mercredi 13 avril 2016

L’ECONOMIE RELATIONNELLE CHEZ LES MOURIDES [Par Felwine Sarr]

Extraits du nouveau et excellent livre AFROTOPIA (Editions Philippe Rey, 2016, pp. 83-87) de Felwine Sarr, écrivain, universitaire et agrégé d’économie enseignant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Une analyse puissante qui remet en cause près d’un siècle de postulats matérialistes de la recherche officielle sur la doctrine du travail des mourides dont les motivations furent très souvent assimilées et abusivement réduites, par les chercheurs en sciences sociales, « à la soumission féodale du serf à son seigneur au cours du Moyen-Âge européen » ou au fameux paradigme de « l’exploitation de l’homme par l’homme ». S’inscrivant en faux contre ces préjugés unilatéraux tenaces, Felwine semble nous offrir ici d’autres grilles de lecture du sens du « travail » chez les mourides ; signification ancrée dans une profonde spiritualité qui transcende, sans la nier, les autres dimensions matérielles de la « Khidma ». Un livre à lire absolument.
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Dans le but de décrypter les ressorts profonds de l'agir économique, anthropologues, sociologues et chercheurs en sciences sociales et humaines [1] s'intéressant au continent africain ont souligné que dans cette aire géographique, les objets, biens et services, circulent dans une économie relationnelle qui accorde le primat aux relations interpersonnelles et intercommunautaires [2]. Cette économie qualifiée par Maurice Obadia [3] d'économie relationnelle semble être le déterminant le plus puissant des échanges et la charpente de l'économie matérielle. Ce schéma explicatif, bien que devant être mieux étayé empiriquement, mérite que l’on s'y arrête.
Maurice Obadia définit l'économie relationnelle comme se fondant sur la production et l’échange de relations authentiques. Cette économie est première et précède l'économie matérielle. La relation est un lien qu'établissent volontairement des individus entre eux, soit avec des structures matérielles particulières, indépendamment de la valeur marchande de ces dernières (par exemple, l'attachement ou l’aversion qu'un individu peut porter à un objet, un être, un lieu). Toutes les gammes de relations positives ou négatives que les individus peuvent construire entre eux, produire, échanger, pérenniser au fil du temps en dehors de toute considération et intérêt matériel véritable constituent le substrat de l'économie relationnelle. Le tissu relationnel interne et externe ainsi constitué acquiert une qualité et une force telles qu'il constitue une valeur en lui-même, ne nécessitant pas la présence impérative du matériel pour exister et capable de fonctionner en dehors des déterminants de l'économie classique. L'argent peut en être une conséquence, il n'en est pas l'objectif. Cette économie relationnelle peut être à la base d'une intelligence collective au sein d'une communauté (groupe, entreprise, coopérative de paysans) et être créatrice de plus-value. Aussi, toute création de richesse suppose une interaction avec cette économie. L'économie matérielle et relationnelle peuvent se nourrir mutuellement à condition qu'elles aient conscience qu'aucune des deux n'est l'objectif de l'autre et qu'elles reconnaissent leurs territoires respectifs, ainsi que les règles de fonctionnement de l'une et de l'autre. Aussi l'objectif de l'économie relationnelle est de produire des relations de qualité entre les individus [4], relations qui constituent en elles-mêmes des valeurs.
L'exemple des mourides au Sénégal peut illustrer les liens entre économie relationnelle et économie matérielle. La première apparaissant comme la charpente de la seconde. Les mourides sont une confrérie soufie du Sénégal dont le fondateur, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), mena une résistance culturelle pacifique à la colonisation, s'appuyant sur des valeurs de l'islam réinterprétées par les cultures négro-africaines. Dans cette communauté, il existe une culture du travail, que certains ont pu comparer à celle provenant de l'éthique protestante analysée par Max Weber [5]. Celle-ci se fonde sur un hadith (dit) du prophète Mohamed repris par le guide spirituel de la confrérie qui s'énonce comme suit : «travaille pour cette vie comme si tu devais être éternel et pour l’au-delà comme si tu devais mourir demain», et sur diverses recommandations du fondateur de la confrérie que l’on retrouve dans ses sermons/poèmes : «Je vous recommande deux choses et ne leur associez pas une troisième : c’est le travail et l’adoration de Dieu. Ainsi obtiendrez-vous la quiétude... » Il existe, dans cette communauté, une culture du travail et de l’effort, certes, mais également de l'engagement, du don de soi, et de l’obéissance aux ndigëls, qui sont les prescriptions du guide spirituel de la communauté. Ce dernier est capable de mobiliser une importante force de travail gratuite pour différents travaux d'intérêt communautaire, par exemple aménager une forêt de 45 000 hectares à des fins de production agricole. Aussi, l'essentiel des interactions économiques se fonde sur les liens qui unissent les membres de cette confraternité. Nous avons, ici, l'exemple d'une économie matérielle florissante, dont le principal déterminant est l'économie relationnelle. Celle-ci se caractérise par l’existence d'une solidarité intra-confrérique qui permet de réaliser les opérations économiques de base en minimisant les coûts de transaction, les relations étant fondées sur la confiance et le respect de la parole donnée. Ainsi il existe, entre les membres de cette communauté, un système de transferts de fonds par compensation, lorsque ces derniers sont en voyage d'affaires, évitant ainsi les coûts du système bancaire classique, l'établissement de réseaux économiques et de solidarités, une tradition de mise à disposition d'un capital sans coût lors du démarrage d'une activité économique ainsi que des facilités de remboursement. Les commerçants mourides occupent l'essentiel du secteur de l'économie informelle du Sénégal, notamment dans le commerce, le bâtiment, le transport, le textile, la transformation, etc. Leur réussite sociale et économique s'explique par une très grande solidarité caractérisée par un idéal commun et une conviction d’appartenance à une communauté. Cette économie populaire fondée sur des valeurs socioculturelles et religieuses que partage un groupe est dynamique et permet à cette communauté de contrôler des pans entiers de l’économie dite informelle au Sénégal [6] qui emploie 60 % de la population active et représente 54,2 % du PIB. La ville de Touba, siège de la confrérie, est la deuxième ville du Sénégal de par son poids démographique et économique.
Dans l'exemple qui précède, il s'agit de préserver les fondements de cette économie relationnelle, en évitant d'y transposer les mécanismes de l'économie classique. Selon Obadia, la culture de l'économie classique peut influencer négativement l'économie relationnelle et aboutir, chez ceux qui calculent leur production relationnelle au coût minimum à la construction d'une économie de la relation négative [7]. Une articulation féconde entre économie et culture passerait par un meilleur ancrage des économies africaines dans les valeurs dynamiques de leurs sociocultures. Celui-ci ne pourrait se faire qu'en limitant la toute-puissance de l'économie; en lui assignant un respect strict de ses fonctions et de son rôle d'ordre technique explorant les savoirs et savoir-faire liés à l'allocation des ressources et à la production de biens économiques. Ainsi, en confiant la production de valeurs de significations à la culture, celle-ci devient productrice des mythes régulateurs et ordonnateurs de l'aventure sociale. La capacité à se réapproprier son futur et à inventer ses propres téléologies, à ordonner ses valeurs, à trouver un équilibre harmonieux entre les différentes dimensions de l'existence, dépendra de la capacité des cultures africaines à se concevoir comme des projets assumant le présent et l'avenir et ayant pour but de promouvoir la liberté dans toutes ses expressions [8]. Dans cette perspective, une articulation féconde entre économie et culture passerait par l'assignation de chaque ordre à la finalité pour laquelle il est le plus efficient.
__________NOTES
[1] Melville Herskovits, Economic Anthropology, Alfred A. Knopf, 1952.
[2] Les pratiques répandues des tontines, des dons et des contre-dons semblent attester ce fait.
[3] Maurice Obadia, « Economie relationnelle et économie matérielle », Les Cahiers du Sol n°9, L’Intelligence collective, 2012.
[4] Pour produire une relation digne de ce nom, des facteurs rares, limités et épuisables sont mis à contribution : énergie et information sur une période de temps définie. Ce sont les mêmes facteurs qui interviennent dans la production de choses matérielles, pour lesquelles il est nécessaire d'ajouter des matières premières et du capital. Il est cependant plus coûteux de produire une relation de bonne qualité, car elle nécessite de l’énergie, du temps et de l’information diversifiée sur une durée significative.
[5] Max Weber, L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme, Plon, 1964.
[6] Thiam El hadj Ibrahinla Sakho note que, jusque dans les années 1970, la confrérie mouride était assimilée à un mouvement théocratique agrarien du fait de sa production importante en arachide. Au début des années 1980, les mourides investissent le petit commerce, ils ont aujourd'hui dépassé le stade de la distribution du demi-gros et du gros pour atteindre un niveau industriel et entrepreneurial. Thiam El hadj lbrahima Sakho, Les Aspects du mouridisme au Sénégal, thèse de doctorat du troisième cycle en sciences politiques, université de Siegen, 2010.
[7] Une économie de la relation positive nécessite de l'énergie en quantité et en qualité, ainsi qu'une information diversifiée.
[8] Valentin Yves Mudimbé, L'Odeur du Père, Présence africaine 192
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Livre également disponible au Sénégal, à la Librairie Athéna, sise Place du souvenir Africain, Corniche ouest (Dakar) - Téléphone 33 824 48 67 (Prix 6500 FCFA).
SYNOPSIS DU LIVRE :
L’Afrique n’a personne à rattraper. Elle ne doit plus courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi. Son statut de fille aînée de l’humanité requiert d’elle de s’extraire de la compétition, de cet âge infantile où les nations se toisent pour savoir qui a accumulé le plus de richesses, de cette course effrénée et irresponsable qui met en danger les conditions sociales et naturelles de la vie.
Sa seule urgence est d’être à la hauteur de ses potentialités. Il lui faut achever sa décolonisation par une rencontre féconde avec elle-même. Dans trente-cinq ans, sa population représentera le quart de celle du globe. Elle en constituera la force vive. Un poids démographique et une vitalité qui feront pencher les équilibres sociaux, politiques, économiques et culturels de la planète. Et pour être cette force motrice, positive, il lui faut accomplir une profonde révolution culturelle avant d’accoucher de l’inédit dont elle est porteuse. Elle doit participer à bâtir une civilisation plus consciente, plus soucieuse de l’équilibre entre les différents ordres, du bien commun, de la dignité. Ce livre est un acte de foi en cette utopie active : une Afrique qui contribue à porter l’humanité à un autre palier.

mercredi 6 avril 2016

Traduction Khassida Huqal BukkaU en wolof par S. Cheikhouna Lo Ngabou


Huqal bukaa
Ci turu Yàlla jiy yëramaakoon bi di jaglewqqkoon laay tàmblee, di julli (ñaan xéwël ak mucc) ci Yonnent bi aki waa këram aki àndandowam.

Jëf ju nekk yééné ja lay jëmmal.
Sama yééné nak moo di barkeel ca sang sa ( gaayu baax ya)

1- Jooy sang si fi jògé (faatu) lu jaadu la
Ngir suuf yeek asamaan yaa ngi léén di jooy

2- Dama léén diin jooy di yaakar ci jooy yi bu ëlagéé( yawmal qiyaam) ngëramul Yàlla. Ñoom dañoo làqu dem ca neex-neex ya.

3- Ngalla man fuma jëm ñàkk naa gaayu mage doonoon ay ponkal yu xëy-xëy ne mes séén boroom woo léén yòbbu léén fu kowe.

4- Guddi yaa ngi léén di jooy( jooyi xol) weer yaa ngi léén di jooy, àndak marax ( ngoon) yeek suba yi.

5- Ay jaam la ñu woon yu daan topp Yàlla séén boroom moom it (Yàlla) mu nangul léén doon séén boroom bu léén di xëpp ay xééwël.

6- Ñoom dañoo jàppoon ne ab reggaay ci alal wala ñam wu lew buy tax ñu bàyyi séén wird ( lu baax luñu saxaloon) bokk na ci liy sabab musiba.

7- Ñoom daal bu guddi gi masaana muur ay mbalaanam (couverture) bay lëndëm këruus, ñu ne fojjet (jòg) bu gaaw ngir dundal guddi ya. (bàyyi nelaw aki caaxaan.

8- Ñoom dañoo jaayoon ay caaxaan jëndé (weccee) ko tudd Yàlla ji léén sàkk ak di ko fàttaliku, jayoon it ay nelaw jëndé ko dééyaaleek séén boroom.

9- Séén yaram ya dañu ko daan gàddaayloo tëddukaay ya, dañu daan fàtte (banneexu ci aw jigéén ñuy ) bégalé niki Laylaa aki Salmaa (turi jigééni naar).

10- Bu laylaa nee tëll (ñëw) ak taaram ba, ñoom ñu ne wërëñ (wan ko ginaaw dem) toppi séén boroom.

11- Bu ñu taxawee bay dééyaalek séén boroom, dañuy fàtte ( jigéén ña) Laylaa ak Suhdaa, te ay zikr ak ay laaya doŋŋ la ñuy wéttalikoo.

12- (Fuñu tollu ) dañuy waxtaane Yàlla ji manal boppam lépp di jariñ ñépp di kilifag ñépp (waaye) duñuy waxtaane mukk aw jigéén niki Hind ak Lubnaa.

13- Aw nit lañu woon ñu jël sééni ngànaay fexe ba not ca sééni noon, bañu ko defee dañoo mujj kawe lool bari ay teranaga.

14- Gaayooyu am na ñu ñenenti kenu yu ñu daan taxawale néégub wilaaya.

15- - Noppi (nééw ay wax) – Xiif bu yàgg (nééw ag lekk- fog (nééw ay nelaw)- beru (ñeme wéétaay) ñu daan ko teg ci (ndigal ak tàggat) di ay junj yu jògé ci ay Sëriñ.

16- Nit ñooñu séén yoon wi Murid (ku namm ci yàlla) bu ci jaare jaaree dina ko fegal lor juy jogé ca ku féttéérlu ka (Saytaane) ak gép xeetu woru.

17- Séén yoon wa moo di jublu Yàlla (ne ko dann) baña topp bànneex, àndak sësuwaay (Usul) yay dàq tiitaange.

18- Ginaaw buñu jiitalee tuub teg ko ci ragal ak yaakar, baril lool njàqare ak di di ko saxoo boole ca doyloo gu mat sëkk.

19- Dëddu lépp luy jeex (mu bañ lééna mana fàbbib, am ga du léén taxa faku, ñàkk ko du léén taxa ñanki) amug sàmmu (ragal Yàlla) saxoo wééru ci séén boroom) ak di muñ saasu nekk.

20- Di xeex ak sééni bakan, di sant ( dello yàlla njukal) di gëram Yàlla ci lépp lu mu dogal, bàyyi di geestu mbiri nit ñi;

21- Séén yoon wa amna fukki mbir yoo xam ne képp ku ca bëgga sòòbu ci pastééf warut koo ñàkk.

22- - 1-Ab jëmuwaay te mooy taxa tuki –2 ab tegtalkat ku mel ni ab sëriñ bu Yàlla ubbi.

23- -3 Ab yòbbal te mooy ragal Yàlla, - 4 ngànnaay te mooy njàpp luy dàq sobe.

24- -5 ab niitukaay(làmp) te mooy tudd Yàlla ak di ko fàttaliku, -6 waruwaay te mooy itté ju kawe.

25- -7 Aw jàkk (yat) te mooy lott (xamne kàttan sunu boroom rekka ko ame) – 8 ag laxasaay te mooy laxasaayoo Haqiqa ( mbir ma dëggantaan).

26- Bokk na ci yi waruta ñàkk -9 am ngér (fumuy jaar) te mooy Sharia na ca jaar ci buy tàmbali ba baa muy jeexal (Sax ca fawu rek).

27- -aki àndandoo te mooy ay bokk yu am itté am kollëré dëggu ci mbokkoo googu.

28- Ñoom sang yooyu dañoo tppante ci ay martaba, ku nekk ci ñoom danay fegal Murid bi lépp luy mariid ak lu koy taxa woru.

29- Ku nekk ci ñoom ab sëriñ la bu am xam-xam, sàmmu, ñenn ci ñoom dañuy yar nit di ko tàggat ci ay zikr ak ay Haal tolluwaay.

30- Am na ci ñoom ñuy yéégé nit ci ab haal, am na ci ñoom ñuy yéégé nit ci ay junj (Demostration).

31- Ku nekk ci ñoom dafay deñ-kumpa (expert) xam jàngoroy (feebabari) xol yépp, di mana fegal Murid bi lépp lu koy taxa texeedi.

32- Ku nekk ci ñoom dafay yéwén tedd ragal Yàlla tabe ( genereux) di laabiire bindééf yépp.

33- Ci ragal yàlla lay dindéé bon-boni bakan yépp, dafay làq (ame) ay xam-xam yu kawe yu bawoo fa boroomam.

34- Dafay feeñal yoonu gòòr Yàlla ya mu leer nàññ, ci boppi ñiy sàkku njub mu di léén ko sotti ba muy walangaan (Fayd) inondation- abondance .

35- Ku nekk ci ñoom dafay ame itté ju muy yéégé fawu di jëm ca Yàlla ju tedd jiy terle ci di ubbéé.

36- Dafay gis yu nëbbu ya ak bëtu xolam kem ni muy jàkkaarlook ya nekk ca ginaaw ay kiraay.

37- Bu nee tëll ak fumu man di nekk dafay ame leer gu mel ni leerug jant bi di gand (jariñ) képp kuy sàkku ag leer.

38- Dafay fàddu (réér) képp kuy mbindééf dem ca Yàlla jiy bind lépp di boroomug leer aki mbòòt yu fàddu (ruqe).

39- Dafay far xumaag ju nekk ci xol di ko gàkkal, ni ab fòòtkat di def mbub mu tilim.

40- Ñoom gaayooyu képp kuy toog ci séén wet du texeedi toskare mukk, ngir ñoom ak texe rekk la ñuy fàggul Murid yi.

41- Bépp jaamub Yàlla bu namm yàlla Murid bu dëggal ci ñoom di léén ligééyal, di léén sopp, di léén jox hadiya di na kiilu texe.

42- Xeñtu mboorum yonnet bi (topp ak di jaar fa yonnent bi tegoon ay tànkam) tax na ñu am martaba yu kawe, Yàlla na Yàlla miy joxe may yi julli ci moom.

43- Xeñtu gu ñu doon xeñtu la ku wòòr ka Yonnent bi indi, maa ngi julli ci moom saasu nekk.

44- (Xeñtu googu) tax na ñu am ci ay baax-baax loo xam ne xalima manu koo bind, aw làmmiñ itam manu koo nettali.

45- Bokk na ci baax-baax yooyu : dañuy gééju ci xam-xamu shariya ak xam-xamu haqiqa ba laa ñuy dem sax di tàggatuji.

46- Ngir képp ku jòg di tàggat wala muy jubanti te jiitalul ñaari xam-xam yooyu Shariya ak Haqiqa la muy bijj (ñoddi- xëcc) jur moo di woru ak texeedi.

47- Bokk na ci baax-baax yooyu: dañuy taxaw duñu jëf duñu wax ludul ginaaw buñu gisee lu wér lu àndak ay seede.

48- Bokk na ci baax-baax yooyu: dañuy taqoo ragal Yàlla ci waxtu wa ñuy tàmbali ak buñuy jeexal.

49- Buñuy sooga tàmbali ragal bàkkaar moo léén di jàjj (soññ) motiver, bu ñuy jeexal nak màggal màggug Yàlla gi moo léén di jàjj.

50- Bokk na ci baax-baax yooyu: dañuy not séén bakan ci àndul ak ngistal (Riyaa) ngir li bakan bari lool ay pexe te bari ay wor.

51- Dañuy jàpp ne ñoom ñoo yéés bindééf yépp, te yit dañuy jàpp ne yayoo wu ñu benn karaama.

52- Dañuy jàpp ne ñoo gëna bon ñu bon ña génn topp faasiq ya, jàpp na ñu ne sax yayoo wu ñu di am ijaaba.

53- Bokk na ci baax-baax yooyu: dañuy saxoo muñ ay musiba ak jenguk moykat ya dañu koy muñ ngir Yàlla.

54- Bu ñu masaana gis ay lor jògé ca ñooña dal ci séén kaw dañuy dldi tuub ci séénug bari ay njuumte.

55- Bokk na ci sééni baax-baax : dañuy saxoo njàqare saasu nekk, aywaay Yàlla na léén Yàlla gëram waay.

56- Bokk na ci sééni jikko yu rafet : dañoo ragal naaféq, ragal gàcce, ragal tiis yay nekk bis pénc ba.

57- Bokk na ci baax-baax yooyu: dañu daan suufeel séén bopp di (toroxlu- modestie) ngir Yàlla miy notaakoon te di séén boroom, dañu daan dëggu, dëddu àddina, di laabal ay gàkk-gàkk.

58- Bokk na ci baax-baax yooyu: dañu daan wééru fawu ci séén boroom (Rahman) moo xam dañuy ñoddi wala ñuy jiñ taxoon na jàmbatu ñu dara.

59- Xam-xam la ñu daan làmboo (sol- màndarga- apparence) lewet dëxëñ ci séén biir, daawu ñu woote lu ñu doonul, daawu ñu bañal it keneen la mu am ci ay maqama.

60- Wòòy ! ñàkk na nu sang soo xam ne séén yoon wa moo di yoonu Yonnent ba Mustafaa may ngën-ji mbindééf.

61- Yàlla mi ko yabal yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal mooki ñoñam aki sahabam li féék ña ngay làq ay àjjana.

62- Yàlla mi ko yònni yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal, na ko jox xééwal ya gëna sell te fegal nu ci ag woru.

63- Yàlla mi ko sàkk yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal, mooki ñoñam aki sahabam ya làq ay may.

64- Yàlla mi ko moom yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal, na ko jox xééwal ya gëna sell mu defal nu ci nun itam nu làq ay ubééku.

65- Yàlla mi ko wëragal yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal mooki ñoñm aki sahabam ña daan diinéwoo (saxoo) di ko topp.

66- Yàlla mi ko teral yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal, na ko jox xééwal ya gëna sell, te may nu ci ay karaama.

67- Yàlla mi ko def ab sang yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal, mooki ñoñam aki sahabam ña ñu sonnewoon (ña amoon ag defaru).

68- Yàlla mi ko def sheriif (ku tedd) yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal, na ko jox xééwal ya gëna sell, te defal nu ci wuñug ay kiiraay (kashfu).

69- Yàlla mi ko jiital yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal, mooki ñoñam xééwal gu tollook limub mbindééf yépp.

70- Yàlla mi ko yékati yàlla na ko musël te dooli ko ay xééwal, na ko jox xééwal ya gëna sell, te mu defalaale nu ci ag yékkatiku.

71- Wòòy ! nun nàkk nanu sang su dem yòbbalé ay sàq yu yéémé.

72- Yàlla ji léén woo ngir dajeek ñoom Yàlla na dolli ay xééwal yuy gëramloo Yonnentam ba mu jiital muy jawriñam ci ñaari kër yi (àddina ak àllaaxira).

73- Sunu sang ba soppe bay doomu Abdalla Yàlla jiy feg aw tiis (njaqare) yàlla na ko dolli ay xééwal.

74- Yàlla jiy saafar jépp jàngoro juy ruyaat, Yàlla na dolli xééwal Yonnent ba kañuy rammloo bu kerook bisub pang (rassemblement) ba.

75- Yàlla ji di ag njub gndikat te gindiwoon léén ba ñu tegu ca yoon wu jub xocc wa, Yàlla na dolli xééwal Yonnent bi nga xamne ngënéélam yi du jeex mukk.

76- Yàlla ji manal boppam lépp te daan fay gaaya ngënji pay, Yàlla na dolli xééwal Yonnent ba di ku ñu teral te moo di ngënji mbindééf yépp.

77- Xééwal yuy sax ba fawu Yàlla na nekk ci moom, mu àndkook i ñonam waa-këram ci saasu nekk te kenn baña des.

78- Yàlla jiy boroom asamaan yeek suuf si, Yàlla na gëram sahaba yeek sang su baax (si may jooy)