de même que son infinie gratitude pour les innombrables Bienfaits dont Il l'a gratifiés, ainsi qu'il l'exprima à travers ces vers : "Je me soumets entièrement au CREATEUR, Lui qui m'a accordé la Connaissance et gratifié de Faveurs revenant aux Hommes Emérites. Je rends grâce à DIEU qui accorde la Grâce et l'honorabilité et invoque le Salut sur le Prophète Elu aux Vertus Eminentes. Mon cœur ne cesse de rendre grâce à mon SEIGNEUR à l'instar de ma langue ne cessant de Le mentionner en tout temps..." 

SON ATTACHEMENT AU PROPHETE (PSL)

L'amour et la considération de Cheikh Mouhamadou Lamine Bara envers la Meilleure Créature peuvent être attestés par ces vers-ci : "Mon honneur est de demeurer au Service du Prophète en tout temps et jamais, par la Permission de DIEU, je ne cesserai de le servir. Muhammad demeure assurément la Plus Noble des créatures et un Bienfait dont le SEIGNEUR nous a gratifié. J'ai fait de toi mon Asile ici-bas comme dans l'Au-delà, ô toi qui accabla les envieux !" 

SON AMOUR POUR CHEIKH AHMADOU BAMBA 

Ayant échangé sa filiation contre le statut de disciple du Serviteur du Prophète, Cheikh Mouhamadou Lamine lui consacra un grand nombre d'écrits démontrant la place de choix et le degré inégalé auxquels il le tenait : "Je me suis totalement soumis à l'ETERNEL tout en confiant mes affaires au Serviteur du Prophète qui ne manque jamais d'honorer son disciple. Le Cheikh n'a assurément point d'égal et quiconque lui rend visite obtiendra l'absolution…" Aussi lorsque le Cheikh rejoint son ultime demeure à Touba, écrivit-il à sa gloire cet excellent poème resté mémorable: "Ô terre de Touba ! Réjouis-toi de la Grâce qui te fut accordée le jour où tu reçus le Cheikh, cette Faveur que n'a obtenue aucun autre terroir. Il constitue le Serviteur du Prophète qui préserva ses disciples de la machination de Satan de sorte qu'ils accédèrent à leurs vœux …" Il fut également rapporté que, durant la période de coexistence avec son père et maître, Cheikh Mouhamadou Lamine écrivit de sa main près de 25 copies du Saint Livre qu'il remit au Serviteur du Prophète en même temps qu'une quantité considérable de dons pieux… 

SES RAPPORTS AVEC SES FRÈRES ET SŒURS 

Ses belles qualités, son attachement aux relations humaines et son sens de la famille constituent assurément des éléments importants ayant favorisé l'entente et la nature des liens amicaux que Serigne Bara entretint toute sa vie durant avec l'ensemble de ses frères et sœurs en DIEU et par le sang. Ceux-ci, selon les témoignages de ses proches-mêmes, éprouvaient également une affection envers lui qui n'avait d'égale que l'excellence de leurs vertus propres. 

SA MÉTHODE D’ÉDUCATION 

Cheikh Mouhamadou Lamine était très attaché aux valeurs enseignées par le Serviteur du Prophète à ses disciples : la quête de la science, l'adoration de DIEU, la conformité aux règles de bonnes conduites (adab) et l'amour du travail. Il implanta ainsi un grand nombre de daaras dans 5 www.majalis.org les différents villages qu'il fonda : Mbacké Cayor dont il hérita, Mbacké Ndiock, Khabane près de MBour, Khélléré, Mbarakhane près de Louga, Gouye Mbind à Touba… D'éminentes figures de la Mouridiyah, faisant partie de ses disciples, émanèrent de ces écoles telles Serigne Niane Diop à Touba, Serigne Modou Diara Guèye à Khawlou, Serigne Assane Guèye Diagne à Coki, Serigne Macodou Kassé, Serigne Mama Ndiaye et bien d'autres. Dans sa méthodologie éducationnelle, Cheikh Mouhamadou Lamine privilégiait l'acquisition de la connaissance et sa mise en pratique pour l'amour exclusif de DIEU, ce qui lui fit dire : "Les trois valeurs que sont la quête de la science, les bonnes actions et la Crainte de DIEU sont les plus bénéfiques auxquelles un homme puisse se consacrer. Ce dont nous nous honorons est la Crainte de DIEU et la Science, mais nullement une auguste ascendance ou la richesse..." En analysant les préceptes en matière d'éducation constamment affirmés par Cheikh Mouhamadou Lamine à travers ses écrits, l'on peut aisément réaliser qu'il adopta la méthode d'éducation (tarbiya) revivifiée par Cheikh Ahmadou Bamba, méthode qui accorde une place centrale à la science et à sa mise en pratique dans l'adoration de DIEU. Relativement à l'éducation des enfants, Cheikh Mouhamadou Lamine écrivit : "Ô vous mes Frères Musulmans, sachez qu'éduquer un enfant ne consiste pas uniquement à lui assurer une simple instruction livresque. Tout parent doit s'évertuer à cultiver en son enfant l'Amour du Coran et celui du Prophète, le Parfait Modèle, et lui inculquer des qualités telles que la générosité, la clémence et le sens des liens de parenté. Il doit également combattre en lui les défauts comme l'envie, l'hypocrisie et le mensonge. Sachez qu'on éduque un enfant par l'exemple, aussi les parents doivent-ils s'efforcer d'être de bons modèles et éviter de se tirailler devant lui..." Cheikh Mouhamadou Lamine désapprouvait fortement la mentalité sociale poussant souvent ses contemporains à négliger l'éducation des filles : "Ô vous mes Frères Musulmans, cessez de négliger l'éducation de vos filles car vous ne savez pas lequel de vos enfants vous sera le plus profitable. Ne vous comportez pas comme les ignorants que le Coran décrie en ces termes : 'Lorsqu'on leur annonce la nouvelle de la naissance d'une fille, leurs visages se renfrognent de colère...' Ô vous mes Frères Musulmans, sachez que la négligence de sa progéniture peut engendrer des séquelles sur leur comportement futur..." L'on peut ainsi raisonnablement penser que la mise en œuvre de telles conceptions fait partie de ce qui permit à ses disciples de préserver l'éducation de leur progéniture contre les tentatives d'aliénation culturelle et d'assimilation entreprises par les colonialistes en cette époque, par le biais notamment de l'école française. Aussi Cheikh Mouhamadou Lamine ne cessait-il jamais de rappeler aux disciples mourides la valeur de leur patrimoine spirituel et l'importance de s'attacher aux Recommandations de DIEU et de s'abstenir de commettre Ses Interdits. Ainsi, leur fit-il ces recommandations dans certaines de ses qasidas : 6 www.majalis.org "Engage-toi résolument dans la Voie de la Droiture sans jamais te décourager, fais de la Crainte de DIEU et de la détermination absolue ton viatique. Ô toi disciple mouride ! Ne mets jamais tes espérances et ne conçois jamais de crainte qu'envers le SEIGNEUR des hommes, si tu aspires réellement accéder à DIEU" "Ne commets jamais l'erreur de consacrer toute ta vie à amasser les biens de ce monde que tu laisseras un jour à tes héritiers. Si tu réfléchis vraiment et que tes pensées se portent sur les affres de l'agonie, tu consacreras assurément ta vie à autre chose qu'à amasser des biens en ce monde sans réel lendemain. Persévérez dans l'adoration de DIEU et sachez que celui qui refuse d'adorer son SEIGNEUR tombe dans la mécréance" Serigne Bara éprouvait une clémence et une bienveillance infinies envers ses frères musulmans, mansuétude l'ayant poussé à composer un grand nombre de poèmes d'imploration à DIEU dans lesquels il priait le SEIGNEUR de le gratifier de Ses Dons et d'assurer Sa Grâce à tous les Croyants. "Ô SEIGNEUR ! Puisses-Tu me dévoiler les Mystères celés et me ranger parmi tes Elus. Bénis les miens et les disciples à mon service, Ô Toi qui m'honora à travers eux ! Répands sur nous Ta Bénédiction, parachève nos affaires et préserve la pureté de notre existence. Consens à exaucer ma prière que voici, Ô Toi qui acquiesces à mes prières ! Ô SEIGNEUR ! Gratifie-moi de la Science que Tu as accordée aux Saints et à Tes Serviteurs nantis de la Pureté et qui Te craignent réellement. Accorde moi la faculté de repousser le mal au point d'être un rempart contre les maux. Puisses-Tu protéger et faire grâce à tous les musulmans et musulmanes, ô Toi le CLÉMENT ! Accorde l'absolution à mes Maîtres de même qu'à ma mère. Ô mon MAITRE ! Garantis-nous Ton Assistance Infaillible et Ton Aide à mon père, notre Guide qui surpasse tous les vertueux. Ô MAITRE de la Création ! Puisses-Tu assurer Ta Grâce à l'ensemble de la Communauté musulmane de sorte qu'elle soit préservée des maux. Aie pitié de tous les musulmans et musulmanes, ô SEIGNEUR !" 

SA DISPARITION 

Cheikh Mouhamadou Lamine disparut le 1er jour du mois de Zul-Hijja, correspondant au 18 juin 1936, à l'age de 45 ans, à Mbacké Cayor, neuf années seulement après la disparition de Cheikh Ahmadou Bamba et fut inhumé à Touba. Cette disparition causa une grande douleur chez ses proches, surtout chez ses frères et sœurs. C'est ainsi que Serigne Ahmadou Sakhir (père de Feu Serigne Sam Mbaye) qui comptait parmi ses relations, lui consacra une élégie dans laquelle il disait: " Le rappel à DIEU de Cheikh Muhammadu-l-Amîn nous a tous attristés ; puisse le Pardon Divin et la Félicité lui tenir compagnie pour l'éternité... "

samedi 14 mars 2015

Biographie de Serigne Sam MBAYE (1922 - 1998)

Serigne Saam est le fils de Sokhna Fatou Thiam (femme pieuse et déférente) et de Mame Cheikh Ahmadoul Kabir Mbaye (savant et érudit de haut rang). Son vrai nom est Serigne Mame Mor Diarra Mbaye et il est l’homonyme du frère ainé de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassouloulahi (RTA). Pour l’histoire, Serigne Mame Mor Diarra Mbacké était aussi appelé Serigne Saam par référence au village éponyme qu’il avait créé et dans lequel il s’était installé avec sa famille. Comme il était de coutume à l’époque, les villages nouvellement créés s’identifiaient souvent aux noms de leurs fondateurs. C’est pourquoi Serigne Mame Mor Diarra Mbacké était appelé « Borom Saam » ou « Serigne Saam » pour les fidèles et disciples. Cette appellation qui restera à jamais liée à l’image de Baay Saam Mbaye finira par éluder son nom originel. Une interprétation gnostique renseigne que Mame Mor Diarra Mbacké est revenu solliciter auprès de Mame Cheikh Mbaye, un an après sa disparition, de lui donner le nom de son fils. 



Le recours au calendrier historique a permis de situer la naissance de Serigne Saam Mbaye au mois de février 1922 à Louga dans le Ndiambour. Les nombreux témoignages recueillis sur sa date de naissance indiquent en effet qu’il serait venu au monde au lendemain des rappels à Dieu de Mame Elh Malick SY (RTA) et de son homonyme Serigne Mame Mor Diarra Mbacké en 1921. Serigne Ibrahima Mbaye, un des fils de Baay Saam, nous apprend qu’il a recueilli auprès de son illustre père, qu’il serait venu au monde un jour de vendredi, journée de bienfaisances et de prières collectives pour tous les musulmans du Monde. De nombreux faits marquants, ainsi qu’une succession d’évènements aussi mystérieux qu’ésotériques les uns des autres, ont jalonné la venue au monde de Baay Saam. Nous préférons les taire ! Retenez juste que c’est déjà très jeune qu’il s’était distingué des autres. Mame Cheikh Mbaye Kabir disait d’ailleurs de lui, « il est certes très jeune, mais sachez que c’est un érudit ». Tous ceux qui ont eu à le côtoyer durant sa vie savent avec pertinence qu’il dépassait de loin sa génération. 



Un dépassement perceptible à travers la profondeur de ses pensées, le niveau élevé de ses connaissances les plus pointues, sa grande ouverture d’esprit et surtout son accessibilité bienveillante eu égard à son rang élevé parmi les Saints et à un emploi du temps très corsé. Cela ne saurait assez surprendre si nous remontons le fil de l’histoire avec une descendance qui le relie à Seydina Aboubacar Sadikh, fidèle compagnon du Prophète (PSL) et premier Calife de Islam. Cette filiation généalogique renseigne à bien des égards des immenses qualités humaines de l’homme multidimensionnel qu’il était et reste encore. Si Baay Saam a aujourd’hui cette envergure internationale, c’est parce qu’il était un digne héritier de Seydina Aboubacar.



Mame Cheikh Mbaye dans son poème intitulé Qālū la anta Sabiyun nous apprend : « Inna banū Bakrine Al- Ma-rūfu magdu duhum. Ila dunal Hilmou çumal Mane çibul Hanlii. Walam Yazal Min’aa Khātou sahi doun sanadoun fi kouli dahriin kabiiroun bi nafsi wal halii ». Autrement dit « notre filiation nous relie à la famille de Seydina Aboubacar. La connaissance et la très haute fonction en Islam sont un legs historiquement hérité de nos aïeuls. DIEU a honoré notre famille en la dotant, à chaque époque, de brillants érudits qui répondront aux questionnements les plus hermétiques de leurs temps ». Ceux qui connaissent bien Baay Saam savent pertinemment qu’il est l’illustration parfaite de ce passage ! Y’a-t-il encore une question religieuse contemporaine pertinente à laquelle il n’a pas répondu ou sur laquelle il n’a donné la position de l’Islam ? Là où l’écriture résiste difficilement à l’historiographie et à la vétusté de la matière, la force de la parole et du discours permet sans conteste d’actualiser de manière audible les connaissances les plus anciennes. Ainsi, il suffit tout simplement aux plus sceptiques de revisiter sa médiathèque ou de faire recours à ses cassettes pour se rendre à l’évidence. Serigne Saam n’a omis aucune question religieuse pertinente ! 



Ne dit-on pas d’ailleurs des Moudjadid qu’ils répondront à toutes les questions de leur époque comme l’ont déjà fait Oumar Ibn Abdoul Aziz, Aboul Hassan’Al Chari, Ibnou Souraïdji, Al Bakhou Lani, As Souhlouki, Al Israhili, Imam Ghazali, Imam Chafii entre autres ? Afin d’accomplir pleinement sa mission, Serigne Saam a toujours mis en avant cette attribution populaire qui le conçoit simplement comme un « conférencier » ou un « islamologue ». Il a réussi à parachever sa mission en se déviant totalement des richesses mondaines alors que celles-ci s’offraient gracieusement à lui. Cela ne surprend pas, car il a été moulé et éduqué dans un environnement hostile à toutes formes de succès ne relevant pas du domaine divin. Dans un de ses poèmes Cheikh Mouhamadoul Kabir écrit : « Ne cherche de richesse en ce monde que le strict nécessaire pour assurer la survie de ta famille ». Qui connait ou entend parler Baay Saam, sait qu’il évoque souvent cette idée dans ses conférences et écrits (cf. l’introduction qu’il a rédigée dans la version française du Massalik-Al-Jinaan de Cheikh Ahmadou Bamba». 



Son rôle en tant que Rénovateur consistait à enseigner et à professer par la parole, corrélativement aux exigences de son époque. Une époque marquée par une avancée spectaculaire des technologies de l’information et de la communication, l’émergence d’une nouvelle « ère » dite du numérique et surtout une forte floraison des réseaux sociaux ! Ces canaux sont aujourd’hui les médiums par lesquels transitent l’essentiel des enseignements de Baay Saam. Combien de sites internet véhiculent ses conférences et causeries ? Combien de profils s’identifient à son nom sur facebook et tweeter ? Dorénavant, chaque génération se dira qu’il était effectivement venu pour elle ! Tellement ses propos sont d’actualités ! 



Je me réserve cette fois-ci de revenir sur sa quête perpétuelle de connaissances qui l’a conduite vers divers horizons, conformément à la recommandation prophétique « Hūt loubul Himmā wa law bi Sin » (allez chercher de la connaissance même si c’est en Chine). De Coki en Tunisie en passant par Saint-Louis, Mauritanie et Algérie, Baay Saam n’a cessé d’impressionner son monde du fait de sa sagacité intellectuelle ! Il est l’un des rares « disciples » que son ancien « maitre » au Daraa de Coki, Serigne Modou Sakhir Lo, a dédié un poème spécial pour le féliciter et magnifier sa brillance d’esprit. Serigne Saam était dépositaire d’immenses formes de connaissances religieuses dans des domaines aussi complexes que le « Nahu » la Grammaire Arabe, le « Fikh » la Jurisprudence Islamique, le « Tawhid » l’Unicité ou la Théologie musulmane, le « Tazawouf » Soufisme ou encore le « Tarikh » l’Histoire. Ces domaines, notamment le « Tazawouf », étaient peu explorés au Sénégal par les intellectuels musulmans de l’époque et il fallait avoir quelqu’un de la trempe de Baay Saam pour ressortir l’essence réelle des rares écrits qui existaient dans ce sens. Nous devons à la vérité de dire que si le « Tazawouf » a connu aujourd’hui cet essor au Sénégal, le travail remarquable de Baay Saam en est pour quelque chose. 



Baay Saam était aussi un Professeur hors pair qui, en dehors des conférences qu’il donnait partout à travers le monde, s’était également consacré à l’enseignement et à la formation. Ce fut un sacerdoce pour lui ! A l’Université de Dakar où il était recruté comme Professeur au département d’Arabe, les témoignages de ses étudiants sont forts éloquents. A Louga où il enseignait les différentes branches de la science Islamique, ses disciples font partie aujourd’hui de l’élite intellectuelle musulmane la plus sollicitée du pays. En dehors de ses connaissances livresques acquises auprès de grands érudits et après d’énormes efforts consentis dans la recherche, Serigne Saam était également dépositaire de connaissances transcendantales dépassant de loin celles relevant du réel et/ou de l’ordinaire. Les esprits avisés comprendront sans nul doute la quintessence de ma pensée. 



Si Serigne Saam était d’une autre nationalité, il aurait déjà fait l’objet de nombreuses publications à l’instar des Hassane El Banna et autres ! Le Dr. Thierno Ka a raison lorsqu’il affirmer sans ambages que « Les grandes figures de l’Islam en Afrique sont la plupart du temps d’une importance toute capitale. Et pourtant elles demeurent insuffisamment connues. Cela s’explique par le fait qu’une grande partie d’entre elles avait préféré cacher leur gloire spirituelle et sociale ». Serigne Saam faisait surement partie de ce lot, il avait sciemment caché ses gloires spirituelles pour pouvoir dérouler tranquillement sa mission sur terre. 

Si nous connaissions véritablement sa vraie valeur et sa grandeur spirituelle, nous nous serions empressés de faire de lui notre intercesseur auprès de la meilleure des Créatures ! Comme il le disait «Buntu tekhé ku ça taxaaw beugue dougu dangaay am çābi. Am çābi moy taaxa meuneu ubbi. Çabi bi mooy degg ndiguēl ak sopp Serigne bi». Ces clefs d’une réussite spirituelle dont il fait allusion sont encastrées dans ses nombreuses cassettes et la voie qui mène vers cette direction y est clairement balisée. 



Ce n’est pourtant pas trop tard pour nous tous, car Baay Saam en tant que « Rénovateur » est éternel comme le confirme la résonnance de sa voix tous les jours dans divers lieux de convergence populaire. Individuellement ou collectivement, l’œuvre de Baay Saam est appropriée et vulgarisée par tout un chacun à travers divers canaux (radios, télévision, internet…). Serigne Ablaye Diop Saam nous rappelait récemment lors d’une rencontre regroupant les disciples et sympathisants du Saint homme que Serigne Saam avait l’habitude de dire qu’il arrivera un moment où ses cassettes joueront de vrais rôles de « Cheikhou Tanhlim », de « Cheikhou Tarbiya » et de « Cheikhou Tarkhiya ». Baay Saam lui-même en faisait allusion dans «Umū Aluful Mukhtari » où il parle des bienfaits de ses cassettes et du rôle important qu’elles joueront dans le futur. Sa douce voix résonnante, pleine de pieuté et de piété, est l’illustration parfaite du rôle de « Cheikhou Tarkhiya » des cassettes. N’est-pas le Cheikhou Tarkhiya est celui qui, dès qu’on est en face de lui, nous fait inéluctablement penser au Tout-Puissant ? La voix de Serigne Saam fait ce même effet chez les personnes qui l’écoutent et qui lui prêtent une attention particulière. Il avait l’habitude de dire que « la bonne parole puisée du for intérieur de l’être, n’aura pour réceptacle qu’un cœur purifié d’une personne pleine de sagesse» ! 



La nouvelle de son rappel à Dieu a plongé la communauté musulmane dans un émoi intense ; et ses disciples se trouvaient dans un état de profonde torpeur et dans une sorte de déperdition totale. Dans l’atmosphère ambiante de ce samedi 14 Mars 1998, la consternation a été partout de mise et le sentiment de manque envahi les cœurs de ses fidèles disciples et admirateurs. Le recours à ses enseignements nous a permis tout compte fait, de transcender la psychose née de l’annonce de son élévation au Paradis, non pas parce que nous n’avons pas connaissance de son éternité, mais du fait que nous ressentons un manque affectif de cette partie de nous-mêmes nous quitter subrepticement. Serigne Sam est certes parti comme tout humain, « Kulu nafsiin Zahikhatil mawty », mais nous sommes convaincus qu’il demeurera éternellement dans ce monde au profit de la génération actuelle et de celle à venir. 



Rendre hommage à Baay Saam, c’est également remercier ces personnes qui ont eu très tôt l’intelligence et la présence d’esprit d’enregistrer toutes ses conférences et autres causeries, quel que soit l’endroit où elles se tiennent. Je veux nommer feu Serigne Daam Seye, un nom que l’auditoire et les fervents disciples de Baay Saam avaient l’habitude d’entendre de la bouche du Saint-homme. Qu’ALLAH le Tout-Puissant, lui accorde Sa Grace et Sa Miséricorde en l’élevant au rang de ceux qui ont dignement accompli leurs missions avec dévotion ! Quant à Serigne Mouride Fall, nous ne cesserions jamais de prier pour que DIEU lui prête une longue vie, une vie auréolée de bonté, de succès et surtout d’accomplissement parfait de ses missions. 




M. Abd’ALLAH CISSE Saam, Sociologue. 

Doctorant-chercheur au LGRS (IFAN-Cheikh Anta Diop) 

Psychologue – conseiller stagiaire à l’ENSETP 
Tel : (221) 77 443 0644 / (+221) 70 641 5101 

Courriel : abdoulayecissesam@gmail.com 

mercredi 11 mars 2015

Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma : Un homme multidimensionnel

Le mouridisme a marqué le monde de par ses valeurs éducatives, laborieuses, communautaires, mais également à travers sa richesse inégalée en terme linguistique. La force des mourides s’est cependant beaucoup fait sentir à travers des hommes multidimensionnels qui ont marqué leurs temps et sans conteste les générations futures. De plus, chaque personnalité a impressionné son entourage par un charisme sans égal lui permettant d’influencer les réalités sociopolitiques et spirituelles de tout individu qui a pu les côtoyer. Ceci étant, Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma né Cheikh Ahmadou Mbacké est une parfaite illustration de ces personnages mythiques modelés par Khadim Rassoul, aux fins de constituer une source de stabilité sociale et d’élévation spirituelle digne des plus grands élus de Dieu. C’est cette personnalité que « le pays » donne en exemple la jeune génération.
Plus connu sous le nom de Gaïndé Fatma, le premier petit-fils de khadimou rassoul et 1er khalif de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké ibn Khadim Rassoul, a été, durant son passage terrestre, un grand artisan d’une prise de conscience des mourides de leur force intellectuelle dans la vie sociopolitique du pays. Avant d’en arriver à cette facette de l’Homme, un rappel concernant l’éducation religieuse et spirituelle de Serigne Cheikh Mbacké s’impose.
Présentation de cheikh Mbacké Gaïndé fatma
De sang royal du côté de sa mère Sokhna fatma thioub diop , le premier Khalif de Darou Khoudouss confie Moustapha Diop Cheikh Khoudia Lèye « a été baptisé par Cheikh Ahmadou Bamba lui-même qui lui a donné son propre nom. Comme tous ceux qui ont grandi dans l’entourage de Khadim Rassoul, Cheikh Ahmadou Mbacké a été très tôt envoyé par son père, chez son grand père Serigne Makhtar Allé Lô où ils séjournèrent de 1919 à 1926. » Et notre interlocuteur d’ajouter « Toujours dans une lancée éducative, il partira en 1929 en Mauritanie pour y apprendre la littérature, la théologie mais également le tadjwid mais auparavant, en compagnie de son frére Serigne Mbacké Madina,ils étaient venus à diourbel pour montrer à leur grand père qu’ils avaient mémorisé le coran. En mauritanie il y restera pendant deux ans avant de revenir au Sénégal précisément à Diourbel chez Serigne Mouhamadou Dème. En 1933 il sera confié à Serigne Habibou Mbacké. Serigne Cheikh s’installa définitivement entre Tindody et Naydé en 1934. » D’autres sources rapportent que ce moment marque un tournant décisif dans la vie de Cheikh Ahmadou Mbacké, car celui-ci a ainsi opté pour une ouverture de ses horizons intellectuels en assimilant la langue française très vite après avoir entrepris l’apprentissage en 1934, avec l’aide d’Ahmadou Mokhtar Wone. C’est également la période où Gaïndé Fatma s’est fait distingué par l’appui qu’il a su apporté aux étudiants à travers des bourses offertes et des constructions d’établissement. Son engagement farouche pour la cause sociale l’a, par la suite, amené a adopté une position différente de celle du régime en place à l’époque, ce qui fut à l’origine de engagement dans la vie politique des sénégalais. Il fut d’ailleurs à l’origine de la création du premier parti politique de l’opposition sénégalaise à savoir le PDS de maître Abdoulaye Wade. Mais avant d’en arrivé à cette étape Serigne Cheikh Mbacké a obtenu une reconnaissance de par le monde à travers ses multiples voyages, suite à son installation à Touba après le rappel à Dieu de son père en 1945. C’est ainsi qu’il a entrepris un pèlerinage à la Mecque en 1949 ce qui marque le début d’une ouverture dans le monde par des voyages notamment en Europe et aux Etats Unis à partir de 1955. En 1965 il créa la Fédération des Groupements Religieux et Culturels des Disciples de Cheikh Ahmadou Bamba, première organisation religieuse légalement reconnue au Sénégal.
Surnom de Gaïndé fatma
Il n’avait peur de rien et disait tout haut ce que les autres pensaient tout bas. Même devant les hautes autorités de l’Etat, il ne fléchissait. Moustapha Diop Cheikh Khoudia Lèye de conter une anecdote « lorsque le pouvoir d’alors(senghor) avait demandé que le magal de darou khoudoss ne soit plus célébré. Il s’est lévé pour dire non. Il n’avait peur de rien. D’où le surnon de gaïndé parce que c’était comme un lion. Il ne nourrisait aucun complexe à l’égard de qui que ce soit. Il avait des positions radicales. C’était un homme qui avait une considération pour toutes les personnes sans distinction d’origine social. Il les mettait tous au même pied d’égalité. Il était très généreux.»Ce témoignage de Serigne Abdoul Aziz Sy khalife général des tidianesen dit long sur la personnalité de l’homme « il quitte ce bas monde en laissant l’image d’une très bonne personne. Je n’ai pas vu une personne plus gentielle, plus gnéreuse que serigne cheikh »

Hommage de la RADDHO
La « grandeur » et la « générosité jamais égalée », de Serigne cheikh Mbacké Gaindé fatma ont constitué un délic au niveau de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) pour qu’elle rende un hommage mérité au premier petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba. L’ancien secrétaire général Alioune tine justifiait ainsi l’acte posé par l’organisation des droits humains « Les actes positifs du guide nous ont motivé pour lui rendre hommage.Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma est incontournable pour comprendre la nature des relations entre les marabouts et les politiques, dynamique qui a toujours marqué l’essence du fonctionnement de la sphère politique au Sénégal.Si, aujourd’hui, vous voulez travailler sur les questions de l’archéologie même de l’alternance au Sénégal, il est évident que la figure cachée de cette alternance, c’est Gaïndé Fatma, par ses relations avec Me Wade (ancien chef de l’Etat), la manière dont il l’a soutenu, autant politiquement que financièrement’’. Très en verve dans l’entretien qu’il accordait alors à la radio privée RFM, Alioune Tine disait « si vous voulez travailler sur le multipartisme au Sénégal, vous ne pouvez pas contourner Gaïndé Fatma, parce qu’il a travaillé avec beaucoup de leaders de l’opposition à l’époque’’. Il s’interrogeait sur le manque de reconnaissance à l’égard de cette personnalité ’’comment se fait-il qu’on puisse l’oublier. Comment se fait-il qu’on ait pu être amnésique à ce point ?C’est quelqu’un qui mérite d’être reconnu’’, en raison du ‘’travail qu’il a fait pour comprendre le développement de la démocratie sénégalaise, la formation, le développement du secteur privé et des hommes d’affaires au Sénégal, pour comprendre le multipartisme’’. Avant de regretter « Pas de rue qui porte son nom, pas de monument qui porte son nom. C’est un scandale, une injustice et il faut y mettre terme’’, avait-t-il déclaré, ajoutant : ‘’nous pensons, aujourd’hui en toute sincérité, que le Sénégal doit rendre hommage à un tel homme et doit lui restituer le rôle et la place qu’il doit occuper normalement dans ce pays. C’était ungrand homme d’affaires’’ doublé d’un ‘’grand mécène’’, un ‘’patriote’’ ‘’qui travaillait pour le Sénégal, qui ne s’appuyait pas tout de suite sur l’Etat, mais qui aidait l’Etat. A son initiative la création de plus de 250 écoles, franco-arabes en particulier d’où sont sortis 16.000 étudiants. Serigne Cheikh GaïndéFatma est une ‘’référence’’ pour les élèves, les étudiants et ‘’les gens qui forment des éducateurs’’. Le député et professeur d’université Iba der thiam parlant de ce homme hors pair lors de la célébration de son centenaire en 2013 confiait ‘’Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma avait un crédit qui forçait l’admiration. C’était un combattant infatigable de l’islam, un rempart contre les ennemis de l’Islam’’.Avant de poursuivre en ces termes « Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma était également un panafricaniste. Il avait un leadership qui faisait qu’il était respecté. Serigne Cheikh Mbacké a marqué d’un sceau indélébile l’enracinement de l’islam dans notre pays. Défenseur infatigable de la cause sociale, il a été un pionnier dans la construction d’établissements scolaires dans cette zone (Touba). Après le rappel à Dieu de son père, il s’installa à Touba et reconstruit la maison familiale de Taïf, qui lui servit de résidence secondaire’’.
boucaraliou@lequotidien.sn

Ouvre Majeure de serigne cheikh Mbacké : le statut du premier Dahira de l’histoire du mouridisme.
Ayant rejoint son père le 11 mars 1978, l’œuvre majeure de Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma fut la création du Dahira au sein de la communauté mouride.
LE STATUT DE DAHIRA ECRIT PAR SERIGNE CHEIKH MBACKE GAINDE FATMA
LE STATUT EST CONCU AINSI:
ARTICLE 1:Le dahira consiste à réunir les musulmans particulièrement les mourides a été crée officiellement après la loi du 1er Juliet 1901.
ARTICLE 2: le siège du Dahira se trouve à Diourbel mais les membres dans l’unanimité peuvent le transférer dans une autre localité dans le pays
ARTICLE 3: L’objectif de la création des membres: des hommes et des femmes mourides constitués socialement s’entrent aide mutuellement et que chacun se préoccupe des besoins de son prochain qu’ils se rencontrent et se parlent pour tout savoir de DIEU faire tout pour augmenter leur savoir sur tout ce qui concerne le tout puissant qu’ils construisent des écoles et organiser des rencontres mensuelles ou hebdomadaires pour encore une fois augmenter leur savoir de DIEU organiser des cérémonies religieuses tel que Gamou et Magal. Éviter catégoriquement que les jeunes se mêlent a d’autres pratiques contraires à l’islam.
ARTICLE 4: Le Dahira n’est pas un mouvement politique.
ARTICLE 5: la vie d’un Dahira n’a pas de limite.
ARTICLE 6: un Dahira est constitué de membres d’honneur et de membres actifs ceux qui sont chargés du travail.
ARTICLE 7:les membres d’honneurs sont ceux qui président mais doivent cotiser 1000f chaque année et qu’ils fassent des pratiques limpides et durables pour tout concernant l’efficacité du dahira.
Ce qui distingue un membre est qu’il doit être mouride, correspondre au statut s’inscrire dans le carnet des membres actifs acheter une carte à 200f cotiser 12000f annuellement et avoir une reçue.
ARTICLE 8:pour exclure un membre il faut qu’il soit fautif réellement et que le conseil fédéral l’entende et détient des preuves.
ARTICLE9:ce qui peut alimenter la caisse est la cotisation des membres la vente des cartes les dons et les recettes des gamou ou magal.
ARTICLE 10:ceux qui dirigent le dahira sont choisi parmi les membres actifs.
ARTICLE 11:les sous sections sont choisis parmi les grandes sections.
ARTICLE 12:la fédération est constituée de l’ensemble des dahira
les membres du bureau sont appelés le conseil fédéral est renouvelable chaque année dans le congre.
ARTICLE 13:le bureau fédéral est constitué ainsi un président élu qui est le chef suprême.
10 personnes à ses cotés, un secrétaire général qui écrit en français et un autre pour l’arabe.
Des secrétaires adjoints en français et en arabes.
Un secrétaire administratif et ses adjoints en français et un secrétaire administratif et ses adjoints en arabe. Un secrétaire général à l’organisation et 3 adjoints 3 secrétaires propagandes un trésorier général et 2 adjoints.
ARTICLE 14:la fédération doit se concerter chaque année pour revoir et renouveler leur programme en se basant sur le statut.
ARTICLE 15:Un congre extraordinaire peut se tenir à une condition que le conseil fédéral le demande ou la majeure partie des sections.
ARTICLE 16:le conseil fédéral doit se concerter chaque 6 mois et pour ratifier une loi il faut nécessairement que la majorité soit présente et qu’il le notifie clairement sur un papier qu’on nomme procès verbal
tous les procès verbaux doivent être écrit sur un carnet qu’on donne à l’administrateur qui s’occupe du travail et il ne doit pas être payé.
Le responsable qui a été nomme le président du conseil fédéral set le représentent de tous les membres à l’encontre de le tout monde.
ARTICLE 17:l’assemblée générale se tient une fois par année par la décision du secrétaire général mais des rencontres extraordinaires peuvent se tenir s’il est nécessaire par la décision du président du conseil fédéral ou bien par la parole de la majeure partie des membres.et enfin le contenu et la date de ses rencontres extraordinaires sont fixés par le conseil fédéral.
ARTICLE 18:l’assemblée générale la rencontre de tous les membres pour prendre des décisions et l’appliquer peut être valable si seulement la majorité c’est dire les 3/4 est d’accord si cela n’est pas possible qu’il ne peut pas réunir les 3/4 alors il est possible de se rencontrer 15 jours après et fixer des décisions qui seront applicables
ARTICLE 19:le changement du statut peut être effectif si seulement tous membres sont d’accord ou bien la majeure partie.
ARTICLE 20:la suppression du statut peut être effective si seulement par la décision de l’assemblée générale et que la majeur partie des membres actifs doit être présent et qu’il obtient 51%,si cela n’est pas possible ils peuvent patienter 15 jours après et ils peuvent se rencontrer avec le minimum de membres et fixer des décisions.
ARTICLE 21:la suppression du dahira. Si le dahira est supprimé l’argent réunit doit être remis à la caisse s’occupant les pratiques de l’islam.
ARTICLE 22:le statut qui a été constitué et rédigé par le conseil fédéral, doit contenir des règlements intérieur qui constitue la démarche du bureau, ce conseil fédéral se réunira pour l’écrire et le faire part à tous les membres.


vendredi 6 mars 2015

Le Magal de Mbacké Mor Anta Sally, Père de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, sera célébré le samedi 07 Mars à Dékheulé

De son vrai nom, Mohamed Abiboula Mbacké Fils de Sokhna Anta Saly Kane et de Mame Balla Mbacké, le père de Cheikh Ahmadou Bamba était plus connu sous le nom de Mame Mor Anta Sally. À l’époque, on appelait Mor tous ceux qui avaient une grande connaissance des Livres Saints. Mor signifie, selon la tradition, l’érudit, l’agrégé. Il a été très tôt initié à l’apprentissage du Coran. Le saint homme a eu à fréquenter plusieurs Daaras. Et partout où il est passé, il a fait preuve d’abnégation et de dévotion à l’endroit de ses maîtres.
Il est d’ailleurs présenté comme l’un des meilleurs élèves des daaras qu’il a eu à fréquenter. Et l’un de ses maîtres disait de lui qu’il serait un grand savant puisqu’il était le plus dégourdi d’entres ses camarades et acceptait de faire toutes les tâches pour lui. Après avoir maîtrisé le Coran, il est libéré par son maître qui le bénit et l’encourage à suivre le bon chemin. Avant de se séparer de lui, le maître lui dira : « Tu me donneras le nom de ton deuxième enfant en signe de reconnaissance, c’est tout ce que je te demande. Tu emportes avec toi, tout ce que tes camarades étaient venus chercher ici, de par ta disponibilité. » Un pacte est signé entre les deux hommes et Mame Mor Anta Sally tiendra parole. Ce fils ne sera personne d’autre que Serigne Touba, qui porte le nom de Bamba, comme le maître de son père.
Mame Mor Anta Sally a eu à faire de nombreux voyages à la recherche du savoir. « Son amour du savoir islamique l’a amené à faire de nombreux voyages dans les plus grands foyers religieux de l’époque pour apprendre toutes les doctrines », rapporte-t-on.
De retour au Cayor, plus précisément à Mbacké Cadior, il s’y installa définitivement et ouvrit son école. L’école de Mame Mor Anta Sally avait la particularité d’être un condensé de toutes les connaissances islamiques. 
Elle était très populaire et réputée complète en termes de connaissances dispensées.
Originaire du Djolof, Mame Mor Anta Sally avait plusieurs épouses, dont Sokhna Diarra, la plus connue. Le saint homme savait que son fils n’était pas une personne ordinaire. Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké était non seulement son élève, mais aussi son assistant dans la gestion. Leurs rapports étaient basés sur la confiance et le respect mutuel, rapporte-t-on. Dans un de ses livres, Serigne Touba parle de son père et le qualifie « d’Imam des savants ». En plus de Serigne Touba, il avait des fils du nom de Mame Mor Diarra, Mame Thierno, Mame Cheikh Anta, Serigne Massamba, Serigne Cheikh Thioro, Serigne Balla Thioro, Serigne Cheikh Absa, entre autres. Cheikh Ibrahim Mbacké est fils de Mouhamed (dit Serigne Mor Anta Sally), fils de Habib Allah, fils de Mame Maram, fils de Mouhamed Al Khaïry. Mame Thierno Birahim et Serigne Touba ont le même père, à savoir Serigne Mbacké Mor Anta Sally.
Jurisconsulte et grand érudit, Serigne Mor Anta Sally a une descendance connue et respectée à travers le Sénégal de par leur piété et leur rôle dans l’Islam. Serigne Touba le prénommait aussi le vivificateur de l’Islam. Il aura fait embrasser l’Islam à des milliers de gens dans le Cayor et le Waalo.
Le saint homme ne vivait qu’à la sueur de son front. Il excellait dans l’agriculture et ne voulait pas vivre aux dépens des autres. A sa mort en 1881, selon Serigne Cheikh Bousso, Mame Mor Anta Sally a demandé à être enterré à Dékheulé auprès de ses parents. La fondation de certaines localités historiques lui est attribuée. C’est notamment le cas du village de Khourou Mbacké (1854), Porokhane (1871), Patar (1876), lieu de résidence où reposent son fils aîné Serigne Baye Anta et son frère Cheikh Ibra Faty, Mbacké Cayor (1880), berceau du Mouridisme. Un village qu’il a fondé à son retour du Rip où il officiait auprès de l’Almamy Maba Diakhou Bâ.
Selon des confidences, c’est suite à une demande formulée par Lat Dior Diop, Damel du Cayor, auprès de l’Almamy pour avoir un guide religieux, que Mame Mor Anta Sally s’installa à Mbacké Kadior. Toujours selon nos informateurs, un Magal lui est dédié chaque année à Dékheulé, dans le département de Kébémer (Nord). Le Magal de Dékheulé est organisé depuis 1961, dans cette localité de la région de Louga où repose le vénéré Serigne Mame Mor Anta Sally depuis 136 ans. Cela vise à perpétuer la mémoire du défunt, même si nos informateurs déplorent l’enclavement de Dekheulé qui est distant de Touba de 50 kilomètres. Décédé à l’âge de 61 ans, il repose à Deukheulé.