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mardi 30 juin 2015

SERIGNE TOUBA FACE AUX WAHHABITES… [Par A. Aziz Mbacké Majalis]


Ces quatre documents inédits consistent en une série de correspondances entre Cheikh Ahmadou Bamba et les dignitaires de la ville de Médine. Lettres dans lesquelles ces derniers sollicitaient son assistance en 1922, lors de l'attaque de la ville du Prophète (PSL) par les armées wahhabites. C'est-à-dire les pères fondateurs du régime politico-idéologique qui sollicite actuellement l’aide du Sénégal pour sa croisade contre le Yémen... 

Une troublante coïncidence est que l'une des causes de la demande d'aide de l'Imam Kourdiyou de Médine à Cheikh A. Bamba fut la « protection d'un Lieu saint de l’Islam ». A savoir le tombeau du Prophète (PSL) dont les Ikhwân, coalisés des Wahhabites, voulaient la destruction. Ceci, après avoir détruit les mausolées des Compagnons du Prophète et ceux de sa sainte famille, tout en persécutant ses descendants etc. Cruelle ironie de l'histoire, n'est-ce pas ? Le régime wahhabite actuel, qui sollicite l'assistance militaire de notre pays pour (soi-disant) « protéger les Lieux Saints » de la menace chiite (obédience leur étant opposée), est le même qui menaçait dans le passé de détruire l'un de ces Lieux saints même, notamment le tombeau de Seydina Muhammad (PSL)…

L’étude de la lettre de requête de l’Imam de Médine, celle des deux poèmes de réponse qui leur fut adressés en retour par Cheikh A. Bamba et celle de l’émouvante ode de remerciement de l’Imam, démontrent que l’option spirituelle du « Jihad non-violent », par les seules « armes » de la science, de la piété, et de la prière (recommandée par le Prophète), que Serigne Touba a depuis toujours choisie, même dans les plus durs moments de sa confrontation avec les colonisateurs, fut préconisée par le Saint homme à ses frères musulmans en de telles circonstances. Une leçon à méditer par nos gouvernants qui préfèrent apparemment les armes de la guerre à celles de la spiritualité et de la conciliation pacifique entre musulmans comme nous y enjoint Serigne Touba...

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DOCUMENT 1

LETTRE DE L’IMAM KOURDIYOU DE MEDINE

Mois de Rabi Thânî de l'an 1343 de l'Hégire

Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

Puisse Dieu accorder la Paix et le Salut à notre Maître Muhammad, à sa Famille et à ses Compagnons

Cette présente missive émane des habitants de la ville de Madinnatu-l-Munawwar (la Cité Illuminée) : des Nobles Ashrâf [1], des Imams, des Muezzins, des Aghawât [2] et de tous les serviteurs de l'Enceinte Sacrée (Hurûm) du [Prophète] Choisi Par Excellence - puisse Dieu lui accorder la Paix et le Salut.

Elle est adressée au plus éminent Maître, au Chef de la Qadriya et de toutes les autres Voies menant vers Dieu et vers Son Prophète, au Guide Spirituel des Aspirants au Droit Chemin et à la Sainte Législation (Sharia') du Plus Excellent des Messagers ; nommément notre Maître Cheikh Ahmadou Bamba.

Que la Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de Dieu soient sur vous.

Nous nous adressons à votre bienveillance pour vous informer que les Wahhabites [3] s'approchent de Madinnatu-l-Munawwarah et que nous sommes, en ces instants mêmes, dans une terrible angoisse. Aussi avons-nous décidé d'envoyer des émissaires, à travers le monde entier, vers toute personne capable de faire accéder spirituellement à Dieu, aux fins de solliciter des prières en notre faveur. Nous faisons, par conséquent, appel à vous, comptant sur les vertus charismatiques de vos prières afin que Dieu nous délivre des périls qui nous guettent.

Nous nous sommes décidés à entamer cette démarche conformément à la Parole de Dieu enjoignant : « Ô vous qui croyez ! Craignez Dieu et cherchez un Wasila (moyen d'accès) auprès de Lui » (5:38). Et également à cause de cette Tradition Prophétique (hadith) tenue de Abu Mûsa et rapportée par les deux Chefs [4] d'après laquelle « un croyant se doit d'être envers un autre croyant tels les briques d'un même édifice ». Pleinement convaincus que vous n'irez point à l'encontre de ce hadith, puisse la Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de Dieu soient sur vous.

SIGNATAIRES DE LA LETTRE:
- Khalil Agha, Prédicateur
- Abdallah Jamal, Prédicateur, Chef des Aghawatu-l-Layl
- L'autorité religieuse des Nobles (Ashrâf)
- Arif Barri, Prédicateur, Doyen des prêcheurs.
- Mohammed ben Hamid Saman, Prédicateur, Doyen des Muezzins
- As ad Barri, Prédicateur, Doyen de l'équipe préposée à l'entretien des tapis de prière
- Ar-Ra'is Abdul Malick Khuj, Prédicateur, Muezzin de la Sainte Mosquée
- Ibrahim Khas Qaji, Prédicateur

L'émissaire de notre missive se prénomme Hamid Saman, fils de Cheikh Muhammad Saman, Muezzin de la Mosquée du Prophète.

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DOCUMENT 2

RÉPONSES DE CHEIKH A. BAMBA A L’IMAM DE MEDINE

Nous avons pu retrouver, adjointes à certaines éditions imprimées du Noûrou Dârayni (La Lumière des Deux Demeures), les deux poèmes que Cheikh A. Bamba composa à l'intention de ses solliciteurs médinois. Poèmes (dont celui-ci de 13 vers) qui furent, selon la tradition, remis à leur émissaire avec ordre de transmettre à ses mandants. A travers certaines formulations du Cheikh, l’on perçoit non seulement sa parfaite compréhension de la situation politique et de la nature des menaces (dont celles se fondant sur le dogme littéraliste wahhabite et sur les dissensions inter-musulmanes), mais aussi son assurance spirituelle que rien au monde ne saurait entamer la dignité et le Haut Rang de son Maître, le Prophète Muhammad, car garantis par le Seigneur en personne…

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Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.

Ô Seigneur ! En vertu de Ta Face Honorable et par un effet de Ta Sublime Toute-Puissance, daigne accorder, de ma part, la Paix, le Salut et la Bénédiction à la Noble Quintessence de notre Maître Muhammad, élue d'entre toutes les essences, à son Entité corporelle parmi tous les corps, à son Cœur parmi tous les cœurs, à son MAUSOLÉE parmi tous les tombeaux. 

Paix, Salut et Bénédiction par la grâce desquels Tu gratifieras également Ton Agrément à notre Maître Abû Bakr Siddîq (Dieu Très-Haut soit Satisfait de lui), à notre Maître 'Umar ibn Khatâb (DSSL), à notre Maître 'Uthmân ibn 'Afân (DSSL), à notre Maître 'Alî ibn Abî Tâlib (puisse Dieu Très-Haut être Satisfait de lui et honorer sa face) et à l'ensemble des Compagnons du Prophète en général et aux Gens de Badr en particulier.

Par la grâce de ces Saluts, puisses-Tu aussi Te complaire de l'ensemble de Tes Vertueux Saints et de tous les Pieux 'Ulémas de l'Islam puis consentir à exaucer la dévotion de l'auteur de ces mots que voici. 

Ainsi soit-il, Ô SEIGNEUR des Mondes !

- Au Prophète-Envoyé qui nous advint avec la Bonne Guidée et qui, s'étant bien dirigé grâce au Livre qu'il apporta, guida [les Musulmans] vers le Droit Chemin 

- …S'adresse la Plus Excellente des Salutations, dépouillée de toute altération ou équivoque, émanant du Serviteur du Prophète, Celui-là dont le voisinage est affranchi des impies 

- Aux membres de sa Noble Famille et à l'ensemble de ses Compagnons, j'adresse également un Salut pérennisant Sécurité et Prospérité

- Ô Maître ! Ô Messager de Dieu ! Ô Objet de mes aspirations ! Puisse t'être gratifiée la Paix du Seigneur qui se charge d'appréhender tout impudent adversaire [de l'Islam] 

- Ô toi le Sélectionné ! Ô Imam de l'ensemble des Messagers ! Puisse t'être accordé le Salut du Seigneur qui, par ta grâce, purifie quiconque réside avec toi

- Que la Paix et le Salut te soient assurés indéfiniment par le Seigneur qui ne fut nullement enfanté et qui point n'a engendré

- Puissent la Paix et le Salut de l'Eternel qui n'a point d'associé être répandus sur ta Personne et sur les Tiens, ô toi qui annihila l'erreur ! 

- Puisses-tu recevoir la Paix et le Salut du Seigneur Subsistant qui ne connaît point de fin, au même titre que tes Compagnons, ô toi qui mène vers la Droiture !

- Ô Gens de Médine ! Daignez recevoir de ma part une Excellente Salutation apaisant aussi bien l'âme que le corps 

- Sachez que vous ne vous départirez jamais de la Pureté et de l'Honorabilité et que Dieu vous a préservés, dans les Deux Demeures, du danger des ennemis implacables 

- Réjouissez-vous du fait que le [Messager] fils d'Abdallah soit votre Voisin et du fait que vous résidiez dans ses alentours ; rendez-en donc grâce au seigneur Absolu !

- Puisse-t-il [le Prophète] recevoir la Prière du Seigneur qui a écarté à jamais les ennemis loin de sa personne et qui se charge de proscrire les impies de son voisinage 

- Il s'est réjoui de mon existence entièrement dévolue à son Service ; Service intégralement agréé par la Grâce du Seigneur qui mène, à travers lui, vers le Chemin Droit de façon qu'il y dirigea…

Combien Glorieux est ton Seigneur ! Seigneur de la Toute-Puissance, Bien au-dessus de ce qu'ils Lui associent ! Paix sur les Envoyés ! Louange à Dieu, Maître des Mondes !

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DOCUMENT 3

Dans ce second poème de 14 vers (correspondants à l’acrostiche des 14 lettres de « Muhammadu Rassûlu Lâh »), le Cheikh objecte en filigrane, par l’arme de la « science » et de la « persuasion » pacifique, à l'extrémisme wahhabite interprétant de façon littérale l'injonction faite au Prophète (PSL) « Dis: « Je ne suis qu'un humain comme vous » » (Coran 18:110). En effet, l’interprétation littérale de ce type de versets et d’autres erreurs du genre, dues au refus d’intégrer d’autres sources complémentaires de l’Islam, ont mené vers des aberrations telles que le projet fou de démanteler son mausolée, sous prétexte de ne pas accorder une précellence au Prophète (PSL) susceptible de mener les musulmans vers le « shirk » ! Pas de meilleure plaidoirie, sommes-nous tentés de dire, que celle que Khadimou Rassoul, revêtant ici sa robe d’avocat du Prophète (PSL), nous expose à travers ce poème qui rappelle à l’ensemble des créatures la Place Éminente que Seydinâ Muhammad, la Meilleure Créature, occupe auprès de son Seigneur Bien-Aimé…

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Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

Ô Seigneur ! Accorde Paix, Salut et Bénédiction à la Noble Quintessence de notre Maître Muhammad élue d’entre toutes les essences, à son Entité corporelle parmi tous les corps, à son Cœur parmi tous les cœurs et à son Mausolée parmi tous les tombeaux ; au même titre qu'à sa Famille et à ses Compagnons.

Paix, Salut et Bénédiction par la grâce desquels Tu sécuriseras les habitants de Madinatu-l-Munawwarah de tout mal ou préjudice à même de les affecter en ce monde-ci comme dans l'Autre. Salut par lequel Tu réjouiras également [l'Envoyé] - Dieu Très-Haut lui accorde Paix et Salut - au moment de la Résurrection, à celui du Désarroi, du Grand Rassemblement, de l'Attente, lors de la Traversée de Sirât, au moment de l'Entrée dans l'Eden et éternellement après celle-ci…

Combien Glorieux est ton Seigneur ! Seigneur de la Toute-Puissance, Bien au-dessus de ce qu'ils Lui associent ! Paix sur les Envoyés ! Louange à Dieu, Maitre des Mondes ! 

[Ce poème est composé en acrostiche à la profession de foi]
"Muhammadu Rassûlu Lâh" (Muhammad est le Messager de Dieu)

- Quiconque conteste que Muhammad fils d’Abdallah soit la Lumière Substantielle des créatures est assurément un inintelligent

- Le Messager de Dieu détient des Faveurs dont n'est Informé que le Seigneur qui s'entretint avec lui de vive voix [lors de l'Ascension]

- Muhammad est Unique, point n'est-il séant d'imaginer son pair ; il surpasse tout le monde et demeure richissime en Dons

- Quiconque pense que le Prophète Choisi est assimilable aux autres créatures est stupide et doté d'un cœur dépourvu de toute lumière

- Le Rang du Prophète Choisi par Excellence est le fondement de ceux des autres Messagers ; car c'est de par le sien qu'on élève les leurs

- Notre cher Prophète Ahmad n’a assurément pas de pareil et un équivalent capable de le suppléer n'existe point [dans l’univers]

- C'est lui notre Maître, notre Guide vers les Paradis ; c'est avec lui que se dessécha la Plume de [Dieu], le Détenteur des Bienfaits

- Dieu l'a préservé de [Satan] le Damné en chassant ce dernier vers d'autres que lui ; obtiendra ainsi le Salut quiconque s'attache fortement à lui

- Le fait qu'il soit le Chef de tous les chefs est assurément notoire et Satan s'est à jamais désespéré de lui porter atteinte

- Le Propriétaire du Trône Sublime jeta à jamais l'opprobre sur [Iblîs] et le chassa ignominieusement lorsqu'il refusa de L'adorer

- Aussi point ne se dirige-t-il en direction du Prophète Elu et Dieu s'engage de même à l'éconduire loin de quiconque s'attache fermement au Prophète

- De la même façon, aucun mal ne se dirigera vers Madinatu-l-Munawwarah car le Seigneur Subsistant qui Façonne [les créatures] l'a placée sous Sa Sauvegarde

- Le Possesseur du Trône a honoré, jusqu'en Son Paradis, le Maître de Médine et se charge Lui-même de veiller sur Sa Religion

- [Dieu], qui fit du Prophète Choisi Par Excellence son Serviteur Privilégié, se chargera de mettre à bas tout ce qu'échafauderont les insensés

Puisse, à jamais, Dieu Très-Haut lui accorder Paix, Salut et Bénédiction [pour l’Eternité]…

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DOCUMENT 4

LETTRE DE REMERCIEMENT DE L’IMAM DE MEDINE

Ceci constitue la dernière correspondance rédigée par Cheikh 'Umar Kurdiyu, l'Imam de Médine, lorsque la situation ayant poussé ses concitoyens à s'adresser au Serviteur du Prophète évolua. Il lui adressa, au nom de l'ensemble de ses coreligionnaires, ce poème émouvant composé, à l'instar de ceux du Cheikh, de 13 vers fort admirables…

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L'auteur de ces vers est le Cheikh 'Umar Kurdiyu, parlant au nom des habitants de la ville de Médine, qui expriment ici leur reconnaissance au Cheikh Ahmadu-l-Khadîm, eux qui, jadis, se plaignaient auprès de lui de leurs infortunes…

- Une Lumière de la Sainteté a jailli, confirmant l'Intangible Vérité, et dont furent favorisés les esprits éclairés

- Contemple [cette auréole] sur la face de l’homme qui dissipa sur la terre d'Afrique les ténèbres de l'ignorance

- Cet Imam-là se prénomme Cheikh Ahmadou [Bamba], celui dont toute l'existence n'est que Louanges et Remerciements au Seigneur

- C'est assurément le Maître de la Haqiqah (ésotérisme), de la Tarîqah (Voie) et de la Droiture qui mène les hommes vers la Vérité et la Foi

- Ô Toi, Lune de la Connaissance Vraie dans les cycles de laquelle on se repaît ! Ô Océan de Ma'rifa (gnose) au perpétuel ressac de Bienfaits ! 

- Ô Serviteur du Prophète Choisi Par Excellence ! - [ce Messager] aux Mystères Indénombrables et Infinis,

- Tes vertus bienfaisantes ont atteint la terre de Taybah (Médine) et ainsi fut-elle revivifiée par tes Dons s'y déversant en sublimes ondées

- Aussi témoigne-t-elle, par ma voix, sa profonde gratitude à votre haute bienveillance imbue des vertus éminentes

- Nous sollicitons également auprès de toi, pour toute notre existence, une honorabilité qui affligera tout ennemi malfaisant

- Car tu demeuras pour nous le Protecteur qui, en dissipant notre objet d'affliction, a réjoui aussi bien les proches que les lointains

- Tourne donc vers nous ton regard béni ; ce regard qui, de façon manifeste ou secrète, protège du malheur

- Aie donc pitié des habitants de Médine ! De cette noble compassion qui ravit l'Envoyé, l'Elu Descendant d'Adnan

- Puisse Dieu lui accorder Son Meilleur Salut et puisse-t-Il également te rétribuer tant que daigneront être les deux sphères …
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Notes

[1] Ashrâf : Il s'agit des Hassanides et des Husseinides, respectivement descendants de Hassan et de Hussein (tous deux fils de Ali et de Fatima) qui ne cessèrent de réclamer le califat. Les trois Imams des trois grands mouvements chiites sont issus de leur dynastie. Ces Alides vivaient à Bagdad au cours du Xème siècle et y disposaient de représentants alors qu'ils étaient juste comptés parmi les Hachimites auparavant. C'est ainsi qu'ils reçurent depuis ce temps le titre de Sharîf (noble) qui, jusqu'à nos jours, continue de s'appliquer aux descendants du Prophète (PSL)

[2] Aghawât : pluriel de Aghâ signifiant ici « Officier Turc ». On sait que, après la conquête de l'Egypte (en 1517), les Ottomans étendirent leur domination sur l'Arabie où les sultans reçurent le titre de « Serviteurs des Deux Saintes Cités ». C'est seulement en 1932 que la dynastie wahhabite des Saoûd réussit à fonder officiellement le Royaume d'Arabie Saoudite en mettant fin à l'occupation turque et britannique.

[3] Wahhâbiyûn : La doctrine wahhabite apparut au milieu du 18ème siècle et tire son nom de Muhammad ibn Abd Wahhab, né dans le Nedj (province de la région centrale de l'Arabie Saoudite actuellement). Lorsqu'il revint de son pèlerinage, il s'érigea à l'encontre de la vénération vouée aux grands Maîtres, constituant un des principes de l'enseignement spirituel dispensé par un cheikh afin de parvenir à Dieu. Il dénigrait véhément, dans ses sermons, les Saints, les présentant comme des hérétiques afin que les Musulmans les rejettent ; il prêchait un retour littéral au texte du Coran, contestant et décriant toute vocation intérieure envers les aspects ésotériques de l'Islam (Taçawwûf ou Soufisme). C’est sa doctrine qu’adoptèrent officiellement ses alliés politiques saoudiens qui entreprirent plus tard, à travers la puissance de leurs pétrodollars, de l’exporter aux quatre coins du monde, avec toutes les conséquences désastreuses vécues aujourd’hui au niveau de l’unité des musulmans et de l’expansion du terrorisme qu'il leur est arrivé de financer.

[4] Bukhari et Muslim, deux célèbres traditionalistes et auteurs des principaux recueils de référence en cette matière qui portent leurs noms (Sahih-Al Bukhari et Sahih Al-Muslim). 

[5] Le Prophète (PSL) a en effet dit : « Le Croyant se doit d'être envers son frère Croyant tel les briques d'un édifice qui se soutiennent » et que « les Croyants doivent entrelacer leurs doigts ». (Al Bukhari)

lundi 29 juin 2015

BAMBA, BLAISE ET LES SOLDATS…

Ce récit est extrait de l'ouvrage « Minanul Bâqil Qadîm » (Les Bienfaits de l’Eternel), la biographie de Cheikh A. Bamba, écrite par son fils Cheikh M. Bachir Mbacké. Extrait qui nous décrit les rapports distants que le Cheikh s'astreignait de conserver avec Blaise Diagne (1872-1934), le premier député africain des colonies. Il nous renseigne ainsi sur la véritable nature des relations que le Saint homme entretenait avec les détenteurs du pouvoir temporel, même durant la phase dite d’ « accommodation », de même que son aversion naturelle, due à son haut degré d’immersion dans les Réalités Divines, à s’impliquer dans les affaires à caractère profane ou purement mondaine auxquelles les autorités de l’époque aspiraient l’associer. Un texte qui, non seulement, semble réfuter certaines allégations récentes sur le soutien présumé de Serigne Touba à la première guerre mondiale (pour légitimer l’aventure imminente du Sénégal au Yémen), mais qui nous rappelle la dimension profondément spirituelle du Serviteur du Prophète et de son immersion dans des Réalités qui transcendent nos puériles querelles humaines, trop éphémères à ses yeux, au regard des Vérités intangibles et éternelles de Dieu…
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« Je me rappelle qu'un jour, Blaise DIAGNE, le Député du Sénégal à l'Assemblée Nationale Française, chargé par la France, pendant la première guerre mondiale (14-18), de prendre contact avec le Commandant du Cercle de Diourbel pour recruter des soldats sénégalais, se rendit auprès du Cheikh en compagnie de militaires. Au cours de la rencontre, le Cheikh leur proposa de s'adresser aux chefs mourides, ses principaux disciples, pour traiter cette question. Car il n’était pas dans ses habitudes, leur dit-il, d'aborder des questions politiques, ni pour son propre intérêt, ni pour celui d'autrui. Ainsi les agents de l'Etat [français] sortirent-ils de chez lui, tous convaincus de ses propos.
Un homme qui leur servait d'interprète m'a raconté qu’ils se mirent, une fois sortis, à commenter l’attitude du Cheikh. L’un d'entre eux s'exclama : « J'admire l’indifférence de ce Cheikh à l’égard des affaires profanes ! ». Un autre de faire remarquer : « Il n'a même pas daigné lever la tête vers nous durant toute notre rencontre ; son regard était toujours dirigé vers le sol...» Blaise DIAGNE, qui était leur chef, de conclure à leur suite : « Je pense que nous n'avons qu'à aller nous entretenir avec les dignitaires mourides qu'il nous a désignés. Car ce sont eux qui s'occupent des questions profanes ». Quant au Cheikh, il s'était entièrement consacré à Dieu Qui lui suffisait parfaitement en toute chose. Ainsi Blaise DIAGNE et ses compagnons le laissèrent-ils poursuivre tranquillement ses activités dévotionnelles. Par la suite, ils conclurent avec les dignitaires mourides un accord leur permettant de réaliser leur objectif sans difficultés…
Cet événement est l’une des nombreuses illustrations du renoncement du Cheikh au bas-monde, inhérent à son haut degré d’espérance en Dieu (Rajâ). Quant aux indices de son degré de Contemplation de la Majesté Divine (Jalâl), à travers les yeux de la Splendeur Divine (Jamâl), ils sont innombrables. On ne l'a, pour ainsi dire, jamais vu plus détendu et plus radieux que pendant les jours sombres de sa vie ; jours qui furent, du reste, assez nombreux. Du fait notamment des erreurs commises à son égard par les nouveaux administrateurs coloniaux, dues à leur incapacité à comprendre ce trait de la personnalité du Cheikh.
C'est ainsi que certains d'entre eux croyaient que son comportement à leur égard traduisait une haine à leur endroit, alors qu'il relevait plutôt d’un renoncement total au bas-monde et à ses détenteurs. D'autres, quant à eux, pensaient qu'il les méprisait, du fait de ses nombreux partisans et de ses abondants moyens matériels, alors que son attitude révélait l'immersion de son cœur dans des pensées dont la pureté et la sainteté étaient inconciliables avec les détours inhérents à l'entretien des intérêts mondains. D'autres encore s'étonnaient de le voir, par exemple, s'enhardir devant le très respecté Gouverneur général ou envers un Commandant de cercle, alors que son comportement découlait en réalité de sa Contemplation constante de la Majesté du Seigneur. Une Contemplation qui réduisait à ses yeux l'importance de toute autre créature et sujet en dehors de Dieu… » (Extraits des « Bienfaits de l’Eternel »)
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En analysant les rapports entre Cheikh A. Bamba et Blaise Diagne dans notre essai « KHIDMA : La Vision Politique de Cheikh A. Bamba » (Editions Majalis, 2010), nous avions déjà rappelé l’existence d’une version différente de celle communément partagée dans la recherche académique sur la nature de ces rapports. Nous le fîmes en ces termes que semblent aujourd’hui confirmer, à posteriori, la prise en compte de ce nouveau matériau de recherche :
« Il est également connu, d’après les chercheurs, qu’à l’occasion des élections législatives de 1914, Cheikh A. Bamba avait soutenu Blaise Diagne, le futur premier député noir à siéger au Palais Bourbon, connu pour son affiliation à la franc-maçonnerie et leader dans le ralliement des colonies françaises à l’effort de guerre (...)
Il nous semble pour notre part exister une divergence de versions, entre chercheurs mourides et non mourides, sur la réalité de ce soutien électoral de Cheikh A. Bamba à Blaise Diagne. Bien qu’il soit un fait avéré que le célèbre député ait eu, un moment, à entretenir des relations de collaboration avec la communauté mouride (comme lors du procès contre l’entrepreneur français Tallerie, qui avait abusé la communauté mouride dans les travaux de la mosquée de Touba, ou lors de l’exil du Cheikh au Gabon qui y reçut, selon la tradition orale, la visite de Diagne alors engagé au service des douanes etc.).
Selon l’une des versions (défendue par exemple par Serigne Affé Niang, éminent chercheur mouride), il ne peut être démontré nulle part que le Cheikh ait officiellement donné une instruction de vote explicite à ses disciples pour soutenir Blaise. Ceci, même si rien ne semblait être fait au niveau du leadership mouride pour réfuter cette information. S. Affé nous rapporta même une amusante formule de Cheikh A. Bamba qui aurait un jour tracé quelques lignes au sol et lancé à l’assistance qui s’était engagée devant lui dans une forte controverse politique, au temps des élections mouvementées de 1914, pour leur rappeler la futilité de ces polémiques : « Belees melees, faraas furaas » (Ce Blaise, de même que la France, vont bientôt s’éclipser [donc il est inutile de s’engager ainsi dans ce genre de débats]…) (…) Une telle prédiction semble d’autant plus vraisemblable qu’elle est étayée par d’autres du même genre, comme celle où Cheikh A. Bamba annonçait, des décennies avant les indépendances : « Le Seigneur, Béni et Exalté soit-Il, a décrété que l’Etat des colonisateurs (dawlatu nasârâ) sera un jour appelé à quitter leurs mains pour aller vers d’autres mains.» (« Kataba Lâhu Tabâraka wa Tahalâ anna dawlata nasârâ intaqalat min aydihim ilâ aydi ghayrihim ».) (…)
Par ailleurs, contrairement à l’indignation exprimée dans certains blogs anti-mourides, qui, en jouant sciemment sur les amalgames, mettent régulièrement en exergue cet argument pour mieux enfoncer le clou du « clientélisme » coupable des mourides, l’appartenance maçonnique de Blaise Diagne, qui ne fut, en réalité, connue chez nous qu’assez récemment, ne constituait nullement, aux yeux des indigènes, un critère très différent de l’appartenance officielle des autorités coloniales au Christianisme ou même à l’athéisme. La franc-maçonnerie n’étant d’ailleurs, en ce temps, peu ou pas du tout familière à la majorité du peuple sénégalais en général, à fortiori chez les ruraux vivant en dehors des Quatre Communes… » (KHIDMA, p. 98) 

Lettre de Serigne Touba à un Damel du Cayor


Cette lettre inédite fut adressée par Cheikh A. Bamba à un membre de la dynastie aristocratique du Cayor à l'occasion de la disparition de sa mère. Son contenu s'avère, à plusieurs titres, éminemment instructif. En ce sens qu'il constitue une vive interpellation pour tout mortel investi d'un quelconque pouvoir ici-bas et une injonction à tout savant de ne jamais faillir au rappel de la Vérité Intangible, fut-ce aux détenteurs du pouvoir temporel…

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Au Nom de DIEU, le CLÉMENT, le MISÉRICORDIEUX.

« Certes, DIEU est mon MAÎTRE. »

Ô SEIGNEUR ! Accorde la Paix et le Salut à Ton Noble Envoyé.

La Louange soit à DIEU, le VIVANT Qui ne meurt jamais, le PRE-ÉTERNEL dont la Royauté subsiste à toute chose.

Puissent ensuite Ses Bénédictions être répandues sur notre Maître Muhammad, le Dissipateur du doute, sur les Siens, sur ses Compagnons et sur tous ceux qui perpétuent leur œuvre de délivrance…

Ceci dit, reçois de ma part la plus excellente des salutations en même temps que mes condoléances déférentes, à l'occasion du décès de ta mère dont la nouvelle nous est parvenue. Puisse DIEU, le TOUT-PUISSANT, l'ABSOLUTEUR, nous favoriser, ainsi qu'elle, de Sa Miséricorde. Il ne te reste donc désormais qu'à prier pour le repos de son âme et à accomplir des œuvres de bienfaisance en sa faveur pour le restant de ta vie.

Il t'incombe également, à partir d’aujourd’hui, de tourner résolument ton dos aux vains plaisirs de ce bas-monde. Ceci, par un sincère repentir consistant à délaisser toute chose répréhensible au regard de la Shari'a - fut-elle hautement louée par la société - pour te diriger énergiquement vers les choses agréées par la Loi de Dieu - fussent-elles ouvertement condamnées par les gens.

Sache que ce qui a fait disparaître ta mère, de sorte que tu ne puisses plus la voir aujourd'hui, te dérobera très certainement un jour à la vue des tiens. Sache aussi que, pour ce qui est de l'Ange de la Mort, ne peuvent le repousser ni régiments de gardes, ni pléthore de fusils ou de lances…

Rappelle-toi donc des gardes de ton parent Silmakha DIOP et de ceux de ton neveu Samba Laobé ; rappelle-toi leurs cargaisons de fusils. Réussirent-ils le moins à s'interposer entre eux et l'Ange de la Mort lorsque celui-ci leur advint ? Évoque aussi les puissantes armées de tes aïeuls, celles de tes pères et celles de leurs prédécesseurs. [Que sont-elles aujourd'hui devenues ? De quel avantage leur est, en ce jour, ce pouvoir terrestre dans leurs tombes solitaires ?]

Veille donc à renouveler ton repentir, en rendant les biens injustement acquis à leurs ayants droit légaux et en demandant pardon au SEIGNEUR. Si jamais tu disposes de dettes auprès des créatures, prends soin de t'en acquitter car tu ne seras quitte avec elles qu'à la condition de restituer pleinement leurs droits [matériels et moraux]. Pour ce qui regarde, à présent, le beau fixe de tes rapports avec DIEU, il s'acquiert à travers ta sincère quête de Son Pardon et ton réel repentir auprès de LUI. Hâte-toi donc de libérer ton cou du carcan des droits des Musulmans avant que ne t'advienne la Certitude (la mort) !

Sache enfin que ne te seront profitables auprès de ton SEIGNEUR [à l'Au-delà] que les actes exclusivement accomplis en vue de Sa Face Sublime…

Ceci constitue l'Absolue Vérité ne souffrant d’aucune sorte d'objection. Si tu consens à te conformer à ces recommandations, ce sera à ton propre profit. Autrement, tu en assumeras seul les conséquences.

L'auteur de ces recommandations en ta faveur, du nom de Ahmadou [Bamba] ibn Muhammad Mbacké, se considère comme le plus indigent d'entre les indigents des serviteurs qui aspirent à DIEU - son MAÎTRE et SEIGNEUR Qui Se Suffit à LUI-MÊME en dehors de quoi que ce soit d'autre. Puisse DIEU, le TRÈS-HAUT, agir à son endroit à travers Ses Attributs d'Infinie Compassion, LUI le DÉTENTEUR DE L’INDULGENCE… »

dimanche 28 juin 2015

La Vivification du Ramadan par le CHEIKH

Le jeûne du mois de Ramadan est une des recommandations essentielles de DIEU à l’adresse de tous les musulmans. Et c’est par attachement à cette Directive du SEIGNEUR que le Serviteur du Prophète Khâdimu -r- Rasûl a toujours accordé à ce Mois Béni une considération toute particulière.
Ainsi dira-t-il :
"M’a octroyé la Vérité Radieuse (Haqîqatul Munawwarah) CELUI (DIEU) qui m’a accordé la Loi Pure (Sharîcatul Mutahharah) ".
La preuve de cette assertion est que partout où il a eu à séjourner et dans toutes les étapes de son itinéraire, il a été un Revivificateur de la Coutûme Sacrée de l’Elu Muhammad Rasûlallah (Paix et Salut sur Lui).
Incarnant le modèle, il fut toujours un dévot, un adorateur et un pieux qui, au delà de l’observance individuelle de toutes les recommandations Divines, a eu à les inculquer à tous les adeptes qui se sont confiés à lui.
Ainsi, durant tout le mois de shacbân précédant le mois béni de Ramadan, il multipliait les mises en garde contre les activités mondaines ou toutes autres formes de divertissements. Ces prêches sonnaient comme un rappel édifiant devant le mois de bénédiction qui pointait à l’horizon et aussi une façon de préparer les gens à mieux tirer profit de ce mois de dévotion sublime.
Cheikh Mouhamadoul Bachîr MBACKE, l’érudit, le savantissime, l’honorable fils du Grand Maître CHEIKH AHMADOU BAMBA, dans son ouvrage qu’il a consacré à son père et maître spirituel Cheikhoul Khadim intitulé " Les Bienfaits de L’ETERNEL dans la Biographie du Shaykh Al Khadîm (Le Maître Serviteur) ", nous donne le témoignage suivant. Il était très fréquent d’entendre le Cheikh tenir ces paroles :
"Soyez constants dans l’introspection de votre coeur et dans la préservation de vos membres. Car, l’ennemi juré, Satan en l’occurrence, sachant son emprisonnement très proche dès l’apparition du croissant lunaire et ce, pour toute la durée du mois béni, s’empresse résolument à altérer votre foi.
Il essaie de semer dans votre coeur des germes qui, une fois développés annihileront en vous toute force de les éliminer ou de les effacer. Ainsi, votre cœur, entaché, ne serait point en mesure de recevoir les bienfaits en provenance de DIEU.
En effet, les portes des cieux restent ouvertes durant tout le mois béni pour que les prières puissent accéder à DIEU, les voeux exaucés et que les bénédictions puissent se répandre. Préservez-vous donc davantage de l’ennemi car, il guette la moindre négligence de votre coeur pour l’entacher de vices .
Aussi, durant le mois de ramadan, les adeptes qui étaient en formation spirituelle sous ses auspices recevaient de sa part un volume de travail supérieur à celui qu’ils accomplissaient habituellement. A cela, s’ajoutait une multiplication des exercices pieux. Ceci était aussi valable pour l’aréopage qui s’occupait de la lecture quotidienne du Saint Coran à ses cotés.
Tout cela, s’accompagnait de séances d’exhortation qu’il tenait régulièrement pour que les gens évitent de verser dans l’oisiveté et pour leur permettre de bénéficier des grâces liées à la vivification du mois béni de Ramadan.
Dans les moments les plus difficiles qu’il a passés en captivité durant son Exil dans l’ île de Mayumba au Gabon (1895-1902), ses premières années de détention furent marquées par des persécutions des plus atroces. Il fut éloigné de sa famille, de son pays, de ses disciples, dans la solitude totale. Son abandon confiant à DIEU et sa reconnaissance à son Seigneur furent plus que jamais inébranlables.
Malgré sa présence au sein des ennemis qui lui furent les plus hostiles, l’ arrivée du mois de ramadan se manifestait en lui par une très grande réjouissance.
Lorsqu’il apercevait le croissant lunaire, son coeur se remplissait de joie et il accroissait les témoignages de grâce à l’endroit de son Seigneur pour les jours et nuits pleins de bénédiction que renferment le mois de Ramadan, surtout la nuit très singulière dite "Nuit de la détermination" (Laylatul Qadr).

samedi 27 juin 2015

LES SAGESSES DE SERIGNE TOUBA

Ces remarquables maximes sont extraites du MAJMUHA (Recueil des Sagesses de Cheikh A. Bamba) qui rassemble des récits authentiques d'enseignements oraux de Serigne Touba, surtout au cours de son séjour à Diourbel (entre 1912 et 1927)). Ces récits furent fidèlement retranscrits et conservés par ses éminents disciples, comme S. Mouhamadou Lamine Diop Dagana, S. Mukhtar Binta Lo ou Baye Serigne Sylla. Ils furent plus tard compilés dans un recueil par Cheikh A. Ahad Mbacké, le troisième Calife des mourides, à la Bibliothèque de Touba.
* * *
LE SENS DE LA PRIÈRE
Fait partie des effusions spirituelles du Cheikh (Dieu Soit Satisfait de lui) ce récit auquel nous assistâmes personnellement, sans nul intermédiaire, et dans lequel il nous fit le commentaire du célèbre verset : « La prière éloigne de la turpitude et des actions blâmables. »(Coran 29:45)
Le Cheikh commenta ce verset en ces termes : « Lorsque l’orant prononce, au début de sa prière, la formule de sacralisation (Allâhu Akbar ou Takbîr), c’est comme s’il s’adressait à l’ensemble des choses et à la totalité des créatures [en leur proclamant : « Dieu est Plus Grand que vous toutes ! »].
A chaque fois que ce fidèle se penchera pour l’inclinaison rituelle (Ruku’) ou pour la prosternation (Sajd), il lui sera inscrit une rétribution infinie dont nul ne saurait décrire ou quantifier l’importance...
De la même façon que le fidèle, durant la prière, a confiné son corps physique à l’intérieur de la mosquée et circonscrit sa langue dans l’invocation de Dieu, il devra également s’efforcer d’« enfermer » son cœur et son esprit dans la méditation et l’évocation exclusive de Dieu. Sans laisser, durant toute sa prière, son cœur et son esprit s’envoler vers les préoccupations futiles et les ambitions perverties de ce bas-monde.
A chaque fois que ce fidèle dira « Allâhu Akbar » (Dieu est le Plus Grand), entre deux positions de sa prière, c’est comme s’il dépréciait en même temps tout autre que Dieu (Béni et Exalté Soit-Il). [La Majesté et la Grandeur Divines étant supérieures à toute autre chose ou créature. Aussi bien les choses que nous craignons que celles auxquelles nous aspirons].
Ainsi, le fidèle devra-t-il demeurer profondément conscient que l’ensemble des choses (celles qu’il craint comme celles qu’il aime) sont du ressort exclusif de Dieu, qui est leur Créateur, leur Garant, leur Maître et Possesseur. Et « Qu’Il Est parfaitement Capable de toute chose. » (Coran) C’est-à-dire : Capable de repousser de sa personne [n’importe quel mal] et d’attirer vers sa personne [n’importe quel bien], Capable de le protéger [de tout objet de crainte] et de le gratifier [de toutes ses aspirations].
Souviens-toi donc que si tu évoques Dieu Très-Haut [durant ta prière], Il t’évoquera également [dans une Assemblée de loin Plus Auguste]. Et que si tu ne L’oublies jamais, Lui aussi ne t’ « oubliera » jamais. Si tu te montres reconnaissant envers Ses Bienfaits, Il accroîtra ces Bienfaits en ta faveur. Comme Il nous l’apprit dans Son Saint Livre :
« Souvenez-vous de Moi et Je Me souviendrais de vous. Soyez reconnaissants envers Moi [et ne soyez point ingrats envers Moi]. » (Coran 2:152)
« [Ne soyez pas comme] ceux qui ont oublié Dieu au point qu’Il leur fit oublier leurs propres personnes. » (Coran 59:19)
« Si vous vous montrez reconnaissants, J'accroîtrai très certainement Mes Bienfaits sur vous.» (Coran 14:7)
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SEULS LES CŒURS PURS PEUVENT « TOUCHER » LE CORAN
Le Cheikh nous gratifia, un autre jour, de l’enseignement suivant : « A chaque fois que vous vous apprêterez à lire le Coran, « implorez d’abord la Protection de [votre] Seigneur contre Satan, le lapidé » (Coran 16:98).
Ceci, avant d’entamer ta lecture (en prononçant la formule « Ahonzu bil Lâhi mina Shaytâni Rajîmi », soit « J’invoque la Protection de Dieu contre Satan, le lapidé. »). Tu pourras après cela débuter ta lecture au Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux (en prononçant la formule « Bismi Lâhi Rahmâni Rahîmi »).
Car invoquer la Protection de Dieu (Adhbalah) a la vertu d’éloigner et de repousser les germes de mal. Alors que débuter par le Nom de Dieu (Basmallah) attire les bienfaits. C’est ce qui explique pourquoi l’on doit toujours faire précéder l’invocation protectrice (qui purifie) avant la formule liminaire (qui remplit).
[Une fois cela fait, sachez que le profit que vous pouvez tirer de la lecture du Coran dépend de la pureté de votre cœur et de votre foi]. Car, du moment où le Seigneur nous enseigne que « seuls ceux qui se sont purifiés peuvent toucher [le Coran] » (56:79), il conviendra de rappeler qu’il existe deux sortes de puretés : la pureté rituelle extérieure et la pureté morale intérieure.
Un tel principe signifie ainsi que seuls ceux qui se seront purifiés des souillures MATÉRIELLES pourront toucher le Coran avec leurs MAINS. Mais il nous suggère également que seuls ceux qui auront réussi à se purifier des vices de leur âme [et des souillures IMMATÉRIELLES] pourront toucher le Coran avec leur CŒUR.
La Paix soit sur vous. »

mardi 23 juin 2015

Journée de prières à la mémoire de Serigne Shouaibou MBACKE ibn Cheikh Ahmadou Bamba le mardi 23 juin 2015

Ce grand érudit et directeur spirituel, de par son érudition, son humilité, sa sagacité, sa crainte envers son Seigneur et son abandon confiant en Dieu, a marqué son peuple et son temps.
En fait Serigne Shouaibou Mbacké (Abû Madiyana comme l’appelaient d’autres encore) peut être classé parmi ces grands saints et serviteurs de Dieu auxquels Khadimou Rassoul fait allusion en ces termes :

Nul ne doute que Serigne Shouaibou Mbacké fait parti des illustres chevaliers de l’ Islam que la terre, les cieux et le temps pleurent car ils n’abriteront plus ses actes de dévotions.


"Ô douleur ! cette peine qui frappe mon âme par la perte d’ éminents saints qui ont quitté ce monde vers un Seigneur qui les a appelés aux délices (du paradis)." Les nuits aussi bien que les mois les pleurent de même que le soir et le matin avec douleur."( cf Huqqal- Buka’u ; Faut-il les pleurer)

Aperçu sur sa vie et son oeuvre
Serigne Shouaibou Mbacké Abû Madiyana est le frère cadet de Cheikh Abdoul Ahad Mbacké troisième Khalif de Khadimou Rassoul. En effet, ce preux chevalier de l’Islam est fils de Cheikh Ahmadou Bamba ; sa mère est la vertueuse Soxna Mariama Diakhaté.
Il n’ a pas accédé au khalifat, mais sa contribution pour la vulgarisation de l’ Islam et du message de Khadimou Rassoul dépasse les frontières du pays. Ce grand érudit et directeur spirituel de par son érudition, son humilité, sa sagacité, sa crainte envers son Seigneur et son abandon confiant en Dieu, a marqué son peuple et son temps.
Savant et connaisseur hors du commun, il fait aussi parti de ceux dont La Sharia constitue la route qu’ils suivent du début à la fin ( toujours voir Huqqal Buka’u).
Ce qui impressionnait toujours les contemporains de l’ homme était son attachement à la sunna et au message de Khadimou Rassoul. Beaucoup de gens ne le connaissent que de nom mais ne l’ ont jamais vu. Ses photos sont aussi rares. Aussi dit-on que c’est depuis 1945, année de la disparition de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké premier khalif général des mourides, que Serigne Shouaibou a décidé de ne plus jamais sortir de la ville sainte de Touba. Et depuis lors il s’est davantage consacré à l’éducation et à la formation des disciples.
S’agissant de son savoir, Serigne Shouaibou est un océan que tous les sénégalais, toutes confréries confondues, attestent.
L’enseignement du Saint Coran et des Sciences religieuses marquent aussi la vie de Serigne Shouaibou Mbacké. Aujourd’hui beaucoup d’érudits et fils d’autorités religieuses ont fait son école, connue par tous pour son efficacité et sa rigueur dans l’ éducation et la formation des aspirants. Cette école jusqu’à présent entretenue par ses illustres fils est connue par tous, surtout sur le plan de la pédagogie.
Et de son temps, il n’était pas rare d’entendre quelqu’un dire qu’il faut l’amener chez Serigne Shouaibou parlant d’ un enfant qui a résisté à la rigueur de tous les maîtres coraniques, parce que Serigne Shouhaibou mettait toute sa force et son énergie pour incruster le savoir dans la mémoire des novices. Pourtant ceci n’empêchait pas Serigne Shouaibou qui aimait beaucoup le travail d’entretenir de grands domaines agricoles. Il a été rappelé à DIEU en 1991.

lundi 22 juin 2015

Laylatoul Qadr 2015: Les mourides célèbrent la Nuit de la destinée le 16 juillet

La Nuit de la destinée «Laylatul Qadr» sera célébrée cette année dans la nuit du 16 au 17 juillet par la communauté mouride. Elle va coïncider avec la 63ème édition du magal de «Laylatoul Qadr» que Sokhna Maïmouna Mbacké, la fille cadette de Cheikh Ahmadou Bamba, a commémoré de 1952 à 1999, année de son rappel à Dieu. Pour les besoins de la préparation de cette édition, un Comité régional de développement a été organisé hier à la gouvernance de Diourbel.


Pour cette édition, informe Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma, organisateur principal du magal, «il y aura des innovations majeures. Cette année, il y aura 7 conférences publiques qui vont débuter à une semaine du magal. Et la nuit consacrée aux filles de Serigne Touba sera dédiée à Sokhna Faty Dia, la fille aînée de Serigne Touba.  La conférence prévue aux Hlm sera autour du thème “Sokhna Maï et leadership’’.» A travers cette série de conférences, les organisateurs veulent montrer le rôle joué par les femmes dans l’expansion de l’islam. Sans oublier le volet social comme l’octroi de ndogous aux nécessiteux, aux hôpitaux et aux prisons.

Par ailleurs, le marabout a lancé un  appel aux forces de sécurité pour sécuriser la ville de Touba. «Touba ne peut pas continuer à vivre dans cette situation d’insécurité totale. Tous ceux qui sont à Touba le déplorent grandement. Il faut une volonté politique pour régler définitivement le problème. Toutes les populations ont peur. Nous lançons un appel aux autorités dans ce sens. 

Cette situation interpelle les plus hautes autorités», insiste Cheikh Abdoul Ahad Mbacké. De son côté, le gouverneur de la région de Diourbel a reconnu certaines difficultés. Mouhamadou Moustapha Ndao confie «qu’il y a des difficultés que nous connaissons depuis un certain temps. Il s’agit surtout des produits d’hygiène. On va demander à la mairie de nous suppléer, le temps qu’on puisse décanter cette question au niveau de l’Etat». En attendant, le médecin-chef de la région médicale annonce le pré-positionnement de deux ambulances, la mise en place de 5 postes avancés et aussi la désinfection et le saupoudrage des sites où aura lieu l’événement. Même si l’opération ne sera pas facile à réaliser. «On n’a aucun produit depuis le début de l’année», prévient-il.  

Le Quotidien

dimanche 21 juin 2015

Ce vieux rêve de Serigne Saliou Mbacké s’est réalisé et a coûté un milliard F Cfa

En effet, de son vivant, le Saint homme avait émis  l’idée  et la volonté d’ériger  une Grande Mosquée à Mbour à la trempe de celle de la Grande Mosquée de Serigne Touba à Diourbel.


Pour rappel, c’est  dans la capitale du Baol que Cheikh Ahmadou Bamba a séjourné durant 15 ans en résidence surveillée. 


Serigne Cheikh Ahmadou Mbacké, fils aîné  et Khalife actuel  de  Serigne Saliou, l’a concrétisé  avec la plus grande efficacité et l’humilité sans commune mesure qu’on lui connait. 

Cette œuvre colossale a coûté  plus d’un milliard F Cfa et est d’une architecture  qui ne court pas les rues. L’inauguration a eu lieu ce vendredi 19 juin,en présence de plusieurs  dignitaires  mourides et de chefs religieux  de tous bords. 

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Ramadan: Le Sens des Ndogous Baye Fall

Lorsqu'arrive le mois saint du Ramadan, plus que d’habitude, les Baye Fall ne connaissent plus de repos, leur force comme leurs biens, ils dépensent sans compter pour nourrir leur communauté. Ils se privent. Ils se dépouillent pour les jeûneurs pour l’unique face de Dieu.
Sans jamais goûter aux copieux et exquis repas qu’ils mijotent du matin au crépuscule, ces hommes de Dieu se vouent exclusivement à la préparation des plus délicieux repas à leur communauté et y investissent tous leurs biens pour l’unique face de Dieu.
Voila pourquoi ces inlassables travailleurs, ces bienheureux ne possèdent guerre de patrimoine ici-bas. Ils ne thésaurisent point, ne s’embourgeoisent pas. Ils ne possèdent rien, « fakir il Allah » ils demeurent. Ils donnent tout, jusqu’au dernier centime. Donner, ils ne font que ça. Leur vie est don pour l’unique face de Dieu
Mépriser, critiquer, dédaigner car méconnus des ignorants adeptes de rhétorique superficielle, le Baye Fall vit dans la quintessence discernée pour l'unique face de Dieu.
"Les serviteurs du Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur la terre ; et lorsque les ignorants leur adressent la parole, ils répondent: " Paix! ", Sourate 25 : Le discernement (Al Furqan) verset 63
.....
Jarama Mame Cheikh Ibrahima Fall

vendredi 19 juin 2015

Invocations quotidiennes pendant le Ramadan

Les formules ci après sont des prières écrites par Khâdimu- r-Rasûl le Serviteur du Prophète à l’occasion du mois de Ramadan et sont tirées de son recueil de panégyriques intitulé "Nûru -d-Dârayni" (LA LUMIÈRE DES DEUX MONDES).
Formule à réciter chaque matin du mois mois de Ramadan

Formule à réciter après la rupture du jeûne



Il est pratique traditionnelle (Sunna) pour celui qui scrute le croissant lunaire jusqu’à son apparition de prononcer cette formule :

Allâhu akbar (3fois )

Hilâlu khayrin wa rushdin rabbî rabbukal lâhu (3 fois )
Alhamdu li lâhi l-ladhî khaqalanî wa qalakhaka wa çawwaranî wa çawwaraka wa qaddara laka manâzila wa jacalaka ‘âyatan lil câlmîna (3 fois )
Allâhumma ahillahû Calynâ bil ‘amni wal îmâni wal ‘islâmi wal ‘ihsâni was salâmati wal câfiyati wa-s-sitril jamîl wa-t-taffîqi limâ tuhibbu wa tardâ (3 fois)
Si le croissant qui apparaît est celui du mois de ramadan il est méritoire de réciter après ces formules la sourate " MULKI (Tabâraka) " (La Royauté, Sourate 67) ceci augmentera ses richesses durant cette année.
Dans son ouvrage intitulé 

Silkul Jawâhiri " (L’alliance en perles précieuses), Cheikh Ahmadou Bamba nous apprend que l’Envoyé de DIEU (Paix et salut sur Lui) avait l’habitude de prononcer au début du mois de Ramadan cette formule :

"Allâhumma sallimnî liramadâna wa sallim lî ramadâna wa sallimhu minnî wa sallim nî minhu wa jacalhu mutaqabbalan"
De même , nous dit-il quiconque récite dans la première nuit du mois de Ramadan la sourate Al FATH" ( La Victoire Eclatante, Sourate 48) sera protégé par son SEIGNEUR durant cette année.
Source: htcom.sn

19 juin 1989 / 19 juin 2015, 26 ans déjà que nous a quitté Cheikh Abdoul Lahad Mbacké 3ème Khalife du Mouridisme

"Priez pour lui afin qu’Allah lui accorde longue vie car, en lui, je place un espoir immense. " Disait Cheikhoul Khadim lorsqu'on lui annonçait en 1914 la naissance de Serigne Cheikh Abdoul Lahad.
Baye Lahat comme on l'appelait affectueusement fut d'un charisme à la mesure des espoirs de son illustre Père et Maître.
Une opinion très répandue est que, si le Coran pouvait s’incarner sous une figure humaine, il aurait, à coup sûr, emprunté les traits de Serigne Abdoul Ahad.

Autant le Coran est la VÉRITÉ suprême, autant Baye Lahat avait élevé au rang de sacerdoce la pratique de la vérité.
L’imaginaire populaire a gardé de lui le souvenir d’un homme sobre dans sa gestuelle et dans sa vêture, très convivial dans sa courtoisie et sa serviabilité envers son prochain, mais opiniâtrement arc-bouté sur la Vérité.
Il était connu que, personne, pût-il s’agir de la plus haute autorité qu’on puisse imaginer ou du parent le plus proche, ne saurait trouver grâce auprès de lui ou compréhension protectrice, s’il est dans le tort.
Orateur hors paire, homme de sciences exceptionnel, visionnaire et bâtisseur. C'est avec lui que la grande mosquée de Touba est devenue en perpétuelle chantier de modernisation, qu'il fit un joyaux. La grande bibliothèque Khadimoul Rassoul de Touba, le grand marché OCASS, des routes et autoroutes, la Rocade, Aynourahmati, l'eclairage de Touba, la clôture des cimetières, l'urbanisation de Touba, l’hôpital de Touba, la gendarmerie spéciale de Touba, le keur Serigne Touba entre autres sont parmi ses œuvres. D'ou son légitime surnom de Bâtisseur.
Il chassa de Touba, vendeurs de d’illusions (Diwankatt), les contrebandiers, et y imposa une réglementation conforme au statut spécial de Sainte de Touba en y interdisant, la drogue, la cigarette, l'alcool, musique,.. et autres pratiques obscènes.
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Bref on peut dire sans conteste que Serigne Abdoul Lahat est l'artisan du Mouridisme sinon celui de la ville Sainte de Touba sous son statut et sa structuration actuel. 
Ce qui est une confirmation du présage de Cheikhoul Khadim.
Yall na YALLA yook ayy leeram tee tass nu ci barkéém.
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Cordialement Khadim MBODJI Kawsara