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mercredi 11 novembre 2015

Le 11 Novembre 1902 : Le Retour triomphal d'Exil de Cheikh Ahmadou Bamba

Le navire ‘’la ville de Maceo ‘’ arriva au port de Dakar le . Des milliers de talibés mourides, s’étaient déplacés pour vivre cet instant mémorable. Le Cheikh Ahmadou Bamba rentrait non en tant qu’exilé mais en tant que conquérant. Tous les exilés même les plus célèbres furent oubliés par les leurs, et presque tous moururent dans l’exil, alors que cette fois, les autorités coloniales assistaient impuissantes aux débordements de joie des mourides et se gardaient bien d’intervenir afin de ne pas violer les consignes de la métropole. 

Certains fonctionnaires étaient outragés, tel l’administrateur Allys, qui dans une correspondance gardée dans les archives nationales, écrira à son ami Merlin : «M. François Carpot avait promis aux électeurs le retour d’Ahmadou Bamba. Il a réussi, J’appelle cela un crime, car il ne pouvait ignorer ce qui allait arriver. »  

Le 11 novembre 1902, Cheikh Ahmadou Bamba revenait d’un exil qui a duré près de huit (8) ans dans la forêt peu hospitalière de l’Afrique centrale. Pour s’être dressé contre le système de valeurs imposé par le colon, le fondateur de la voie Mouride a été jugé de façon expéditive puis condamné à mort par l’administration coloniale réunie en Conseil privé le 05 septembre 1895 à Saint-Louis. C’est faute de pouvoir exécuter la peine capitale que la décision de l’exiler a été prise par des autorités qui pensaient ainsi, sonner le glas du mouvement dont ce saint Guide portait les idées et les valeurs. Si elle pouvait s’émerveiller de l’assurance du Cheikh au moment de son départ avant lequel il donna des garanties certaines sur son retour, la communauté mouride n’a pu bouder son plaisir de revoir Khadimou Rassoul fouler de nouveau le sol du Sénégal. Faut-il rappeler que, même certains proches avaient fini de se faire à l’idée que leur bien-aimé ne sortirait jamais vivant de son affrontement avec le colonisateur. La suite de l’Histoire est connue de tous. Non seulement le Cheikh est revenu indemne, mais c’est surtout le fait qu’il ait poursuivi de plus belle, sa mission de rénovateur de l’Islam, religion de tolérance, de paix et de confiance absolue en Dieu. Incarnant parfaitement ces sacro-saintes valeurs, Cheikh Ahmadou Bamba dira après cette victoire éclatante : « j’ai pardonné à tous mes ennemis pour l’amour du Seigneur qui les a écartés de moi à jamais ; aussi je ne songe point à me venger. » (extrait du khassida « Muqadimatul Amdâh »). Et d’ajouter : « O Seigneur ! Accorde Ton pardon à quiconque m’a jamais blâmé ou offensé. » 

C’est fidèle à cet esprit d’ouverture que le 11 novembre 2002, le Collectif des mourides de France et le Daara des Bayes Fall de Paris ont conjointement organisé le centenaire du retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Une commémoration symbolique à plus d’un titre car la date du 11 novembre (1918) marque l’armistice et donc la fin de la Première Guerre Mondiale. On ne peut s’empêcher d’y voir autre chose qu’un simple hasard de calendrier. 

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