L’édition 2014 de la célébration du retour d’exil de cheikh Ahmadou Bamba aura lieu ce mardi 11 novembre à Paris et aura pour parrain Serigne Souhaïbou Mbacké, fils de Serigne Touba et fervent défenseur de l’orthodoxie islamique.
Le 11 novembre 1902, Cheikh Ahmadou Bamba revenait d’un exil qui a duré près de huit (8) ans dans la forêt peu hospitalière de l’Afrique centrale. Pour s’être dressé contre le système de valeurs imposé par le colon, le fondateur de la voie Mouride a été jugé de façon expéditive puis condamné à mort par l’administration coloniale réunie en Conseil privé le 05 septembre 1895 à Saint-Louis. C’est faute de pouvoir exécuter la peine capitale que la décision de l’exiler a été prise par des autorités qui pensaient ainsi, sonner le glas du mouvement dont ce saint Guide portait les idées et les valeurs.
Si elle pouvait s’émerveiller de l’assurance du Cheikh au moment de son départ avant lequel il donna des garanties certaines sur son retour, la communauté mouride n’a pu bouder son plaisir de revoir Khadimou Rassoul fouler de nouveau le sol du Sénégal. Faut-il rappeler que, même certains proches avaient fini de se faire à l’idée que leur bien-aimé ne sortirait jamais vivant de son affrontement avec le colonisateur. La suite de l’Histoire est connue de tous. Non seulement le Cheikh est revenu indemne, mais c’est surtout le fait qu’il ait poursuivi de plus belle, sa mission de rénovateur de l’Islam, religion de tolérance, de paix et de confiance absolue en Dieu. Incarnant parfaitement ces sacro-saintes valeurs, Cheikh Ahmadou Bamba dira après cette victoire éclatante: «j’ai pardonné à tous mes ennemis pour l’amour du Seigneur qui les a écartés de moi à jamais; aussi je ne songe point à me venger.» (extrait du khassida « Muqadimatul Amdâh »). Et d’ajouter : «O Seigneur ! Accorde Ton pardon à quiconque m’a jamais blâmé ou offensé. »
C’est fidèle à cet esprit d’ouverture que le 11 novembre 2002, le Collectif des mourides de France et le Daara des Bayes Fall de Paris ont conjointement organisé le centenaire du retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Une commémoration symbolique à plus d’un titre car la date du 11 novembre (1918) marque l’armistice et donc la fin de la Première Guerre Mondiale. On ne peut s’empêcher d’y voir autre chose qu’un simple hasard de calendrier.
Depuis la commémoration du centenaire en 2002, le Dahira Nouroul Maha Idy a perpétué cette tradition sous le ndiguël et la bénédiction de Serigne Saliou Mbacké, puis de Serigne Bara Fallilou et dernièrement, de Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké (que Dieu lui prête longue vie). A l’image de Serigne Saliou qui accordait à la célébration du 11 novembre une importance capitale, l’actuel khalife s’est dit particulièrement enchanté avant d’ajouter qu’il «faut perpétuer, lui donner l’importance qu’il revêt et donner de l’ampleur à cette commémoration» (nangeen ko weyël, fonke ko té yaatal ko).
Dès le départ, porté par le soutien de Touba, le Dahira Nouroul Maha Idy a parrainé la journée par des grands noms du Mouridisme. A titre d’exemple, la seconde édition (2003) a été dédiée à Sokhna Mariama Bousso. Depuis, les parrains ont été successivement (Cheikh Mouhamadou Mourtada, Cheikh Mouhamadou Moustapha, Cheikh Mouhamadou Fadel, Cheikh Mouhamadou Al Amine Bara, Cheikh Mouhamadou Bachir, Cheikh Abdoullahi, Cheikh Ibrahima, Cheikh Abdoul Ahad, Serigne Saliou Mbacké, tous d’illustres figures du Mouridisme. C’est par voie de conséquence que cette année, à l’Espace Reuilly (12° arrondissement de Paris), la journée sera dédiée à Serigne Souhaibou Mbacké, fils de Cheikh Ahmadou Bamba dont la constance dans l’orthodoxie islamique fait l’unanimité.
Au fil des années, la journée s’est tenue dans des hauts lieux de la culture à Paris à savoir l’UNESCO, l’Espace Diderot Paris XII, le carré BW (Champs-Elysées), le Palais des Congrès de la Porte Maillot, l’Hôtel Hilton de Paris Charles De Gaulle etc.
Par sa symbolique, le 11 novembre est donc dans la tradition Mouride, un jour où on rend grâce à Allah et à son Prophète Mohamed SAW, par lequel, Allah a parachevé cette belle religion victime aujourd’hui de tant de caricatures dans ce monde médiatique du 21ème siècle.
Nous ne pouvons finir sans citer notre illustre Guide Khadimou Rassoul, une de ses citations qui montre l’essence de la voie de l’aspirant qui a pour objectif de préparer son retour à Allah , «Mon combat se fait par le savoir et la crainte révérencielle de Dieu, dit-il, en ma qualité d’Esclave de Dieu et de Serviteur du Prophète. Le Seigneur qui régente toute chose en est témoin» (extrait du Khassida « Yaa Jumlatan »).
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