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jeudi 29 janvier 2015

VIDÉO > Remise annuelle Hadiya Wa Darou Salam Au Khalif Général Des Mourides. Regardez!

Vidéo de la remise des Hadiyas  d'un montant de 118. 250. 000 FCFA  de la famille de Mame Cheikh Anta Mbacké au Khalif Général Des Mourides.

jeudi 22 janvier 2015

AUDIO > Oustaz Alioune Sall sur l'Affaire Charlie Hebdo. Ecoutez!

Le Conférencier Oustaz Alioune Sall se prononce sur les caricatures du Prophète PSL par le journal français Charlie Hebdo. Ecoutez

mercredi 21 janvier 2015

Le mouridisme, un modèle de développement endogène [par Djibril Ndiaye]

Cheikh Ahmadou Bamba "Travaille pour ce monde comme si tu devais vivre éternellement, et travaille pour l'au-delà comme si tu devais mourir demain"   Cheikh Ahmadou Bamba "Vous les jeunes pour ne pas être déshonorés demain, il faut mettre le savoir avant toute chose."    

Le modèle Mouride de développement qui est centré sur Touba, la ville sainte avec comme une des principales organisation citée ici Matlaboul Fawzayni (la dahira de l'émigration). L'émigration mouride qui transcende les groupes ethniques, est un mouvement religieux fondé sur la participation de l'organisation de la ville bénie de Touba à partir des cinq continents. 

C'est une globalisation qui touche l'aspect culturel, religieux et économique, donc un développement avec différents aspects, difficile à maitriser. Ici nous allons essayer d'exposer l'aspect économique, culturel et religieux de l'émigration mouride. Nous allons citer un seul exemple parmi d'autres Matlaboul Fawzayni; cette organisation considère son action comme une gratitude au khalifa pour sa volonté de partager sa ville sainte avec les talibés mourides. Chaque programme de développement est soumis à l'approbation du Khalifa. 

C'est un projet de développement qui se concentre sur l'éducation, la santé, l'eau, l'assainissement, et la sécurité. Des cotisations annuelles minimales sont fixées au niveau national et international pour chaque disciple mouride. D'autres selon leurs moyens participent avec de grandes sommes le plus souvent dans la discrétion totale. Au-delà des cinq prières obligatoires et des prières surérogatoires  le mouridisme est caractérisé par le culte du travail, la nécessité d'obéir à son marabout et le sens de l'humilité et d'entraide. 

Touba la ville sacrée est le lieu de prédilection de la communauté mouride et tout businessman qui désire asseoir son business au Sénégal. Le développement de la ville de Touba a joué un rôle extrêmement important dans la décentralisation de Dakar en créant un deuxième pôle d'attraction de commerce, d'activités religieuses et culturelles. C'est dans ce contexte que l'autoroute et les aéroports aussi bien de Diass et de Touba sont cruciaux. 

La réalisation de ces infrastructures va jouer un rôle déterminant  pour le développement de l'agriculture, du commerce national et international  On ne saurait terminer ce bref exposé sans parler de la mission culturelle et religieuse du mouridisme, Touba est caractérisée par sa Mosquée qui est l'épicentre et le symbole sacré de la ville avec ses multiples fêtes religieuses connu particulièrement sous le nom de Magal. 

Le mouridisme qui est un des 3 confréries les plus populaires; le Khadria le plus ancien, et le Tidjania qui est aussi dominant sont tous, de la branche soufi de l'islam au Sénégal est l'objet de beaucoup d'études à travers le monde. Le caractère sacré du travail fait que les talibés mourides sont partout dans le monde. 

Toutes les couches sociales sont représentées il y'a des entrepreneurs, des ouvriers, des étudiants des professeurs des paysans etc, le mouridisme couvre tous les secteurs du commerce extérieur et intérieur. Cheikh Ahmadou Bamba Day est célébré à travers le monde où des thèmes très diverses qui couvrent l'islam en général et le mouridisme en particulier sont traités.  

L'émigration mouride touche de nombreuses dimensions, notamment la promotion économique, sociale et l'enrichissement culturel par la promotion de l'islam comme religion de paix et de concorde aussi bien  dans le pays d'accueil qu'au Sénégal. Le mouridisme s'inscrit dans une logique de participation active à la globalisation.    

La diaspora mouride dont l'objectif parmi d'autres, est l'urbanisation de la ville de Touba qui est strictement liée à sa globalisation est un exemple développement endogène pour le Sénégal. NB  Notre définition du développement ici est aussi bien économique, sociale, culturelle et religieuse.   

Djibril Ndiaye PH.D.

mardi 20 janvier 2015

RÔLE DE LA HADIYA DANS LE MOURIDISME [Par A. Aziz Mbacké Majalis]

Aux fins d'apporter notre modeste contribution intellectuelle dans le passionnant débat sur le sens des dons pieux (Hadiya), dans lequel de brillants intellectuels ont commencé à apporter de féconds approfondissements (voir ce lien http://m.leral.net/Fonction-sociale-de-la-Haadiya-d-apres-E…), nous avons pensé utile de reproduire les passages consacrés à cette question dans notre ouvrage « KHIDMA : La Vision Politique de Cheikh A. Bamba (Essai sur les Relations entre les Mourides et le Pouvoir Politique au Sénégal) » (Éditions Majalis, 2010). 

Passages nous exemptant (moyennant juste quelques addendas contextuels) d'une nouvelle publication sur le sujet et qui clarifient la haute fonction et le rôle de premier plan que les contributions volontaires ont depuis toujours joué dans les progrès que le Mouridisme a fait faire à l'Islam dans le paysage spirituel et socio-économique du Sénégal. Ce genre de clarifications, à même d'étayer les positions complémentaires déjà exprimées brillamment par nos valeureux guides (Cheikh Bassirou A. Khadre et S. Abdoul Aziz Sy Al-Amine), seront de nature, nous l'espérons, à démontrer que les soubassements doctrinaux des différentes voies soufies se retrouvent sur l'essentiel. Leurs différences d'approches et de perspectives (l'une insistant davantage sur l'importance de la Hadiya, l'autre rappelant ses limites et conditions) n'étant en réalité que l'expression d'une diversité féconde consubstantielle à la richesse de l'Islam et à l'esprit de tolérance et de complémentarité ayant depuis toujours caractérisé la coexistence fraternelle des confréries dans notre pays. 

En d'autres mots, que l'adage « Ikhtilâfu ulamâ'u rahma » (Les divergences de vue des savants sont un signe de la Miséricorde de Dieu) enseigné par le Prophète Muhammad (PSL), doit de plus en plus servir de leitmotiv aux musulmans sénégalais. Au moment surtout où les principes qu'ils partagent sont de plus en plus menacés par leurs communs ennemis. Ennemis qui ne font point de différences entre Mourides, Tidianes, Layènes, Khadres et autres, lorsqu'ils insultent et caricaturent le Prophete (PSL) dont ils ont tous le message en partage...
* * *
Extraits de KHIDMA (pp. 57, 84, 117, 236)
« (...) [L'avènement du Mouridisme vulgarisa de façon inédite au Sénégal, surtout au niveau des masses, de nouveaux concepts spirituels qui révolutionnèrent le rapport de celles-ci à leur foi, à leur vécu et à leur identité]. Notions centrales de la doctrine mouride ayant pour noms : Khidma (Rendre service aux créatures pour la Face de Dieu ou Ligéeyal Serigne Touba), Himmah (Détermination spirituelle ou Pastéef), Bay’a (Pacte d’allégeance ou Jébbalu), Tarbiya (Education morale et spirituelle), quête constante de l’Agrément de Dieu (Ridâ ou Ngërëm), Tajdîd (Renouveau ou Yeesal), consacrer entièrement sa vie (Jaayante) et ses biens (Hadiya) sur la Voie de Dieu etc. La nouvelle portée dont ces notions, quoique préexistantes, furent réinvesties dans le Mouridisme apparaissait, il est vrai, assez neuve et inhabituelle dans l'environnement socioculturel islamo-wolof. Raison pour laquelle elles s’avèrent, à nos yeux, capitales et représentent, en quelque sorte, les motivations doctrinales et méthodologiques majeures avancées par Cheikh A. Bamba pour justifier l’apparition d’une nouvelle « alternative mouride ». Préfigurant en réalité un tournant et une rupture décisive dans le paysage religieux et culturel du Sénégal, tout en justifiant les nombreuses réticences et les incompréhensions persistantes qu’elles n’ont cessé de susciter dans ce milieu jusqu’à nos jours. Qui ne comprend pas l'importance et la véritable nature de ces racines doctrinales du Mouridisme, ne pourra jamais comprendre, à notre avis, ses nombreux épiphénomènes socioculturels, dont, notamment, l'attachement des disciples mourides à la Hadiya...
(...) Une question intéressante relative au thème très controversé de la 
« Hadiya » (don pieux) à laquelle beaucoup d’analystes, fascinés en général par toute dimension financière d’un « fait religieux », n’ont jusqu’ici pas répondu de façon convaincante, à notre avis, est celle-ci. [Une question que nous posâmes notamment au réalisateur de la fameuse émission-caricature de M6 sur les mourides et à laquelle il ne put fournir aucun élément réponse].

S’il était vrai que les disciples mourides étaient victimes de l’exploitation financière de leurs marabouts (plus que dans les autres communautés religieuses du pays) comme l’ont toujours soutenu ou insinué la majorité des auteurs, comment se faisait-il que ces mêmes disciples soient aujourd’hui parmi les citoyens les plus nantis du pays ? Et qu'ils soient finalement parvenus au sommet de l’échelle socio-économique sénégalaise. Sachant surtout que ces mourides étaient, dans le passé, au bas de cette même échelle et parmi les citoyens les plus humbles de la société (modestes paysans du Baol et citoyens de seconde zone, selon la figure classique du campagnard « Kaw-kaw ») ? Humbles et méprisés au point de justifier le perfide adage d’antan voulant que « Lu jigéen bon bon wara mana jur ab murid mbaa ab nama dal » (Le minimum qu'une femme, aussi indigne soit-elle, puisse mettre au monde est un enfant qui deviendra un docker ou un mouride…) Est-ce uniquement dû à un système de « patronage politique » et de « clientélisme », comme semble le suggérer l’essentiel de la recherche, en dehors d’autres mécanismes et réseaux socio-économiques plus complexes qui tirent leur force des orientations doctrinales et spirituelles de Cheikh A. Bamba inspirées des principes de l’Islam ? Question ouverte (à laquelle des condisciples mourides des Etats-Unis me répondirent un jour ironiquement par cette boutade : « En tous cas, vu où cela nous a mené, une telle « exploitation » nous arrange bien (jig na ñu) ! »)

En réalité, le principe de la « hadiya », s’il n’est pas dévoyé, intègre plusieurs fonctions importantes connexes à la Khidma (Service aux créatures), à l'instar de celles-ci :
- Redistribution des richesses et solidarité sociale,
- Autofinancement des projets de la Cité (qui explique, en grande partie, le développement exponentiel de Touba),
- Renforcement des capacités des dirigeants musulmans pour mieux faire face à leurs responsabilités sociales,
- Culture de la générosité, du don de soi et de la primauté de l’Agrément Divin sur l’amour des biens terrestres,
- Recherche de la Baraka auprès des Pieux guides religieux etc.

En un mot, la « hadiya » n’est rien d’autre qu’une des multiples formes de dépenses (infâq) sur la voie de Dieu, de croyants ayant volontairement consenti à y « consacrer leurs personnes et leurs BIENS » (Coran 9 :12, 9 :88) acquis par des voies licites. De ce fait, toute déviation constatée dudit principe serait imputable à leurs auteurs (chefs religieux immoraux ou disciples non éclairés) mais non au principe en lui-même. Car les mourides, il convient de s’en rappeler, n’auraient jamais pu atteindre certains objectifs majeurs, réaliser leurs projets importants, conserver une certaine marge de manœuvre et leur indépendance, de sorte à imposer si fortement l’Islam dans l’espace politique, économique et social du Sénégal, sans ces contributions bénévoles. Même s’il faudra, dans le futur, envisager 
d’autres formes de contributions et une meilleure organisation dans ce 
domaine pour éviter au mieux certaines dérives et dénaturations 
matérialistes quelques fois constatées.

(...) Au plan purement doctrinal, il existe une coïncidence digne d’intérêt entre les différentes Khidma que nous avons mises en évidence dans nos recherches (Khidma des parents pour leurs enfants, Khidma d'un époux pour sa femme, Khidma d'un disciple pour son guide spirituel). Ce facteur commun consiste au rôle important que les dépenses financières, dons et autres services économiquement quantifiables, peuvent quelques fois y jouer, en plus des autres modalités (respect, amour et obéissance). En effet, la critique de la Hadiya que les disciples mourides (ou soufis) ont l’habitude d’offrir à leurs guides spirituels fut de tout temps centrale dans la recherche sur le Mouridisme. Étant plus ou moins considérée comme une gigantesque machine (ou « multinationale ») à exploiter le peuple crédule, en contrepartie de promesses fallacieuses du paradis.

Toutefois, l’unité retrouvée des différentes formes de Khidma (énumérées plus haut) nous permet de noter, qu’en dehors de la Zakât (impôt légal) et des dépenses directement affectées aux œuvres pies et projets cultuels, d’autres types de dépenses prescrites dans l’Islam portent en réalité sur les modalités de la Khidma… Ainsi, le père de famille, à qui il est fait obligation de financer les dépenses afférentes à l’entretien de son foyer, doit le faire dans le cadre de sa Khidma réciproque pour ses enfants et pour sa femme (LIGÉEYU ndey). Les enfants dotés de moyens de qui il est requis l’entretien matériel de leurs parents et d’effectuer des dons à leur endroit (même si ceux-ci sont déjà nantis) pour bénéficier de leurs prières et de leur Baraka, souscrivent sans le savoir à une modalité importante de la Khidma pour ses parents (LIGÉEYAL sa ñaari wayjur).

L’autre forme de Khidma (celle exécutée pour les guides religieux de la communauté musulmane, que les mourides nomment LIGÉEYAL Serigne Touba) nous semble également obéir à la même logique coranique qui autorisa, par exemple, le Prophète (PSL) à prélever une aumône (sadaqa) sur les biens des musulmans pour l’utiliser dans la Voie de Dieu : « Prélève de leurs biens une aumône par laquelle tu les purifies et les bénis. Et prie pour eux, car ta prière est une quiétude pour eux.» (9:103) « [Tel autre], parmi les bédouins, croit en Dieu et au jour dernier et prend ce qu'il dépense comme moyen de se rapprocher de Dieu et afin de bénéficier des invocations du Messager. C'est vraiment pour eux [un moyen] de se rapprocher [de Dieu] et Dieu les admettra en Sa Miséricorde. » (9:99) Ainsi, non seulement la Hadiya des mourides (qui n’est qu’une autre traduction de cette « sadaqa ») est bien fondée sur la lettre et l’esprit du Livre Saint, mais elle s’origine du même socle religieux qui oblige un musulman à faire des dépenses pour ses parents ou pour sa famille, en vue d’obtenir l’Agrément de Dieu…

(...) Relativement, à présent, aux dévoiements quelques fois constatés, chez certains marabouts ou disciples, dans la mise en œuvre d'un si noble principe, ils ont toujours été dénoncés par les maîtres soufis eux-mêmes. À l'instar de Cheikh A. Bamba qui critiqua sévèrement les dérives et compromissions mercantilistes de certaines catégories de religieux, dans son ouvrage Jawhar Nafis (Le Joyau Précieux, v. 145-164) : « Profiter [illicitement] de la religion, intercéder [une cause injuste] par intérêt [sont strictement prohibés]. Les pires des créatures sont assurément celles qui font fortune par le prétexte de la religion et qui vivent délibérément de cela (…) Tout musulman majeur doit éviter la fréquentation d'un corrompu ou d’avoir des rapports avec lui, sauf en cas de force majeure (darûriya). Car celui qui partage avec les corrompus leur bonheur ici-bas sera également associé à leur malheur dans l’Au-delà. » 

Des critiques et mises en garde qui recoupent celles du Coran : « Ô vous qui croyez ! Un grand nombre de rabbins et de moines dévorent d’une manière illégale les biens de leurs semblables et les écartent de la Voie de Dieu. Annonce à ceux qui thésaurisent or et argent, au lieu de les consacrer à la Cause de Dieu, un châtiment douloureux. » (7:34-35)

Toutefois, aussi graves et condamnables que soient ces dévoiements, ils ne sauraient aucunement remettre en cause l'importance centrale de la Hadiya dans l'Islam et dans le Mouridisme, comme semble le suggérer une certaine critique non équilibrée. En effet, s'il suffisait qu'une pratique religieuse soit pervertie par des comportements ignorants ou immoraux pour être fondamentalement remise en cause, il resterait à vrai dire très peu (ou même pas du tout) d'actes cultuels non « corrompus » auxquels l'on puisse se consacrer. Pour prendre d'autres exemples, les récurrents « détournements d'objectifs » et scandales financiers dans la réalisation d'œuvres religieuses (constructions de mosquées ou de daaras, fonds des Dahiras ou projets religieux associatifs etc.) doivent-ils mener à l'interdiction totale de celles-ci ? Ou plutôt vers un assainissement des conditions et procédures de contrôle y étant mises en œuvre ?

Le fait que beaucoup de musulmans dévoient l'esprit profond du Ramadan, en ne consentant à s'amender que durant ce mois, tout en retournant vers leurs mauvaises habitudes les onze mois restants, signifie-t-il qu'il faille dévaloriser pour autant la haute portée spirituelle de cet auguste mois ? Ou plutôt mieux éduquer les fidèles sur le sens et la portée pédagogique de ce mois béni ? Le constat que le voile est aujourd'hui devenu, pour certaines jeunes filles, un simple attribut esthétique à la mode, ne les empêchant nullement de dévoiler indécemment d'autres parties de leurs corps ou d'avoir des comportements aux antipodes de l'esprit de pudeur, de réserve féminine, de conservation et de respect de soi qui fut à la base, doit-il nous mener, comme certains le soutiennent, à dénier toute utilité religieuse au voile ? Ou plutôt nous inciter à rappeler davantage à ces filles la véritable portée spirituelle et morale du voile et l'inconséquence de leur attitude ? Dans un autre registre, les contribuables sénégalais devraient-il refuser de s'acquitter des impôts dus à leur Etat du seul fait que celui-ci, quelques fois, utilise mal l'argent public ?

Une chose est donc un principe, une autre sera l’intégrité des hommes appelés à l’appliquer. Car tout principe, en tant qu’élément transcendant, est naturellement appelé à primer sur le sujet immanent appelé à le matérialiser ou à l’incarner. La dérogation de ce dernier au dit principe ne remettant nullement en cause, pour tout acteur clairvoyant, la validité impersonnelle du principe. L'accent devant toujours être mis sur la manière de mieux conformer la pratique à la théorie qui la fonde...

En définitive, l'importance et le rôle joué par la Hadiya dans le progrès du Mouridisme sont indéniables. Même s'il arrive, comme en toutes choses que son esprit ne soit pas toujours respecté. Ainsi les projets d'envergure réalisés par les différents Khalifes, de même que l'œuvre des autres guides mourides, n'ont pu être accomplies au fil l'histoire que grâce aux contributions financières, intellectuelles et physiques extraordinaires de leurs disciples. Et il est heureux que l'actuel Khalife, Cheikh Sidy Mukhtar, assisté par toute la communauté, se soit résolument inscrit dans leur sillage. En entamant, à leur suite, d'autres projets non moins grandioses, comme la réfection de la Mosquée de Touba, la construction du complexe Masalikul Jinân, celle de l'Université de Touba etc., qui coûteront des milliards. Milliards qui proviendront, non pas de l'Etat laïque rechignant à financer le culte, mais de la détermination sans faille des milliers de « contribuables » de l'Islam dont les Hadiya et le Pastéef alimentent seules le Trésor Public de la Voie de Dieu...

vendredi 16 janvier 2015

Les images du rassemblement à Touba contre le jounal Charlie Hebdo ce vendredi 16 janvier 2015

Les images du rassemblement initié ce vendredi 16 janvier 2015 à Touba Darou Khoudoss sous l'égide du Khalife général des Mourides pour dénoncer les caricatures du Prophète PSL par le journal français Charlie Hebdo. 









lundi 12 janvier 2015

Un discours de Serigne Bass qui marquera son temps (Par Moustapha Dramé )


Il y’a de cela quelques jours, des propos incompréhensibles ont été prononcés par une personnalité publique religieuse sur la finalité de l’ « Adiya », souvent traduit par le terme de « Don pieu ». En sus, il dira que « l’adiya c’est de la corruption… » Même si cette phrase n’est pas explicitement servie à la communauté mouride, car le don pieu n’était pas inventé par le Mouridisme (car existant depuis belle lurette), force est de reconnaître qu’il fallait donner une réponse imminente face à cette grave dérive verbale. C’est ce que le porte parole de la communauté Mouride, Serigne Bassirou Mbacké ibn Cheikh Abdou Khadr ibn Cheikh Ahmadou Bamba a réussi à faire avec brio, lors de la pose de la première pierre de l’autoroute Thiès-Touba qui porte le nom de « Ila Touba ».


Comme à l’accoutumée, l’éloquent Serigne Bassirou Abdou Khadr avait tenu en haleine les milliers de fidèles présents lors de cette cérémonie, ainsi que les millions de téléspectateurs qui se trouvaient un peu partout. Le porte parole de la communauté mouride, après avoir brièvement salué le Président de la République du Sénégal, Mr Macky Sall, les honorables invités, ainsi que le corps diplomatique, avait débuté son discours par rappeler que cet événement, si grandiose qu’il soit, n’était qu’un des éléments que le Cheikh Ahmadou Bamba avait prédit dans ses écrits sur le développement de la cite religieuse de Touba. Il rappela ainsi quelques vers du Maître, dont plusieurs furent extraits du mémorable ouvrage « Matlaboul Fawzayni », le poème qui a été écrit par Khadim Rassoul lors de la fondation de Touba vers les années 1889, un projet de société qui a fini de faire de la cité religieuse ce qu’elle devenue en moins de 125 ans, c'est-à-dire la deuxième plus grande ville du Sénégal, après sa capitale Dakar.

Serigne Bassirou Abdou Khadr avait aussi rappelé les épreuves que le Maître dût surmonter lors de son passage terrestre pour bénéficié de dons jamais parvenus à un homme de Dieu, comme il dira en outre dans l’un de ses plus célèbres khassidas intitulés « Djawartou » :
« Dieu m’a donné ce qu’il n’a jamais offert à nul autre, et qu’il n’offrira plus jamais à un autre jusqu’à l’éternité ».

Parmi ces dons et privilèges, figurent naturellement l’amour des pieux envers sa personne que le maître avait prié à Allah. Cet amour qui a fait que les mourides dépensent dans l’œuvre pour le Mouridisme sans compter, dans des contextes sociaux très durs (crises économiques), se faisant dans un pays sous développé. La population sénégalaise accepterait sûrement que cette communauté, n’a jamais été dépendante d’aucune administration qu’elle soit depuis l’époque coloniale.
L’une des plus belles preuves est sans doute l’acquisition par Touba d’un titre foncier décerné par l’administration coloniale française, 30 ans avant l’indépendance de la République du Sénégal. A partir de ce moment, commenceront des projets d’envergure, tous financés librement, et avec fierté par les mourides.
Nous pouvons citer brièvement la grande mosquée de Diourbel, la grande mosquée de Touba, plusieurs édifices de Touba, les maisons et édifices dédiés à Serigne Touba à travers le monde, la grande mosquée Massâlikoul Djinâne de Dakar etc.

Après avoir bien rappelé que Cheikh Ahmadou Bamba n’était gratifié par Allah et le Prophète Mouhammad (PSL) que grâce à son labeur, il fera un exposé concis et exhaustif sur le « Adiya ». Il rappellera des sources coraniques, ainsi que certains Hadiths, avant d’en venir aux enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba sur ce principe qui fonde l’un des piliers essentiels de sa Voie. En effet, Khadim Rassoul dira dans le poème « Hukkal Bukkâ-u » :
« La Félicité est réservée aux Mourides Sincères qui font dans l’Acte, l’Amour, ainsi que le Don Pieux » (Touba li habdin Mouriidin Saadikhin lahoumoû bi khidmatin aw bi khoubbin aw hadiyaati).

Propos suffisants pour balayer par revers de main ces propos de cette personnalité religieuse, car venant de Cheikh Ahmadou Bamba qui a fait savoir à qui veut l’entendre qu’il avait réuni la quintessence des sciences exotérique et ésotérique, et qu'il était en définitive un Esclave incontesté de Dieu (Abdoul Lâhi), ainsi que le plus noble Serviteur du prophète Mouhammad (PSL) (Khâdimour Rassoûl). Les dires cette personnalité religieuse devaient alors être examinées sur un autre angle que la science, à savoir un des péchés vicieux de l’homme, à savoir la « Jalousie ». A ce propos, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr rappellera cette parole de Cheikh Ahmadou Bamba :
« Le jaloux ne pourra bénéficier du Pôle de son époque, car sa jalousie voilera ses yeux jusqu’à ce qu’il perde sa vue » (ki añaan, du jariñu ci kanamu kamu jamonon teel, ndax kañaan ga day muur ay bëtam badu gis dara)

Pour finir, Serigne Bassirou Mbacké montrera que la communauté mouride n’a jamais fait dans la théorie, et que son fer de lance était dans le concret depuis toujours. Il rappellera en outre ce Hadith sur la paix et la stabilité entre communautés résumé ainsi par le prophète (PSL) Mouhammad :
« C’est dans l’union qu’Allah descend sa miséricorde » (ag mbooloo ci la suñu Boroom di wáccee yërmándeem).

Toute cette sentence n’a duré qu’une vingtaine de minutes, où Serigne Bassirou Mbacké a rétabli des principes qu’incarnaient les compagnons avec le Prophète Mouhammad (PSL), aujourd’hui devenus le Trésor de la communauté mouride. L’une des choses qui a le plus marqué dans ce discours, (un fait dont beaucoup de condisciples n’ont pas prêté attention), demeure son orientation articulée que sur des vers du Coran, des Hadiths, ainsi que des anecdotes et propos de Cheikh Ahmadou Bamba. Serigne Bassirou ne dira presque aucun mot sur l’autoroute Thiés-Touba, qui est pourtant l’un des plus grands investissements du Sénégal indépendant (400 milliards), ceci pour dire que les nobles dignitaires mourides ne sont intéressés que par l’œuvre pieuse ! Un fait assez mémorable qui semble être complètement opposable à cette personnalité religieuse qui a « profané » le Adiya, et qui a pourtant dit tout récemment avant le Gamou (célébration de la naissance du Prophète Mouhammad PSL), qu’il installera des caméras dans une de ses résidences, car presque chaque année on lui volait des sommes qui n’ont pas pourtant dépassé chacune 3 millions toujours selon ses dires… Un guide religieux qui installe des caméras chez lui pour échapper aux vols d’argents, ça pose beaucoup d’incompréhensions ! Seul Allah détient le monopôle de la vérité...

Nous terminerons en disant que lors de la pose de la première pierre de l’inauguration de l’autoroute Thiès-Touba, Serigne Bassirou et un des fils du Khalif étaient assis par terre, devant toute une assemblée composée de leurs disciples, car il y’avait une de leurs autorités très respectées, leur frère et oncle paternel Serigne Mountakha Mbacké, une belle preuve de Discipline et d’Humilité.

Par Moustapha Dramé (Facebook/Alali Serigne Touba : https://www.facebook.com/moustapha.drame.90 )

dimanche 11 janvier 2015

DES CRITIQUES DE ILA TOUBA [par A. Aziz Mbacké Majalis]

Il est vrai que, dans le cadre d’un débat démocratique et serein, tout citoyen sénégalais a le droit d’exprimer librement ses opinions sur toute question nationale engageant l’avenir de notre pays et l’utilisation faite de nos deniers publics. Dans ce cadre, les critiques objectives sur l’opportunité ou non de construire une autoroute reliant les deux plus grandes villes du pays, par rapport à d’autres priorités, nous paraissent tout à fait recevables et doivent faire l’objet d’une analyse sans passion, pour le bien de tous. Un exercice auquel nous devrons nous consacrer, de façon citoyenne, en nous détachant le plus possible de nos différentes appartenances et sensibilités. Vu sous cet angle, il conviendra de reconnaître qu’il peut bien exister des éléments remettant en cause la priorité d’un tel investissement. Comme il en existe également d’autres qui, au contraire, prouvent l’impact positif et le potentiel à long terme qu’ILA TOUBA pourra générer pour tout le pays. En ce sens, nous aurons peut être prochainement l’occasion de revenir sur les éléments à même de démontrer les nombreux avantages de créer un « corridor économique » inédit à travers cet ouvrage (qui rapprochera de façon inédite l’hinterland sénégalais de la capitale) et d’autres aspects positifs multiformes opposables à certains arguments soulevés dans le débat…
Ce qu’il faut déplorer seulement dans ledit débat, c’est une certaine légèreté et la mauvaise foi manifeste de certains pourfendeurs de ce projet. Acteurs dont les véritables préoccupations, à l’analyse, sont loin du bien public, mais se fondent en réalité sur une mouridophobie primaire s’opposant systématiquement et sans aucun discernement à toute initiative publique à même de profiter à Touba ou à la communauté mouride, sous le facile prétexte du « clientélisme » fourre-tout. Sans même – et c’est cela le plus triste – prendre en compte le fait, qu’au-delà des seuls mourides, au-delà des préoccupations politiciennes de nos dirigeants, tout projet majeur structurant de l’Etat profite à l’ensemble de la nation sénégalaise. Et que Touba ne saurait jamais vivre en vase clos ou évoluer en dehors du paysage socio-économique plus global du Sénégal. Comme le montre le rôle de décompression démographique joué par Touba, l’impact économique du Magal au cours duquel la consommation des biens et services profitent à beaucoup d’acteurs économiques sénégalais qui sont loin d’être toujours mourides ou même musulmans etc. Des projets qui profitent à Popenguine, à Tivavouane, à Ndiassane, à Médina Baye, profitent au Sénégal et aux sénégalais. Et il est dommage que certains « républicains daanukat » et « forumeurs mouridophobes », pris dans le piège de l’émotionnel et des amalgames de notre jeu politique, n’aient même plus la présence d’esprit de se rappeler ces vérités pourtant élémentaires…
D’où notre interpellation aux condisciples mourides de ne plus perdre inutilement leur temps à vouloir montrer le soleil à des interlocuteurs qui refusent obstinément et manifestement d’en admirer l’éclat. Ces critiques de mauvaise foi nous rappellent même les anciennes et très féroces polémiques (anti-mourides) au cours des années 90 de nos intellectuels et médias, lors de l’attribution des terres de Khelcom à Serigne Saliou. On a vu où cela a fini. Et c’est Abdou Diouf lui-même qui reconnaît aujourd’hui, dans ses mémoires, plus de 20 ans plus tard, la pertinence de cette attribution, à travers ces passages de son livre :
« [Serigne Saliou] saisit l’occasion pour [me] poser à nouveau le problème de la délimitation du territoire de Touba. En fait, tout le monde sait que quand il m’a demandé avec insistance des terres, je lui ai concédé d’importantes superficies à Khelcom. Ce que je n’avais jamais fait pour Serigne Abdou Ahad, je l’ai fait pour lui mais je dois dire aussi que je ne le regrette pas. Ces terres qui étaient considérées comme une forêt, il les a mises en valeur et je suis vraiment satisfait de la façon dont il les a exploitées. »
D’où notre requête aux condisciples de ne pas perdre leur temps à répondre à ce genre de provocations puériles (dans les foras internet, sur Facebook etc.) Mais de donner plutôt rendez-vous à leurs interlocuteurs dans 20 ans, pour discuter de la pertinence de ILA TOUBA… A l’occasion peut-être de la publication des mémoires de l’ancien président Macky Sall
« Serigne Touba saxaar la. Kepp ku ci dugg mu yobbaale. Kepp ku taxaw ci kanamam mu jaar ci sa kaw jàll » (Cheikh A. Ahad)
« Kuy wax ba raw la, manoo wax ba dab ko. Sunu Boroom du fay wax, bàyyi jëf. » (Cheikh Ibra Fall)
« Les cœurs de ceux qui ne m’aiment pas resteront éternellement affligés. Car ils n’atteindront jamais leurs objectifs et ne disposeront jamais des moyens de [me nuire] » (Al Bâqî, Cheikh A. Bamba)

[VIDÉO] Discours de S. Bass Abdou Khadre lors de la pose de la première pierre de l'autoroute à péage Thiés-Touba

Discours historique de Cheikh Bassirou Mbacké Abdoul Khadre lors de la cérémonie de pose de la première pierre de l'autoroute ILAA TOUBA ce samedi 10 janvier 2015.

vendredi 9 janvier 2015

[VIDÉO] Pose première pierre complexe Cheikh Ibra Fall à Mbacké Kadior

Vidéo de la pose première pierre du complexe Cheikh Ibra Fall à Mbacké Kadior sous la présence de Serigne Cheikh Dieumbe Fall qui a reçu le Ndiguel auprès de Serigne Cheikh Sidy Makhtar d' ériger une résidence Cheikh Ibra Fall à Mbacke Kadior au site ou Serigne Touba lui a gratifié de son agrément.

samedi 3 janvier 2015

GAMOU 2015 : EN DIRECT DE LA RÉSIDENCE DU KHALIFE GÉNÉRAL DES MOURIDES

Durant toute la Nuit de la Célébration de la Naissance du Prophète Mouhamed (PSL) Gamou édition 2015, vivez  en Direct de la Résidence du khalife Général des Mourides la prestation de Qacaîd des différents kurels de Hizbut-Tarqiyyah.

La Vie du Prophète Mouhammad (PSL)

Lieu et date de naissance

Le Prophète de l'Islam, Mohammad (Que la paix soit sur lui et sur sa sainte famille), est né à la Mecque, l'année où Abraha b. al-Achram, le vice-roi éthiopien du Yémen, de religion chrétienne, envoya une expédition contre la Mecque pour détruire la Kàabà. Cette année-là fut baptisée `Âm-al-Fîl (l'année de l'éléphant), du nom de l'expédition, étant donné que les Arabes virent un éléphant pour la première fois à cette occasion. Les envahisseurs sont mentionnés dans le Coran sous la dénomination de 'Açhâb al-Fil' (les gens de l'éléphant). Ils périrent par la Colère Divine : 'N'as tu pas va comment ton Seigneur a traité les hommes de l'Eléphant ? N'as t-Il pas détourné leur stratagème, envoyé contre eux des bandes d'oiseaux qui leur lançaient des pierres d'argile ? II les a ensuite rendus semblables à des tiges de céréales qui auraient été mâchées' (Sourate al-Fîl; 105: 1-5). Quarante-cinq ou cinquante-cinq jours après l'expédition, le saint enfant est né, un vendredi, dans une maison connue sous l'appellation de Che`b Abî Tâlib. La date de naissance retenue par les Chiites comme étant la plus probable est le 17 Rabî` al-Awwal, alors que les Sunnites retiennent le 12 Rabî ` al-Awwal, comme étant la date correcte. Toujours est-il que même entre eux-mêmes, ni les Chiites ni les Sunnites ne sont unanimes sur une date de naissance précise. Selon le calendrier chrétien, Cassin de Perceival, retient le 29 août 570 (après J.-C.) comme la date de naissance du Saint Prophète. Âminah, la mère de Mohammad, n'avait senti ni gêne ni pesanteur due à sa grossesse et, de ce fait, ne savait pas qu'elle était enceinte. Elle apprit la nouvelle de sa grossesse dans une vision. Plus tard, elle rêva d'un ange qui lui suggéra de nommer son enfant Ahmad ou Mohammad. Elle appréhendait de tels rêves, et pour en conjurer les mauvais effets, on lui conseilla de porter quelque médaillon de fer, ce qu'elle fit jusqu'à la délivrance. L'ancêtre de Mohammad, c'est-à-dire Ismâ`il, avait reçu son nom de la même façon; d'autres Prophètes aussi. (Voir Genèse XVI-11: 'L'Ange du Seigneur lui dit : 'Voici que tu es enceinte et tu enfanteras un fils. Tu l'appelleras du nom d'Ismâ`îl, car le Seigneur a entendu ton affliction' '; et Genèse XVII-l9 : 'Et Dieu dit (à Abraham) : 'C'est Sarah, ta femme, qui t'enfantera un fils et tu l'appelleras du nom de Isaac' ', et St Matthieu, I-21: 'Tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus'. Dès qu'il fut né, un messager fut envoyé à `Abdul Muttalib pour lui communiquer l'heureuse nouvelle de la naissance de l'enfant béni qui avait apporté avec lui une lumière soudaine qui illumina tout le lieu sur le moment. `Abdul Muttalib accourut joyeusement vers l'enfant, le prit dans ses bras et le porta à la Kàabà pour remercier Dieu de ce cadeau. II l'appela Mohammad, ce qui signifie en arabe 'Celui qui est loué'. Ce nom fut justifié par le Prophète après avoir reçu sa mission, pour le désigner comme le Paraclet promis. (Voir 'Le Nouveau Testament', Jean, XIV-26, XVI-27). Le septième jour après sa naissance bénie, un festin fut organisé par `Abdoul Muttalib avec grand éclat pour célébrer l'heureux événement.

La Mort de `Abdullâh

Le père de Mohammad, `Abdullâh, fils de `Abdul Muttalib, n'avait pas vécu assez longtemps pour voir la naissance de son fils. Laissant sa femme enceinte, `Abdullâh était parti en voyage d'affaires pour la Syrie. Sur le chemin du retour, il tomba gravement malade et il fut abandonné par la caravane à Médine, auprès des proches parents maternels de son père. En apprenant la nouvelle de la maladie de `Abdullâh, `Abdul Muttalib envoya son fils Hârith pour le ramener à la Mecque, mais il était déjà trop tard. Hârith retourna donc pour rapporter la triste nouvelle de la mort de son frère et pour mettre toute la maison en deuil. `Abdullâh n'était âgé que de 25 ans. Son vieux père l'aimait tendrement parce qu'il possédait ses traits et ses talents personnels qu'aucun de ses frères ne portait. La nouvelle porta un coup mortel à sa jeune femme. Elle ne put survivre longtemps à sa disparition. Lorsqu'il la quitta, ils venaient à peine de se marier. La seule consolation qui lui resta fut l'enfant. Mais le chagrin pesa si lourd sur sa santé que la fontaine de ses seins tarit, ne lui laissant aucune possibilité d'allaiter le nouveau-né.

L'allaitement de Mohammad

Ainsi, celui-ci fut confié tout d'abord à Thawbiyyah, une servante d'Abou Lahab, son oncle, pendant une courte période. Plus tard Halîmah, une femme bédouine le prit en nourrice et l'éleva parmi les siens, les Banu Sa`d - la plus noble des races bédouines - qui habitaient sur les hauteurs au sud de Tâ'if. Les femmes bédouines avaient l'habitude d'allaiter les enfants des citadins, et Halîmah était suffisamment riche pour prendre en charge Mohammad, et contrairement aux habitudes des tribus bédouines qui vivaient constamment en guerre les unes contre les autres, elle resta paisiblement à la maison pendant toute la période où elle prit soin de Mohammad. Halîmah garda Mohammad avec elle pendant environ cinq ans, au terme desquels il devint suffisamment grand pour n'avoir plus besoin des soins de sa nourrice. Halîmah le rendit donc à contrecoeur à sa mère Âminah.

La Mort de Âminah

Tout de suite après, Âminah se rendit à Médine (575 A.JC) pour montrer le petit garçon aux proches parents maternels de son père, emmenant avec elle Mohammad et Um-Aymân, la servante de son défunt mari; ou plutot elle voulait consoler son cur qui brûlait de jeter un regard sur le monticule de terre sous lequel son mari avait été enseveli à Médine. Durant son court séjour d'environ un mois à Médine, Aminâh sentit une défaillance dans son cur. Elle se hâta de rentrer, mais pendant son voyage de retour elle mourut à Abwa, à mi-chemin entre Médine et la Mecque, et elle y fut enterrée. Um Aymân ramena Mohammad à la Mecque où il fut pris en charge par son grand-père `Abdul Muttalib qui avait atteint l'âge respectable de quatre-vingt ans. Mohammad avait alors six ans et était traité par son grand-père avec une tendresse infinie. Um Aymân était encore sa nourrice.

La Mort de `Abdul-Muttalib

La garde de `Abd al-Muttalib ne dura toutefois qu'environ deux ans. Il rendit le dernier soupir en 578 A.J., laissant derrière lui l'orphelin à l'âge de huit ans. Mohammad sentit amèrement cette perte et il suivit le convoi funèbre les larmes aux yeux.

A la Garde d'Abû Tâlib

Alors qu'il se trouvait sur son lit d'agonie, `Abdul Muttalib avait embrassé Mohammad pour la dernière fois et l'avait confié à ce moment-là à son fils Abù Tâlib, le demi-frère (par la mère) du père de Mohammad, en lui enjoignant de traiter l'orphelin aussi tendrement que s'il avait été son propre fils. Il avait dit : 'Ils doivent prendre soin de ce beau petit garçon: rien dans leur famille n'est plus précieux que lui'. Abou Tâlib avait promis très affectueusement de le faire, et son comportement ultérieur montra combien il tint scrupuleusement parole. Il aima l'enfant tendrement, il le faisait dormir au chevet de son propre lit et l'emmenait avec lui partout où il allait. Cela continua jusqu'à ce que Mohammad ait environ vingt ans. (Le dévouement d'Abou Tâlib pour Mohammad pendant sa jeunesse et la protection qu'il lui avait assurée contre l'hostilité des Quraych à son égard seront expliqués ultérieurement. Sa femme Fâtimah Bint Asad - la mère de `Alî - ne fut pas moins ardente dans son affection pour Mohammad qu'elle traita comme son propre fils).

Le Voyage de Mohammad en Syrie

Abi Tâlib décida un jour d'entreprendre un voyage d'affaires en Syrie (528 A.J.), avec l'intention de laisser Mohammad à la Mecque. Mais l'enfant refusa de se séparer de lui et s'accrocha tellement à son oncle que celui-ci en fut profondément touché. Ne pouvant pas le voir pleurer, il consentit à l'emmener avec lui en Syrie. Il est à noter que pendant ce voyage, lorsque la caravane fit halte à sa dernière étape vers Bostra, Abou Tâlib se reposa près d'une église de moines nestoriens. Là, l'un de ceux-ci, dont le nom était Boheira ou Sergius, remarqua qu'un nuage couvrait de son ombre Mohammad. Aussi vint-il près de lui lorsqu'il s'assit sous un arbre qui se plia comme pour présenter ses respects à Mohammad, et examina-t-il méticuleusement ses traits. Il vit alors une impression pareille à un grand grain de beauté, de la taille d'un oeuf de pigeon, entre ses deux épaules (le sceau, ou la pièce justificative de sa Mission Divine), ainsi que certaines indices sur son visage, ce qui lui donna la conviction d'avoir affaire à la personne prédite dans l'Ecriture comme le futur Prophète. Après un peu de méditation et de contemplation, il conseilla à Abou Tâlib de protéger le garçon contre les innombrables dangers qui, dit-il, l'attendaient et qui émaneraient de son propre peuple dont il était destiné à être le Sauveur.

La Disposition d'esprit de Mohammad

Etant donné que Mohammad était né et avait été élevé dans la famille sacerdotale des gardiens du sanctuaire de la Kàabà, et qu'il était naturellement doué d'un esprit pensif et méditatif, l'ordre et la bienséance de la maison d'Abou Tâlib, les offrandes pieuses et les prières dévotes faites par lui-même et ses proches, l'observance scrupuleuse des rites sacrés, et surtout l'environnement sacré et impressionnant du Sanctuaire lui-même, laissèrent une forte impression sur l'esprit de Mohammad et lui inculquèrent une tendance à la dévotion à l'Omnipotent et Omniprésent Seigneur.

La Guerre de Sacrilège (585 A.-J.)

Lorsque Mohammad eut quatorze ou quinze ans, une guerre, ou plutt un conflit tribal, éclata entre les Banî Kinânah et les Banî Hawâzin, dans laquelle Mohammad fut forcé de s'engager deux fois pour aider son oncle Zubayr. La guerre eut lieu pendant les mois sacrés, sur le territoire sacré, et dura, avec des engagements épisodiques, environ neuf ans. Ces événements furent appelés Fujâr ou la 'Guerre sacrilège'.

Hilf al-Fudhûl (595 A.-J.)

Etant donné que Mohammad était doté par la Nature d'un esprit compatissant, son cur saignait de douleur à la vue des outrages terribles qui étaient perpétrés impitoyablement sous ses yeux, souvent par ses propres concitoyens, contre des gens sans secours. Il désirait donc sérieusement corriger leurs moeurs, si possible, et cultiver en eux la crainte de Dieu, et il oeuvra sans relâche dans ce sens. Animé par de tels nobles sentiments, alors qu'il n'avait que vingt ans, il voulut prendre quelques mesures en vue de l'éradication de la violence et de l'injustice. Ce fut dans ces circonstances que Zubayr, le plus âgé des fils survivants de `Abdul-Muttalib, forma une ligue dans le but de suggérer aux principales tribus de Quraych de s'engager par serment à assurer la justice aux faibles. Les Hâchimites, les Banu Zohrah et les Banu Taym participèrent à la ligue et jurèrent qu'ils se dresseraient comme défenseurs des gens lésés, qu'ils veilleraient à ce qu'aucune injustice ne restât impunie et que les revendications des opprimés seraient pleinement satisfaites. Le serment est connu sous le nom de Hilf al-Fudhûl. Il s'avéra utile autant comme une prévention de la violence que comme un moyen de réintégration. Quelques années plus tard, Mohammad dira qu'il se sentait heureux du souvenir de l'initiative qu'il avait prise lui-même dans la création de la Ligue du Serment, initiative prise dans la maison de `Abdullâh B. Jod` ân pour mettre fin à la violence et à l'oppression.

Al-Amîn

Ayant acquis, sous la direction de son oncle Abou Tâlib un homme de grandes compétences commerciales - une véritable connaissance et expérience des transactions commerciales par caravanes, et étant très apprécié par ceux qui avaient eu l'occasion d'avoir des contacts avec lui, quelques commerçants l'engagèrent comme représentant pour conduire des affaires commerciales pour leur compte. Mohammad s'acquitta avec un tel succès de son travail que les gens s'étonnèrent de son intelligence et de sa capacité dans les affaires. Ils furent tous parfaitement satisfaits de son honnêteté, et toute la Mecque se confondit en louanges pour sa véracité, son fort caractère moral, son honnêteté dans la conduite des affaires et le crédit de confiance dont il jouissait à tous égards. Son caractère irréprochable et la conduite honorable de ce jeune homme discret lui firent gagner le respect de tous ses concitoyens, et lui valurent le titre unanimement consenti d'Amîn, 'Le Digne de confiance'.

Khadîjah (595 A.-J.)

Le renom de droiture et de rectitude de Mohammad par vint aux oreilles de Khadîjah, une noble dame Mecquoise de Quraych. Son père Khuwaylid était le fils d'Asad, lequel était le petit-fils de Quçay. Khadîjah était suffisamment riche pour exercer le commerce avec ses propres caravanes que menaient ses esclaves et ses serviteurs. Aussi avait-elle besoin d'un homme capable de faire des voyages pour son compte. Elle envoya donc un mot à Mohammad par l'intermédiaire de l'ami de ce dernier, Khozaymah Ibn al-Hakam, qui avait des liens de parenté avec elle - lui offrant le double du salaire pratiqué à l'époque. Mohammad entra dans son service avec le consentement d'Abou Tâlib. Conduisant une caravane de commerce pour elle, il partit pour Bostra, sur le chemin de Damas. Maysarah, un serviteur de Khadîjah, l'accompagna pendant son voyage. Au cours du voyage à Bostra, Maysarah remarqua que Mohammad était ombragé par un nuage pendant la chaleur de la journée. Grandement surpris par ce phénomène, il le relata à Khadîjah à son retour. Une fois arrivé à destination, Mohammad réussit, par des échanges commerciaux avec les marchands syriens, à doubler les bénéfices habituels des marchandises de Khadîjah. Selon un récit, avant de disposer des marchandises, il y avait eu un contentieux entre Mohammad et la personne qui voulait les lui acheter. Cette personne désirait que Mohammad jure par les déesses mecquoises : 'Lât et `Uzza', mais Mohammad refusa absolument de s'exécuter. Ce refus montre que Mohammad ne crut jamais aux idoles. Lorsque Mohammad eut disposé des marchandises de son employeur et qu'il eut acquis pour elle les articles qu'elle voulait, il retourna à son pays natal avec Maysarah; et lorsqu'ils approchèrent de la Mecque, le serviteur reconnaissant persuada Mohammad d'être lui-même à la tête de la caravane à partir de Marr-al-Tzohran et d'apporter lui-même à sa maîtresse la bonne nouvelle de ses transactions réussies. Khadîjah, entourée de ses servantes, était assise à l'étage supérieur de sa maison (qui est encore connue et vénérée comme étant 'Mawled Fâtimah' ou le lieu de naissance de Fâtimah - La Dame de Lumière - un peu au nord-est de la Kàabà) guettant l'arrivée de la caravane, lorsqu'un chameau apparut à l'horizon, s'avançant rapidement. Quand il s'approcha un peu plus, elle s'aperçut que c'était Mohammad qui le montait, et qu'il arborait un visage brillant, protégé de la chaleur du soleil par un nuage. Elle fut éblouie par sa beauté et par tout ce qu'elle savait à son propos. Il entra dans la maison, raconta l'issue heureuse de ses affaires, et énuméra les articles de son goût qu'il lui apportait. Elle fut extrêmement contente de ce succès. Elle l'envoya ensuite pour la même raison au Yémen où, là encore, il obtint grâce à son savoir-faire et sa diligence un succès similaire, à la grande joie de Khadîjah.

Khadîjah fait sa Demande en Mariage à Mohammad

Elle était une dame distinguée autant par sa haute naissance que par sa fortune. Elle avait déjà été mariée deux fois, et avait accouché de plusieurs enfants, mais elle était veuve à présent. Bien qu'elle eut quarante ans, elle paraissait plus jeune et avait un visage attirant, beau et rayonnant de bonne santé. Beaucoup de nobles Quraychites l'avaient demandée en mariage, mais préférant vivre dans un veuvage digne et indépendant, elle avait rejeté toutes ces demandes. Mohammad était alors à la fleur de l'âge, n'ayant que vingt-cinq ans. Il était doté par la Nature de beauté et d'une apparence agréable. Noble de naissance, il était aussi noble par sa conduite et par ses manières élégantes. Attirée par ses qualités personnelles, et fascinée par sa beauté et son élégance, Khadîjah désira l'épouser. Pour sonder son opinion à cet égard, elle députa une servante qui l'aborda : 'Oh ! Qu'est-ce qui se passe Mohammad ?', faisant allusion adroitement au fait anormal de rester célibataire à cet âge. 'Mais qu'est-ce qui t'empêche de te marier?' 'Je n'ai rien à ma disposition, qui me permettrait de me marier', répondit-il. 'Et si cette difficulté disparaissait et que tu sois invité à épouser une dame belle et riche, de noble naissance, qui te rendrait riche, ne désirerais-tu pas l'avoir ?', lui dit la servante. 'Qui pourrait ce être ?', demanda Mohammad qui commençait à être saisi par cette idée. 'C'est Khadîjah '. 'Mais comment pourrais-je y parvenir ?' 'Laisse-moi faire', rétorqua la femme. 'Je n'ai pas d'objection à une telle union', affirma Mohammad. La femme repartit et rapporta la réponse à Khadîjah qui, sans perdre de temps, annonça à Abû Tâlib, l'oncle et le gardien de Mohammad, son désir de contracter une alliance matrimoniale avec ce dernier.

Mohammad épouse Khadîjah

Après avoir consulté Mohammad, Abû Tâlib accepta la proposition, et le mariage eut lieu en 599 A.JC avec grand éclat et donna lieu à de nombreux festins. Les invitations furent envoyées par Abû Tâlib et Khadîjah elle-même. Abû Tâlib lut lui-même le sermon de la cérémonie et paya de sa poche la dotde douze Okes et demi d'or, équivalent au prix de vingt jeunes chameaux de bonne race. Ce mariage s'avéra très avantageux pour Mohammad, car il le mit à l'abri de la nécessité de travailler dur pour gagner sa vie et lui donna le loisir de s'adonner à la méditation à laquelle il avait originellement tendance et qui avait été développée pendant la période de sa prise en garde par son oncle Abû Tâlib. Il vécut d'une façon on ne peut plus affectueuse avec sa femme. Elle lui rendit bien son amour pour elle, et son estime pour lui augmentait au fur et à mesure que le temps passait. Le mariage fut un succès parfait à tous égards pour le couple. Khadîjah porta de lui son illustre fille, Fâtimah, destinée à devenir l'aïeule des saints descendants de Mohammad. Elle lui engendra également deux fils : Qâcim - dont le nom valut à Mohammad le sumom d'Abû Qâcim, et `Abdullâh. Mais tous les deux moururent pendant leur enfance.

La Naissance de `Alî

Ce fut sans doute à l'occasion de la mort d'un de ceux-ci que la femme d'Abû Tâlib, Fâtimah Bint Asad, qui était enceinte, offrit de céder son futur enfant, qu'il fût garçon ou filleà Mohammad, pour le consoler dans son deuil (Fâtimah n'était pas encore née). Cette offre s'avérera être un Décret Providentiel plus tard. Fâtimah Bint Asad sentait l'enfant qui était dans son ventre la forcer à se lever par respect pour Mohammad chaque fois qu'il lui rendait visite, et il ne lui permit jamais de la laisser détourner sa face de Mohammad aussi longtemps qu'il se trouvait là. Ordinairement c'était le contraire qui aurait dû se produire, puisque la tante de Mohammad étant supérieure à ce dernier par le lien de parenté (tante - neveu) - elle était presque comme sa mère - avait droit à son respect pour elle; mais elle ne savait pas quelle force la faisait se lever dès qu'il arrivait, alors qu'il n'avait encore que trente ans. Cet enfant n'était autre que Ali, qui naquit dans l'enceinte de la Kàabà (600 A.J.), où personne d'autre n'était né depuis sa fondation des milliers d'années auparavant. Lorsqu'il ouvrit ses yeux pour la première fois, la première chose qu'il vit fut le visage de Mohammad qui l'avait pris dans ses bras en le caressant. Son premier bain après sa naissance fut fait par Mohammad qui prédit à ce moment-là que l'enfant s'occuperait de son dernier bain (après sa mort). Cette prophétie se réalisera après le décès du Prophète. Le nouveau-né n'acceptait aucune autre nourriture que la salive de la langue de Mohammad, qu'il suça pendant plusieurs jours après sa naissance. Mohammad le caressait en le mettant sur ses genoux, et avait l'habitude de mâcher la nourriture pour nourrir `Alî. Il le faisait souvent dormir à cté de lui dans le même lit, et `Alî jouissait de la chaleur du corps de Mohammad et inhalait le parfum sacré de son souffle. Lorsqu'il grandit, il partagea les repas de Mohammad et il fut élevé, sous ses soins personnels, de façon à partager aussi son éthique élevée et ses moeurs. `Alî était toujours prêt à risquer sa propre vie pour protéger Mohammad aux moments de danger et il lui était attaché affectueusement et avec une fidélité à toute épreuve. Les deux cousins étaient si soudés l'un à l'autre qu'ils vécurent toujours ensemble jusqu'à ce que la mort les séparât.

`Alî adopté par Mohammad

Lorsque Alî ne fut plus un petit enfant, Mohammad, voulant compenser autant que possible toutes les peines que son oncle Abû Tâlib s'était données en prenant soin de lui et en lui assurant une éducation excellente, prit à sa charge son cousin `Alî, âgé de cinq ans, en 605 A.J., afin de l'éduquer selon sa propre méthode; et selon la plupart des hadiths, il l'adopta. Et, étant donné qu'une famine sévissait dans le pays à cette époque, Mohammad persuada son oncle al-`Abbâs de décharger Abû Tâlib des soins d'un autre fils, Ja`far.

Zayd Ibn Hârithah

Presque à la même époque, un garçon nommé Zayd, fils de Hârithah, fut offert à Mohammad par sa femme Khadîjah, comme esclave. Il était originaire d'une famille respectable d'une branche de la tribu des Khozaite, appelée Kalb; mais il avait été enlevé pendant son enfance par une bande de pillards et vendu à Khadîjah. Ayant trouvé les traces de son fils, le père vint à la Mecque, prit contact avec Mohammad et lui proposa une grande somme pour son rachat, somme que Mohammad refusa poliment. Ce dernier, qui avait déjà affranchi Zayd, lui donna la permission d'opter pour le retour chez son père, mais Zayd ne voulut pas perdre le traitement affectueux auquel il s'était habitué, et préféra rester avec Mohammad qui le mariera plus tard à Om Ayman, son ancienne servante. Osâmah, le célèbre général à qui Mohammad confiera le commandement de l'expédition contre les Grecs tout juste avant son décès, était le fils de ce même Zayd, et le fruit de ce mariage. Zayd fut tué à Mota alors qu'il commandait une précédente expédition contre le même peuple.

La Reconstruction de la Ka`bah

Mohammad était âgé de trente-cinq ans lorsqu'un événement survint qui augmenta sa popularité parmi les membres des tribus. Les murs de la Kàabà étaient bas et délabrés, devenus mal affermis à la suite d'une inondation qui causait souvent des ravages similaires, comme ce sera le cas encore en l627 A.J. où une telle inondation endommagera trois ctés du bâtiment sacré. En raison de l'absence d'un toit, des voleurs avaient escaladé les murs et volé de précieuses reliques, qu'on retrouva heureusement. C'est pourquoi on décida de rehausser les murs et de les couvrir d'un toit. Entre-temps un bateau grec avait fait naufrage au bord de la Mer rouge, près de Cho`aybah, l'ancien port de la Mecque. Walîd Ibn Moghîrah assista à la scène du désastre, récupéra les bois du bateau détruit, et s'assura les services de son capitaine, Baqum, qui était un architecte compétent, pour l'aider à la reconstruction de la Kàabà. Les nombreuses tribus de Quraych s'étaient regroupées en quatre corps dont chacun avait la charge d'un des quatre ctés de la Ka`bah. Ainsi, un coté était assigné aux Banî `Abd Manâf, y compris les descendants de Hâchim : `Abd Chams, Nawfal et `Abdul-Muttalib, et aux Banî Zohrah; un second aux Banî Asad et aux `Abd-al-Dâr; un troisième aux Banî Makhziim et aux Banî Taym; et le quatrième aux Banî Sahm, à `Adî et `Amr Ibn Lo'ay. Les vieux murs dégradés furent démolis jusqu'à la couche de pierres vertes, appelées 'Fondations d'Ibrâhîm', et c'est sur elles que furent élevés les nouveaux murs. Pour la construction de l'enceinte sacrée, des pierres de granit vert furent coupées dans les collines avoisinantes et apportées par les citoyens sur leurs têtes. Mohammad et tout le corps de Quraych assistèrent aux travaux. Comme à l'accoutumée, les gens tèrent leurs sous-vêtements pour les poser sur leur tête afin de mieux supporter le poids et la rudesses des pierres. Lorsque Mohammad ta à contrecur son vêtement, il tomba malencontreusement par terre et une voix s'éleva d'une source invisible, le prévenant de ne pas s'exposer au danger. Il se leva sur-le-champ, et personne ne le vit jamais dénudé depuis sa première jeunesse jusqu'à sa mort.

Al-Hajar al-Aswad ou la Pierre Noire

Lorsque les murs de l'angle est furent suffisamment hauts pour fixer al-Hajar al-Aswad, ou la Pierre Noire sacrée, une dispute éclata à propos de la partie à qui revenait l'honneur de placer la Pierre Noire dans son nouveau réceptacle, car chaque famille des Quraych revendiquait ce privilège. Le contentieux s'aggrava tellement qu'il faillit tourner à l'effusion de sang. La construction fut suspendue pendant quatre ou cinq jours. A la fin, Abou Umayyah (de la famille des Banî Makhzum, le frère de Walîd père de Khâlid), le citoyen le plus âgé, suggéra que celui qui aurait la chance d'entrer le premier dans l'enceinte sacrée par la porte de Banî Chaybah (ainsi appelée parce qu'elle avait été probablement construite par Chaybah Ibn Ahmad) soit choisi pour régler le différend ou placer lui-même la Pierre. Sur quoi Mohammad apparut, alors qu'il s'était absenté provisoirement. Il fut donc le premier homme à entrer par ladite porte à l'intérieur de l'enceinte. Et l'assistance s'écria : 'Voilà venu al-Amîn, l'arbitre ! Nous sommes prêts à accepter ce qu'il décidera !' Mohammad reçut la mission calmement et avec sang froid, et il saisit lui-même l'occasion à la fois d'accomplir son devoir comme le Missionnaire Divin (bien que ce fait n'eût pas été réalisé à ce moment là) et de réconcilier les quatre parties en conflit par sa solution rapide et judicieuse à ce problème épineux. Il ta son manteau, l'étendit sur le sol, y plaça la pierre sacrée, invita un chef de chacune des quatre parties à s'avancer pour relever les quatre coins du manteau au niveau du mur. 'Ils s'exécutèrent, et Mohammad poussa la Pierre Noire de ses propres mains vers sa place dans le mur, au coin sud-est de l'édifice, cinq pieds audessus du niveau du sol'. (Madârij al-Nubuwwah; Rawdhat al-Ahbâb). Il n'y a pas de doute que le fait que le jeune Mohammad ait été choisi pour arbitrer entre ses propres concitoyens des questions sacrées, malgré la présence de chefs âgés et vénérables, laisse entrevoir la main de la Providence et la Volonté Divine d'en faire l'Elu de Dieu pour être le prophète de son peuple. Bien que ce fait passât inaperçu parmi ce peuple, cette décision souligna le caractère de Mohammad pour son esprit prompt et pour sa détermination prudente, et rehaussa l'estime et le respect dont il jouissait parmi les membres des tribus. Je n'essaierai pas de décrire la Pierre Noire de la Ka`bah comme un aérolithe ou comme un ange transformé en pierre. Quelle qu'elle puisse être, il suffit de dire qu'elle avait été tenue pour sacrée par Ibrâhîm et Ismâ`îl, universellement reconnus comme des prophètes révérés, qui l'avaient fixée dans le sanctuaire de la Ka`bah, et qu'elle est considérée comme sacrée depuis lors.

Les Retraites Spirituelles de Mohammad

L'environnement de recueillement de la Ka`bah et les cérémonies sacrées que les gens y accomplissaient avaient déjà profondément marqué l'esprit de Mohammad. Mais sa dernière expérience lui avait montré que les diverses formes d'adoration n'étaient que des bêtises ou du moins des rites simplement transmis de père en fils. Les gens n'étaient pas sincères dans leur adoration. Il se sentit profondément affligé de leur irrespect et de leur négligence complète de leurs responsabilités devant le Tout Puissant Créateur et le Jour du Jugement. Les traditions lui indiquaient la pureté de la foi de leur ancêtre Ibrâhîm, et il se rendit compte donc combien cette dévotion pure était maintenant corrompue et érigée en idolâtrie grossière et en crimes atroces perpétrés dans le pays. Il avait grande envie de ramener l'humanité égarée vers le droit chemin et de faire revivre l'adoration du Tout Puissant Seigneur telle qu'avait été pratiquée à l'époque d'Ibrâhîm. En fait il avait toujours été un homme de réflexion et enclin aux méditations religieuses. Maintenant il se retirait avec ardeur dans le silence et la solitude pour prier et méditer. Pendant les heures de ses retraites solitaires dans le désert, que ce soit dans les ténèbres de la nuit ou sous la lumière éblouissante du jour, son attention était toujours fixée sur les preuves naturelles des étoiles scintillantes et des constellations brillantes, de la lune et du soleil glissant silencieusement tout au long du profond ciel bleu. Tous ces témoignages désignaient du doigt l'existence du Créateur, l'Administrateur Suprême. Ils semblaient le charger d'une mission spéciale. Une voix basse, qui ne passe jamais inaudible pour l'auditeur attentif, s'enflerait jusqu'à devenir majestueuse et prendre des tons plus impérieux, comme lorsque l'orage éclate avec son éclair en zigzag et son tonnerre grondant dans la vaste solitude des montagnes mecquoises. Le Lieu de Séjour favori de Mohammad Le lieu de séjour favori de Mohammad était une grotte dans la Montagne de Hirâ, donnant sur la Ka`bah, à une distance d'environ cinq kilomètres au nord de la Mecque, où il se retirait fréquemment pour prier et méditer, et où il vivait tout seul, réservé et méditatif, pendant de longues périodes. II passait souvent des nuits entières dans cette grotte, absorbé par des pensées profondes, comme s'il était plongé dans une profonde communion avec l'Omniprésent Dieu de l'univers. Pendant les mois de Rajab et de Ramadhân, il avait l'habitude de passer tout son temps dans cette grotte obscure et entourée d'un environnement sauvage, se résignant totalement à la volonté du Tout Puissant et du Gouverneur Suprême et Juge de l'humanité. Enfin il eut des visions dans ses rêves où il entendit des voix d'une source invisible indiquant les traces de l'objet qu'il cherchait. Les conceptions du Très Haut se présentèrent à son esprit, exactement comme il l'espérait : une foi profonde et sérieuse en l'Omnipotent et l'Omniprésent Seigneur, le Seul Etre digne d'être adoré. Désormais, il était considéré par les membres de la famille et les proches parents, ainsi que dans le cercle d'amis et de connaissances, comme un homme très pieux et saint. Lorsqu'il eut trente-huit ans, il commença à être conscient d'une certaine lumière qui l'entourait pendant ses prières de dévotion.