Il y’a de cela quelques jours, des propos incompréhensibles ont été prononcés par une personnalité publique religieuse sur la finalité de l’ « Adiya », souvent traduit par le terme de « Don pieu ». En sus, il dira que « l’adiya c’est de la corruption… » Même si cette phrase n’est pas explicitement servie à la communauté mouride, car le don pieu n’était pas inventé par le Mouridisme (car existant depuis belle lurette), force est de reconnaître qu’il fallait donner une réponse imminente face à cette grave dérive verbale. C’est ce que le porte parole de la communauté Mouride, Serigne Bassirou Mbacké ibn Cheikh Abdou Khadr ibn Cheikh Ahmadou Bamba a réussi à faire avec brio, lors de la pose de la première pierre de l’autoroute Thiès-Touba qui porte le nom de « Ila Touba ».
Comme à l’accoutumée, l’éloquent Serigne Bassirou Abdou Khadr avait tenu en haleine les milliers de fidèles présents lors de cette cérémonie, ainsi que les millions de téléspectateurs qui se trouvaient un peu partout. Le porte parole de la communauté mouride, après avoir brièvement salué le Président de la République du Sénégal, Mr Macky Sall, les honorables invités, ainsi que le corps diplomatique, avait débuté son discours par rappeler que cet événement, si grandiose qu’il soit, n’était qu’un des éléments que le Cheikh Ahmadou Bamba avait prédit dans ses écrits sur le développement de la cite religieuse de Touba. Il rappela ainsi quelques vers du Maître, dont plusieurs furent extraits du mémorable ouvrage « Matlaboul Fawzayni », le poème qui a été écrit par Khadim Rassoul lors de la fondation de Touba vers les années 1889, un projet de société qui a fini de faire de la cité religieuse ce qu’elle devenue en moins de 125 ans, c'est-à-dire la deuxième plus grande ville du Sénégal, après sa capitale Dakar.
Serigne Bassirou Abdou Khadr avait aussi rappelé les épreuves que le Maître dût surmonter lors de son passage terrestre pour bénéficié de dons jamais parvenus à un homme de Dieu, comme il dira en outre dans l’un de ses plus célèbres khassidas intitulés « Djawartou » :
« Dieu m’a donné ce qu’il n’a jamais offert à nul autre, et qu’il n’offrira plus jamais à un autre jusqu’à l’éternité ».
Parmi ces dons et privilèges, figurent naturellement l’amour des pieux envers sa personne que le maître avait prié à Allah. Cet amour qui a fait que les mourides dépensent dans l’œuvre pour le Mouridisme sans compter, dans des contextes sociaux très durs (crises économiques), se faisant dans un pays sous développé. La population sénégalaise accepterait sûrement que cette communauté, n’a jamais été dépendante d’aucune administration qu’elle soit depuis l’époque coloniale.
L’une des plus belles preuves est sans doute l’acquisition par Touba d’un titre foncier décerné par l’administration coloniale française, 30 ans avant l’indépendance de la République du Sénégal. A partir de ce moment, commenceront des projets d’envergure, tous financés librement, et avec fierté par les mourides.
Nous pouvons citer brièvement la grande mosquée de Diourbel, la grande mosquée de Touba, plusieurs édifices de Touba, les maisons et édifices dédiés à Serigne Touba à travers le monde, la grande mosquée Massâlikoul Djinâne de Dakar etc.
Après avoir bien rappelé que Cheikh Ahmadou Bamba n’était gratifié par Allah et le Prophète Mouhammad (PSL) que grâce à son labeur, il fera un exposé concis et exhaustif sur le « Adiya ». Il rappellera des sources coraniques, ainsi que certains Hadiths, avant d’en venir aux enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba sur ce principe qui fonde l’un des piliers essentiels de sa Voie. En effet, Khadim Rassoul dira dans le poème « Hukkal Bukkâ-u » :
« La Félicité est réservée aux Mourides Sincères qui font dans l’Acte, l’Amour, ainsi que le Don Pieux » (Touba li habdin Mouriidin Saadikhin lahoumoû bi khidmatin aw bi khoubbin aw hadiyaati).
Propos suffisants pour balayer par revers de main ces propos de cette personnalité religieuse, car venant de Cheikh Ahmadou Bamba qui a fait savoir à qui veut l’entendre qu’il avait réuni la quintessence des sciences exotérique et ésotérique, et qu'il était en définitive un Esclave incontesté de Dieu (Abdoul Lâhi), ainsi que le plus noble Serviteur du prophète Mouhammad (PSL) (Khâdimour Rassoûl). Les dires cette personnalité religieuse devaient alors être examinées sur un autre angle que la science, à savoir un des péchés vicieux de l’homme, à savoir la « Jalousie ». A ce propos, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr rappellera cette parole de Cheikh Ahmadou Bamba :
« Le jaloux ne pourra bénéficier du Pôle de son époque, car sa jalousie voilera ses yeux jusqu’à ce qu’il perde sa vue » (ki añaan, du jariñu ci kanamu kamu jamonon teel, ndax kañaan ga day muur ay bëtam badu gis dara)
Pour finir, Serigne Bassirou Mbacké montrera que la communauté mouride n’a jamais fait dans la théorie, et que son fer de lance était dans le concret depuis toujours. Il rappellera en outre ce Hadith sur la paix et la stabilité entre communautés résumé ainsi par le prophète (PSL) Mouhammad :
« C’est dans l’union qu’Allah descend sa miséricorde » (ag mbooloo ci la suñu Boroom di wáccee yërmándeem).
Toute cette sentence n’a duré qu’une vingtaine de minutes, où Serigne Bassirou Mbacké a rétabli des principes qu’incarnaient les compagnons avec le Prophète Mouhammad (PSL), aujourd’hui devenus le Trésor de la communauté mouride. L’une des choses qui a le plus marqué dans ce discours, (un fait dont beaucoup de condisciples n’ont pas prêté attention), demeure son orientation articulée que sur des vers du Coran, des Hadiths, ainsi que des anecdotes et propos de Cheikh Ahmadou Bamba. Serigne Bassirou ne dira presque aucun mot sur l’autoroute Thiés-Touba, qui est pourtant l’un des plus grands investissements du Sénégal indépendant (400 milliards), ceci pour dire que les nobles dignitaires mourides ne sont intéressés que par l’œuvre pieuse ! Un fait assez mémorable qui semble être complètement opposable à cette personnalité religieuse qui a « profané » le Adiya, et qui a pourtant dit tout récemment avant le Gamou (célébration de la naissance du Prophète Mouhammad PSL), qu’il installera des caméras dans une de ses résidences, car presque chaque année on lui volait des sommes qui n’ont pas pourtant dépassé chacune 3 millions toujours selon ses dires… Un guide religieux qui installe des caméras chez lui pour échapper aux vols d’argents, ça pose beaucoup d’incompréhensions ! Seul Allah détient le monopôle de la vérité...
Nous terminerons en disant que lors de la pose de la première pierre de l’inauguration de l’autoroute Thiès-Touba, Serigne Bassirou et un des fils du Khalif étaient assis par terre, devant toute une assemblée composée de leurs disciples, car il y’avait une de leurs autorités très respectées, leur frère et oncle paternel Serigne Mountakha Mbacké, une belle preuve de Discipline et d’Humilité.
Par Moustapha Dramé (Facebook/Alali Serigne Touba : https://www.facebook.com/ moustapha.drame.90 )
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