Ces remarquables maximes sont extraites du MAJMUHA (Recueil des Sagesses de Cheikh A. Bamba) qui rassemble des récits authentiques d'enseignements oraux de Serigne Touba, surtout au cours de son séjour à Diourbel (entre 1912 et 1927)). Ces récits furent fidèlement retranscrits et conservés par ses éminents disciples, comme S. Mouhamadou Lamine Diop Dagana, S. Mukhtar Binta Lo ou Baye Serigne Sylla. Ils furent plus tard compilés dans un recueil par Cheikh A. Ahad Mbacké, le troisième Calife des mourides, à la Bibliothèque de Touba.
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LE SENS DE LA PRIÈRE
Fait partie des effusions spirituelles du Cheikh (Dieu Soit Satisfait de lui) ce récit auquel nous assistâmes personnellement, sans nul intermédiaire, et dans lequel il nous fit le commentaire du célèbre verset : « La prière éloigne de la turpitude et des actions blâmables. »(Coran 29:45)
Le Cheikh commenta ce verset en ces termes : « Lorsque l’orant prononce, au début de sa prière, la formule de sacralisation (Allâhu Akbar ou Takbîr), c’est comme s’il s’adressait à l’ensemble des choses et à la totalité des créatures [en leur proclamant : « Dieu est Plus Grand que vous toutes ! »].
A chaque fois que ce fidèle se penchera pour l’inclinaison rituelle (Ruku’) ou pour la prosternation (Sajd), il lui sera inscrit une rétribution infinie dont nul ne saurait décrire ou quantifier l’importance...
De la même façon que le fidèle, durant la prière, a confiné son corps physique à l’intérieur de la mosquée et circonscrit sa langue dans l’invocation de Dieu, il devra également s’efforcer d’« enfermer » son cœur et son esprit dans la méditation et l’évocation exclusive de Dieu. Sans laisser, durant toute sa prière, son cœur et son esprit s’envoler vers les préoccupations futiles et les ambitions perverties de ce bas-monde.
A chaque fois que ce fidèle dira « Allâhu Akbar » (Dieu est le Plus Grand), entre deux positions de sa prière, c’est comme s’il dépréciait en même temps tout autre que Dieu (Béni et Exalté Soit-Il). [La Majesté et la Grandeur Divines étant supérieures à toute autre chose ou créature. Aussi bien les choses que nous craignons que celles auxquelles nous aspirons].
Ainsi, le fidèle devra-t-il demeurer profondément conscient que l’ensemble des choses (celles qu’il craint comme celles qu’il aime) sont du ressort exclusif de Dieu, qui est leur Créateur, leur Garant, leur Maître et Possesseur. Et « Qu’Il Est parfaitement Capable de toute chose. » (Coran) C’est-à-dire : Capable de repousser de sa personne [n’importe quel mal] et d’attirer vers sa personne [n’importe quel bien], Capable de le protéger [de tout objet de crainte] et de le gratifier [de toutes ses aspirations].
Souviens-toi donc que si tu évoques Dieu Très-Haut [durant ta prière], Il t’évoquera également [dans une Assemblée de loin Plus Auguste]. Et que si tu ne L’oublies jamais, Lui aussi ne t’ « oubliera » jamais. Si tu te montres reconnaissant envers Ses Bienfaits, Il accroîtra ces Bienfaits en ta faveur. Comme Il nous l’apprit dans Son Saint Livre :
« Souvenez-vous de Moi et Je Me souviendrais de vous. Soyez reconnaissants envers Moi [et ne soyez point ingrats envers Moi]. » (Coran 2:152)
« [Ne soyez pas comme] ceux qui ont oublié Dieu au point qu’Il leur fit oublier leurs propres personnes. » (Coran 59:19)
« Si vous vous montrez reconnaissants, J'accroîtrai très certainement Mes Bienfaits sur vous.» (Coran 14:7)
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SEULS LES CŒURS PURS PEUVENT « TOUCHER » LE CORAN
Le Cheikh nous gratifia, un autre jour, de l’enseignement suivant : « A chaque fois que vous vous apprêterez à lire le Coran, « implorez d’abord la Protection de [votre] Seigneur contre Satan, le lapidé » (Coran 16:98).
Ceci, avant d’entamer ta lecture (en prononçant la formule « Ahonzu bil Lâhi mina Shaytâni Rajîmi », soit « J’invoque la Protection de Dieu contre Satan, le lapidé. »). Tu pourras après cela débuter ta lecture au Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux (en prononçant la formule « Bismi Lâhi Rahmâni Rahîmi »).
Car invoquer la Protection de Dieu (Adhbalah) a la vertu d’éloigner et de repousser les germes de mal. Alors que débuter par le Nom de Dieu (Basmallah) attire les bienfaits. C’est ce qui explique pourquoi l’on doit toujours faire précéder l’invocation protectrice (qui purifie) avant la formule liminaire (qui remplit).
[Une fois cela fait, sachez que le profit que vous pouvez tirer de la lecture du Coran dépend de la pureté de votre cœur et de votre foi]. Car, du moment où le Seigneur nous enseigne que « seuls ceux qui se sont purifiés peuvent toucher [le Coran] » (56:79), il conviendra de rappeler qu’il existe deux sortes de puretés : la pureté rituelle extérieure et la pureté morale intérieure.
Un tel principe signifie ainsi que seuls ceux qui se seront purifiés des souillures MATÉRIELLES pourront toucher le Coran avec leurs MAINS. Mais il nous suggère également que seuls ceux qui auront réussi à se purifier des vices de leur âme [et des souillures IMMATÉRIELLES] pourront toucher le Coran avec leur CŒUR.
La Paix soit sur vous. »
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