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mardi 21 juillet 2015

Notre Sauveur Ahmadou Bamba 88 ans après, Par Mohamadou M. FALL



19 Juillet 1927- 19 Juillet 2015: Comme par hasard la fin du mois béni de Ramadan est venu corroborer avec le rappel à Dieu de notre vénère guide Cheikh Ahmadou Bamba, il y a de cela 88 ans. Bégaiement de l’histoire, concours de circonstances ou confirmation du calendrier divin. Cette dernière probabilité nous paraît plus légitime pour qui sait que Dieu est un rigoureux mathématicien qui ne joue pas aux dés comme il a si bien dit dans son livre saint, « Walaqad anzalna ilayka ayatin bayyinatin wama yakfuru biha illa alfasiqoona. « Et très certainement Nous avons fait descendre vers toi des signes évidents. Et seuls les pervers n’y croient pas. Sourate 2 versets 99. Qu ‘Allah nous donne la science et l’intelligence de voir ses signes et l’aisance de les interpréter.
Subséquemment, il nous faudra nous Mourides de nous poser trois questions essentielles après 88 ans d’hérédité.
Fou niou dogué? D’ou venons-nous ?
Fou niou toleu? Ou est-ce qu’on se situe?
Fou niou dieum? Quels sont nos défis?
Ces 3 interrogations à haute valeur ajoutée doivent être les trois leviers que doivent s’appuyer toutes  communautés existantes voulant aller de l’avant.
Pour répondre à la première interrogation, il suffit d’évoquer l’histoire et de revérifier toutes les péripéties que le fondateur du mouridisme a du traverser avec brio dans la seule vocation de faire de nous de meilleurs hommes,  en nous apportant un Islam traduit dans notre culture tout en gardant l’orthodoxie et la conformité du message de l’illustre prophète arabe Mohamed, bénédiction et salut sur Lui et ses Compagnons.
Dans le feuilleton historique sénégalais, les épisodes de AHMADOU BAMBA  sont inscrits en lettres d’or, car jamais homme  noir ne sait proposer un but si sublime et courageux et de manière surtout pacifique. Il nous a laissé le  Mouridisme  qui n’est donc pas une confrérie, au sens doctrinal et étymologique du terme ou un  Ordre  classique, ni, à fortiori, une secte ou un syncrétisme douteux, mais simplement la forme prise par les enseignements du Prophète, actualisés et revivifiés dans un contexte spatio-temporel particulier.
C’est sous cet angle que Paul Marty, chercheur-colon et non moins contradicteur de la religion musulmane parla d’Islam Noir. Car tout système économique, religieux ou autre ne pourrait se greffer dans une population cible sans qu’elle ne prenne en compte les réalités socio temporelles de ce même peuple. C’est en ce sens qu’il a réussi haut les mains sa mission de faire de nous des musulmans décomplexés. Le style vestimentaire, la calligraphie des Khassaides et l’importance de la langue wolof pour le mouride sont des confirmations de la réussite de sa parfaite accoutumance de l’islam.
Où en sommes-nous aujourd’hui dans la mise en œuvre du projet mouride ?
Cette lancinante question est sans doute celle quE partage le plus les auteurs et autre chercheurs mourides, car beaucoup pensent qu’en moins d’un siècle de présence, les mourides ont su bâtir une économie forte sous un culte fort et surtout une respectabilité et une honorabilité qui dépassent les frontières.
Même si  aujourd’hui Touba est la deuxième ville du Sénégal, il ne faut pas dormir sur ses lauriers et s’épater de cette prouesse socio économique. Car nous disposons de ressources humaines hautement qualifiées dans tous les domaines et surtout une ligne de conduite édictée par le fondateur du Mouridisme qui est de commun avis l’une des plus belles voies de l’avancement de l’être humain. « Travailler comme si on ne devait jamais mourir  et Prier Allah comme si on allait mourir Demain ».
Parce que au-delà même du territoire privé qui nous appartient, nous nous devons de contaminer cette vitalité agissante à toute la Nation sénégalaise voire africaine de manière à montrer toute la dimension temporelle de Cheikh Ahmadou Bamba qui est plus qu’un Chef spirituel mais un idéologiste  ayant légué à son peuple des textes des voies et moyens qui, revaloriser et revisiter, serviront à l’Afrique tout entière d’avoir une place dans ce monde du donner et du recevoir. Khadimoul Rassoul était un rénovateur  et un éveilleur de conscience. Ne l’oublions pas.
A la troisième interrogation qui consiste à savoir quels sont les défis qui nous attendent en tant que mourides, il nous faudra  verser dans le pragmatisme du Dieuf et du Pastef qu’avait en bandoulière Mame Cheikh Ibrahima Fall et ne pas verser dans la bataille de la communication hâtive.
Il nous faudra dans les plus brefs délais, s’organiser pour mettre en place des clés de gestion et des outils modernes copiés directement des enseignements du Cheikh pour le long défi qui attend les générations mourides futures pour que, demain nos fils et petits-fils, qui n’auront pas eu la chance de voir un fils de Sergine Touba, puissent trouver des leviers modernes qu’il leur permettront d’être des Mourides prolifiques et fertiles pouvant concurrencer n’importe quelle communauté. Car la raison d’être d’une organisation est seulement de permettre à des hommes ordinaires d’être extraordinaires. L’heure est à la cohésion et à l’uniformisation des pensées pour traduire en actes ses vœux formulés dans   Matlaboul Fawzeyni,Matlaboul chifai…..
« Fais affluer tout ce qui est Bien-être Bienfait du patrimoine des six côtés de  la planète vers la demeure  de la cité bénite de Touba », Matlaboul Fawzeyni.
« Fais descendre l’aisance là où n’est que misère, suscite la reconnaissance à la place de la mécréance, Matlaboul Chifai…..Une Banque Mouridoulahi n’est elle pas un excellent commencement…
Mohamadou Manel FALL
Chercheur Mouride a Montréal Québec
princemanel.unblog.fr

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