jeudi 19 février 2015

34ème édition du Magal de Porokhane: La mouridiyyah célèbre sa mère

Sokhna Mame Diarra Bousso (1833-1866) fut la troisième épouse de Mame Momar Anta Salli Mbacké et la mère de Cheikhouna Ahmadou Bamba, Khadimou Rassoul, fondateur du mouridisme.
Elle fait l’objet d’une très haute considération et d’une dévotion particulière de la part des membres de la confrérie des mourides. Une célébration annuelle – dénommée « Magal » comme le Grand Magal de Touba – lui est dédiée à Porokhane, une localité proche de Nioro du Rip dans la région de Kaolack, où elle mourut à l’âge de 33 ans. Ce pèlerinage est le seul dédié à une femme au Sénégal. Il attire chaque année des centaines de milliers de disciples, surtout des femmes, qui visitent son mausolée et plusieurs autres lieux saints. Des places rappelant la vie de Mame Diarra sur cette terre
Retour sur la vie l’oeuvre de cette femme d’exception dont l’exemplarité du parcours est toujours citée en référence, copiée par les vertueuses et par celles qui cherchent la félicité ici bas et dans l’au-delà:
Sokhna Mariama Bousso dite Mame Diarra naquit en l’an 1250 de l’Hégire (1833) de Serigne Mouhammadou Bousso et de Soxna Astou Waalo Mbacké. Elle disparut en l’an 1283 (1865). Soxna Diarra descend de par son père de Hassan, petit fils du Prophète (PSL). Sa mère Soxna Astou Waalo, qui vécut cent trente huit (138) ans, enseignait le coran. On raconte à son sujet qu’elle récitait depuis l’age de trente ans, chaque nuit, tout le saint Coran en huit (8) Rakkas
Elevée par ses deux parents, Mame Diarra restitua à dix (10) ans oralement et par écrit tout le Coran. A dix-neuf (19) ans, elle termina l’étude des sciences religieuses comme la théologie et la jurisprudence et fit, à vingt (20) ans, ses premiers pas sur le dur chemin du soufisme. Avec l’aide de DIEU, elle franchit la dernière étape symbolisée par l’âme parfaite (Nafsun kaamila).
Eduquée dans cette atmosphère de piété et de spiritualité, Soxna Mariama fit de la prière, du jeûne, des dons pieux et du travail son viatique. En tout temps et en tout lieu, elle obtempérait aux prescriptions divines, source de bénédictions et de félicité et évitait tout interdit, source d’immoralisme et de déchéance. De même, elle accomplissait consciencieusement ses devoirs conjugaux et sociaux.
Boroom Poroxaan se singularisa ainsi au sein de sa famille par sa douceur, sa gentillesse, son affabilité et sa disponibilité envers grands et petits. Le décret divin, qui est à l’origine de tout, lia cette sainte créature au grand érudit et homme de Dieu le Cadi Momar Anta Saly Mbacké. Ils eurent quatre enfants : Serigne Mame Mor Diarra, Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme et Serviteur du Prophète (P.S.L); Serigne Abiboullahi et Sokhna Khady qui disparurent dès leur jeune âge.
L’hagiographie de Serigne Mame Mor Diarra dit Boroom Saam qui priait cent (100) Rakkas la nuit, suffit comme preuve de la dimension exceptionnelle de Soxna Diarra et de son illustre fils Cheikh Ahmadou Bamba à qui il finit par faire acte d’allégeance et dont il était pourtant le frère aîné!
Certains biographes de Mame Diarra soutiennent que c’est son père Serigne Mouhammadou Bousso qui sut dans un songe que de Sokhna Diarra naîtra le Pôle de tous les temps. Il donna alors la main de sa fille au Cadi Serigne Momar Anta réputé pour sa probité morale et sa piété.
Cependant d’autres soutiennent que c’est Sokhna Anta Ndiaye Mbacké (mère de Serigne Gaawaan) qui conseilla à Serigne Momar Anta, son époux, de prendre pour deuxième épouse Sokhna Mariama Bousso eu égard à ses nombreuses qualités.
La célèbre anecdote selon laquelle elle passa une nuit entière sous la pluie attendant jusqu’aux premières lueurs de l’aube l’ordre d’abandonner le pan de clôture que son époux lui avait demandé de tenir est restée vivace dans nos esprits.
De même la majeure partie de ses contemporains certifia que Sokhna Mariama Bousso ne demandait jamais à son époux de l’argent pour la subsistance de la famille. Elle se débrouillait en cas de difficultés, selon ses propres moyens, pour assurer les repas quotidiens, parce qu’ayant l’intime conviction que de l’ampleur des sacrifices consentis, dépendront la grandeur et la bénédiction de sa progéniture. Serigne Moussa Kâ raconte qu’un jour elle est allée même jusqu’à mettre ses bracelets en gage auprès de la femme qui lui fournissait du lait caillé qu’elle s’était fait un devoir de servir quotidiennement à son époux.
Sokhna Diarra détenait par-dessus tout une force spirituelle rare chez une femme, force qui lui permit de percevoir très tôt et de taire les miracles qui se manifestaient en la personne de son fils Cheikh Ahmadou Bamba, Khadimou Rassoul. Elle fit même tout pour les cacher à son entourage et ne finit par s’en ouvrir – sur son insistance! – qu’à son oncle Tafsir Mbacké Ndoumbé qui avait perçu chez son jeune neveu des signes et des dons exceptionnels.
Le surnom de Diâriyatul Lâhi (Voisine de DIEU) qui donnera le diminutif Mame Diarra que lui valurent ses nombreuses qualités spirituelles et humaines est attribué à juste titre à cette vertueuse créature qui vécut et se complut, sa vie durant, dans l’entretien de relations conviviales et chaleureuses avec tout son entourage.
Assurément, Sokhna Diarra mérite tous les égards et les hommages que lui rendirent hommes et femmes de plusieurs races et ethnies de tous horizons et surtout ceux des poètes comme Serigne Moussa Kâ et Serigne Mbaye Diakhaté. Le premier lui lance cet éloge: » Tu étais l’épouse modèle quand les autres étaient source de soucis. O championne, tu triomphas dans l’arène où exultaient les fils des différentes épouses dites vertueuses. C’est pourquoi leurs fils se font domestiques alors que le tien se tient, lui, sur un piédestal ». Sur la même lancée, Serigne Moussa renchérit : « Tu fis ce que nul ne fit ni ne put. C’est pourquoi nul n’aura après toi une telle récompense, O Mame Diarra ».
Quiconque se rend dans sa ville de Porokhane, où elle repose, avec sa grande mosquée, son imposant mausolée et son Magal annuel uniques pour une femme dans l’Islam et son institut islamique qui accueille des centaines de jeunes filles toutes homonymes de la sainte mère de Serigne Touba, se rendra à l’évidence. C’est l’occasion de rendre hommage au regretté Serigne Moustapha Bassirou Mbacké dont les réalisations immenses à Porokhane connurent leur consécration avec l’édification d’une résidence Mame Diarra qui abrite plusieurs appartements qui portent les noms de la famille de Cheikhoul Khadim.
Serigne Mbaye Diakhaté, quant à lui, s’écria: » Tu n’étais point usurière et tu n’étais point source de conflits. Tu ne disais que la vérité et tu t’y astreignais. Permets-moi, Bousso, que je te tire la révérence ».

mercredi 18 février 2015

À Dakar, les mourides bâtissent une mosquée au format XXL [Source: lemonde.fr]


La mosquée Massalikoul Djinane, à Dakar en septembre 2014. Proche d’une gare routière et d’un marché qui déborde dans les rues environnantes, Colobane est un quartier populaire et animé de Dakar. À proximité d’un immeuble du Parti socialiste de Sénégal (membre de la coalition du président Macky Sall), des palissades de tôle laissent entrevoir un immense chantier : la confrérie musulmane des mourides – la deuxième plus importante du Sénégal après celle des tidjanes – a entrepris de construire « la plus grande mosquée d’Afrique de l’Ouest », sur un terrain sablonneux de 6 hectares. Il a été donné par l’Etat du Sénégal, officiellement laïque. À ceux qui y verraient un paradoxe, un porte-parole mouride a résumé la situation en 2012, lorsque les travaux ont débuté : « Le mouridisme et l’Etat sénégalais sont comme les deux cornes d’un bœuf : elles ne se rencontrent pas mais sont inséparables. » 

Pour franchir la palissade, les hommes doivent être revêtus d’un boubou ; les femmes sont priées de cacher leur chevelure sous un foulard et leur pantalon sous une longue jupe, quitte à les emprunter moyennant pourboire. Une fois la porte poussée, un gigantesque ensemble de voûtes surmontées de trois coupoles se dessine au loin, sous des échafaudages. L’ambition mouride se mesure au nombre de minarets : ils sont cinq, soit deux de moins seulement que ceux de la mosquée sacrée de La Mecque. Le plus haut culmine à 78 mètres (11 mètres de plus que le seul et unique minaret de la grande mosquée de la médina de Dakar), les autres à 45 mètres.

« Ces minarets ont été réalisés par une entreprise suisse spécialisée en coffrage glissant, une technique utilisée pour la première fois au Sénégal. Il a fallu trois semaines de travail, nuit et jour, pour les terminer », indique l’ingénieure en génie civil Marianne Tall, l’une des trois seules femmes du chantier, où s’activent 250 ouvriers, quasiment tous sénégalais. « Auparavant, ajoute à ses côtés le chef de chantier Abdou Khadre Fall, il a fallu stabiliser les fondations à 22 mètres de profondeur et enlever des tonnes de sable. »

Les chemins du paradis

Dans cette mosquée baptisée Massalikoul Djinane (Les chemins du paradis), quelque 10 000 fidèles pourront venir prier en même temps : 7 000 hommes dans la grande salle et 3 000 femmes dans l’espace voisin plus réduit, assure Abdou Khadre Fall. Sans compter les 20 000 autres fidèles que pourra accueillir l’esplanade lors des grandes fêtes religieuses.
« Plus qu’une mosquée, ce sera un complexe », rectifie Babacar Mbaye, l’un des responsables des mourides de Dakar. Il comprendra à terme un institut d’études islamiques équipé notamment d’une salle de conférence de 2 200 places ainsi qu’une vaste résidence, où le calife général des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, pourra recevoir ses invités.
Basé à Touba, la « capitale » des mourides située à près de 200 kilomètres à l’est de Dakar, le calife s’était plaint, un an plus tôt, de la lenteur des travaux, lors d’une visite du chantier. Tout le monde a alors mis les bouchées doubles. « Le gros œuvre de la mosquée est presque terminé », assure le chef de chantier. Les menuiseries et boiseries seront confiées à des Marocains, les céramiques à des Turques, les marbres à des Italiens et les éclairages à des Allemands. Pour une inauguration prévue fin 2015.

Un financement sénégalais

Dans un bâtiment proche de l’entrée du chantier, Balla Gning, ex-conducteur d’engins à la retraite, reçoit les donateurs venus de partout. Versement minimum : 5 000 francs CFA (7,60 euros). Selon les dernières estimations, le complexe devrait coûter 22 milliards de francs CFA, soit 30 millions d’euros, dont un tiers versé par le calife général.
Sur le chantier, le record des dons perçus en une journée est de 200 000 euros (le 25 mars 2014, lors de la journée portes ouvertes du chantier), en comptant l’argent collecté sur le marché et dans les rues. Tous les responsables assurent que le financement sera sénégalais et non pas étranger. Les temps changent : la construction de la grande mosquée de la médina de Dakar, inaugurée en 1964 et fréquentée actuellement par toutes les confréries, avait été payée par le roi du Maroc.
« Le fondateur du mouridisme, l’érudit sénégalais Ahmadou Bamba Mbacké [ou Cheikh Amadou Bamba], mort en 1927, avait dit que quiconque contribue à la construction d’une mosquée dans ce pays ira au paradis », explique le sociologue Kaly Niang.

Les marabouts

Il décrit une confrérie très hiérarchisée, où les ordres (ndiguel) du calife, relayés par les marabouts, sont exécutés sans contestation, où les valeurs mises en avant sont celles de l’effort, de l’ordre, de la discipline et surtout du travail, sacralisé. La devise est : « Travaille comme si tu ne devais jamais mourir et prie comme si tu devais mourir demain. »
Si le Sénégal est aujourd’hui l’un des pays africains où l’économie informelle est la plus développée – et constitue de ce fait une concurrence déloyale au secteur privé qui paye ses taxes -, c’est en bonne partie aux mourides qu’elle le doit, rois et maîtres dans les transports, les taxis, l’agriculture ou les babioles.
Avec le soutien indéfectible de la diaspora mouride implantée partout, jusqu’en Chine, et regroupée en « dahiras » qui rivalisent aussi de dons pour la nouvelle mosquée.

Résistance pacifique à la colonisation

La confrérie, qui a bâti au départ sa fortune sur l’arachide, principale exportation sénégalaise, n’a pas oublié que son fondateur, Cheikh Amadou Bamba, a incarné une résistance pacifique à la politique d’acculturation du colonialisme français.
Aujourd’hui, selon les estimations du président Macky Sall, un quart des enfants sénégalais, dont la majorité parle le wolof, fréquentent une école coranique où ils n’apprennent que l’arabe à travers le Coran, et où trop de marabouts les contraignent à la mendicité.
« Le référentiel a changé à partir de la fin des années 1980, constate le sociologue Kaly Niang. Le modèle de réussite n’est plus forcément de passer par l’école publique en français et les études. Les premiers milliardaires en francs CFA, quasiment analphabètes, sont des mourides partis de rien, ou de la vente de quelques poulets. »

« Rempart contre les intégrismes »

L’Etat sénégalais s’accommode de cette économie parallèle. Pour le président Macky Sall, les confréries, parce qu’elles pratiquent un islam soufi modéré, constituent « un rempart contre les intégrismes ». « Nous nous battons de toutes nos forces pour que cet islam modéré soit préservé, en parfaite cohabitation avec les minorités catholique et animiste », ajoute-t-il.
Moins nombreux que les tidjanes, les mourides forment cependant la confrérie la plus puissante du Sénégal, avec ses quatre millions de disciples revendiqués, soit un quart de la population du pays. Aucun élu, président ou pas, ne peut ignorer ses voix.
Martine Jacot

mardi 10 février 2015

Que cache le projet de loi sur la réforme des « Daaras » ?[ par Mamadou Bamba Ndiaye]

Le Gouvernement du Sénégal, en la personne de M. « Serigne » Mbaye Thiam, Ministre de l’Education nationale, sillonne les foyers religieux pour leur faire avaler la couleuvre de ce qui appelé : « Le Projet de Statut des Daaras » !Il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’une réforme visant à transformer les Daaras en officine propres à fabriquer des Sénégalais « tarés », coupés de leurs racines islamiques et sevrés du breuvage immunisant du saint Coran… 

Sous le prétexte de vouloir combattre la mendicité et contrôler les sources de financement des « Daaras »,pourtant laissés pour compte et exclus du système éducatif national, le gouvernement que dirige « Mouhamed Boune Abdallah » Dione initie une réforme à la Jules Ferry, c’est-à-dire, une réforme qui déboucherait sur école sans Dieu !

A l’évidence, les « Daaras » ont existé au Sénégal bien avant l’école française. Aux 19 ème et 20 ème siècles, le colonisateur français, gênés par la recrudescence des « Daaras », s’est engagé dans une entreprise diabolique visant à faire disparaître systématiquement ce type d’enseignement islamique. Des dizaines de maîtres coraniques furent ainsi froidement abattus à Malem Hodar, sous le fallacieux prétexte que ces derniers tentaient « une révolte des marabouts » !

D’autres chefs religieux ont subi le même sort, dans le cadre du plan de liquidation programmée des « Daaras », prélude à la mission d’assimilation et d’intégration des autorités coloniales. Le 22 juin 1857, le Gouverneur général de l’AOF(Afrique occidentale française), Louis Faidherbe prit une décret dont l’objectif inavoué n’était rien d’autre que d’affaiblir l’enseignement arabo-islamique en faveur de l’enseignement du français. Cet décret stipulait que tout prétendant à l’enseignement du Saint Coran devait satisfaire les conditions suivantes : -Adresser une demande d’autorisation au Gouverneur général ; -Etre natif de Saint Louis ou y avoir résidé pendant au moins 7 ans ; -Fournir une attestation de bonne vie et mœurs ; - S’engager à envoyer au cours du soir français, ses « taalibés », âgés de 21 ans au plus. Une simple comparaison des objectifs poursuivis, nous permet de comprendre que le projet de loi du Président Macky Sall ressemble, comme deux gouttes d’eau, à la fameuse loi de 1857, inspirée par le Gouverneur Général colonial, Louis Faidherbe ! Les deux textes législatifs ont pour dénominateur commun : l’introduction obligatoire de l’enseignement du français dans les « Daaras »…

Par ailleurs, le Projet de loi du Président Macky Sall remet le contrôle pédagogique des « Daaras » entre les mains de l’Inspection académique, qui, elle-même, relève de la tutelle du Ministère de l’Education nationale. Le Fameux Conseil Consultatif des Daaras(C.C.D.)est managé par un Secrétariat exécutif, désigné par le Ministère de l’Education nationale, alors que sa composition reste largement dominée par les structures de l’Etat. Des motivations suspectes.

Dans l’exposé des motifs du projet de loi sur le Statut des « Daaras », le gouvernement décline sans ambages ses objectifs et motivations au travers cette réforme : -Lutter contre la mendicité des « taalibés » par des lois et des décrets ; -Contrôler les sources de financement privé des « Daaras » ; -Laïciser progressivement les « Daaras », via l’introduction obligatoire des programmes de l’école laïque.

Dans le Projet de loi concocté par le gouvernement, aucun des objectifs ou moyens dégagés pour les atteindre, ne cadrent avec les buts qui président à l’érection des « Daaras » par nos valeureux ancêtres. En outre, la mendicité, qui n’est pas l’apanage des « taalibés » dans notre société, ne pourrait être combattue par l’adoption de simples textes législatifs…Elle découle de conditions socioéconomiques, marquées par un appauvrissement honteux des couches les plus vulnérables de la société, lesquelles sont aggravées par la démission quasi-totale de l’Etat face à ses obligations régaliennes de prise en charge des préoccupations primaires des pauvres populations ! Pour éradiquer le phénomène de la mendicité, il faudrait enclencher un élan de solidarité et de partage à large échelle et actionnant des leviers islamiques, tels que le Waqf et la Zakat. Curieusement, à ce niveau, le gouvernement du Sénégal ne cesse de trainer les pieds, en dépit des énormes efforts financiers consentis en sa faveur, par des institutions internationales, comme la Banque islamique de Développement, qui visait à donner à notre pays le statut de « pays pilote »notamment dans la sous- région d’Afrique de l’Ouest. 

A l’instar de la Fondation de l’imam Khomeini(Imdad), qui a fait ses preuves en République islamique d’Iran, un projet de création d’une fondation nationale d’appui aux Daaras avait été initié au Sénégal depuis 2011, mais ce projet fut, semble-t-il, emporté par la vague Beige-marron de « ruptures », qui a fini d’envoyer aux oubliettes le fameux principe de la continuité de l’Etat… Le Ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, disait l’autre jour à l’endroit de la famille omarienne et aux Autorités religieuses de Médina Gounass que l’Etat a adopté dans l’élaboration du Projet de loi pour la modernisation des « Daaras » une démarche participative ! Comme si le Ministre Serigne Mbaye Thiam feignait d’oublier qu’une telle approche aurait commencé par impliquer les principaux concernés, dès la phase d’identification des besoins, en passant par la recherche commune des solutions pour, en fin, aboutir à l’élaboration du projet. Or, dans le cas d’espèce, le gouvernement a conçu son projet en solo, pour ne pas dire en catimini, avant de le soumettre, de manière précipitée, à quelques familles religieuses, en vue de recueillir leur bénédiction, sous les projecteurs de la télé. C’est là, une démarche très politicienne, qui tend à masquer la face hideuse d’un projet de loi qui ne diffère en rien de la fameuse loi de Jules Ferry…

Si le gouvernement manifeste la volonté de lutter contre le terrorisme par le contrôle des sources de financement des « Daaras », cela signifierait qu’il adopte dans ce domaine, les mêmes méthodes que les gouvernements occidentaux qui considèrent que les « Daaras »sont les terreaux naturels du terrorisme. S’il est vrai que notre pays vient d’abriter, en novembre 2014, « le meilleur » sommet de la francophonie, cela ne devrait pour autant signifier que l’argent du contribuable sénégalais devrait être, prioritairement utilisé pour la promotion de l’enseignement du français, au détriment d’autres langues plus importantes pour le Sénégalais lamda, telles que la langue arabe ou les langues nationales. Ceci, au moment où des pays africains, comme le Rwanda et le Gabon optent résolument pour l’intensification de l’enseignement de l’anglais au détriment de la langue de l’ancien colonisateur, qu’est le français. Dans ce projet de loi pour la modernisation des « Daaras », le gouvernement ne dégage clairement aucun moyen financier pour appuyer ces structures d’enseignement du Saint Coran, il se réfugie plutôt derrière des terminologies aussi vagues que «les Daaras peuvent bénéficier… » ! En vérité, une volonté politique sincère d’appuyer les « Daaras »aurait commencé par dégager des mesures d’accompagnement concrètes, via la mise en place d’un fonds, permettant de mener à bien une politique efficiente de promotion des « Daaras ». 

Le PSE n’a pas démarré avec des textes législatifs, mais il a été fondé sur un plan clairement élaboré, où des objectifs ont été définis ainsi que des moyens colossaux pour les atteindre. La réorganisation effective des « Daaras » passerait nécessairement par cette voie. Dans une telle démarche, l’on ne saurait occulter, l’implication des homme de l’art, autrement dit, les Serignes Daaras, en amont comme en aval, du processus. En définitive, ce projet de loi est aussi dangereux que le fameux projet de loi du 23 juin 2011, lorsque l’ancien président Abdoulaye Wade a voulu introduire dans notre loi fondamentale, des modifications constitutionnelles majeures, sans avoir recueilli, auparavant, l’assentiment du peuple sénégalais. Encore une fois, le gouvernement est invité à ne jamais déposer ce projet de loi, au cas contraire, le peuple et ses députés seront obligés à prendre leur responsabilité devant Dieu et devant l’histoire… A bon entendeur Salut !

Mamadou Bamba Ndiaye
Ancien Ministre des Affaires religieuses

lundi 9 février 2015

Lettre de Serigne Touba aux femmes musulmanes (Jawâbu Sokhna Penda Diop)

Ces importantes recommandations ont été adressées par Cheikh Ahmadou Bamba à une de ses disciples du nom de Sokhna Penda Diop, femme d’un de ses oncles paternels de surcroît. Dans cette missive fort célèbre, connue sous le titre de « Jawâbu Sokhna Penda Diop », le Cheikh enjoint à cette disciple, et par delà elle, à toutes les femmes mourides et à toutes les musulmanes, ceci :

1. Je te recommande de pratiquer la patience et de persévérer dans la Crainte de ton Seigneur, en public et en privé ; ainsi obtiendras tu le Pardon de Dieu

2. Repens-toi constamment en Dieu et persévère à toujours faire le bien ; ne te détourne donc jamais vers autre chose que la droiture

3. Sois toujours humble et modeste, agis toujours dans la discrétion et évite d’élever ta voix en parlant ; ainsi obtiendras-tu la Satisfaction Divine

4. Durant le restant de tes jours, ne te dirige plus jamais vers une quelconque chose dont le caractère licite en Islam n’est point évident

5. Abstiens-toi strictement de tomber dans la médisance et l’orgueil ; persévère à cultiver le silence et la patience

6. Evite le mensonge, l’ostentation de même que le penchant pour la célébrité et les honneurs, garde-toi également de tomber dans l’autosatisfaction ou la haine envers tes semblables

7. Persiste toujours dans la sincérité et la pureté de culte, persévère à toujours assister et à secourir tes prochains ; ainsi accéderas-tu aux Faveurs de Dieu

8. Ne conçois jamais l’idée d’adorer ton Seigneur tout en refusant de te conformer aux recommandations de ton époux qui craint Dieu

9. Car, pour une femme, le Combat sur la Voie de Dieu consiste à se conformer aux directives de son mari

10. Ainsi, à chaque fois qu’un époux se montre satisfait du comportement de sa femme, le Seigneur se montrera également Satisfait de celle-ci et lui accordera des Faveurs et des Dons

11. Mais à chaque fois qu’un époux sera mécontent de l’attitude de sa femme, que celle-ci sache que jamais son Seigneur ne l’agréera

12. Sache ainsi que toute œuvre accomplie pour une autre raison que la Face exclusive Dieu est totalement vaine et sans valeur

13. Sache enfin que nul ne pourra se sauver du Châtiment Divin à l’Au-delà, s’il ne parvient à s’abstenir de quatre péchés graves que sont : le mensonge, l’orgueil, l’avarice et le préjugé négatif systématique [envers le Créateur et ses créatures]

Adoration de Dieu et ferveur religieuse, les marques de l’œuvre de Mame Diarra Bousso

L'adoration de Dieu, le dévouement à son mari et une fervente pratique de sa religion, l'islam, ont marqué la vie de Mame Diarra Bousso (1833-1865), dont l’œuvre sera célébrée samedi à Porokhane, dans le département de Nioro (Centre). 

Sokhna Mariama Bousso, plus connue sous le nom de Mame Diarra, est originaire d’une famille d’illustres lettrés imbus de valeurs islamiques, les Mboussobé, dont le fief se trouve dans le Nord du Sénégal. Sayidatunâ Mariama Bousso, de son vrai nom, a très tôt suivi "la voie des anciens" et "sa dévotion sans faille lui valut le nom de Jâratul- Lâh, c’est-à-dire "la voisine de Dieu", en arabe.

Selon une note bibliographique reçue de la coordination des "dahira" (associations de fidèles) mourides, Mame Diara Bousso est née en 1833 de Serigne Mouhammadou Bousso et de SoKhna Astou Waalo Mbacké. Elle meurt en 1865, à l’âge de 32 ans. Une courte vie, à l’opposé de celle de sa mère, qui est créditée d’une longévité de 138 ans.

Selon la même source, très au fait de l’histoire du mouridisme, Mame Diara est, par son père, une descendante de Hassan, un petit-fils du prophète Mohamed. Sa mère enseignait le Coran, qu’elle récitait depuis l'âge de 30 ans, chaque nuit.

Elevée par ses deux parents, Mame Diarra restitue tout le Coran, oralement et par écrit, à l’âge de 10 ans. La religieuse termine, à 19 ans, l'étude des sciences religieuses, comme la théologie et la jurisprudence. A 20 ans, elle fait ses premiers pas sur le dur chemin du soufisme.

"Les intenses activités cultuelles auxquelles elle s’adonnait régulièrement, en tant que serviteur en quête de l’agrément de son Seigneur, n’entravaient nullement son devoir de femme, dans l’accomplissement des travaux domestiques", écrit Mor Daga Sylla, coordonnateur des ''dahira'' mourides.

Chez Serigne Mbacké Mor, son mari, "elle allait chercher régulièrement de l’eau au puits. Et chaque fois qu’elle rentrait du puits avec une bassine d’eau, les nombreux disciples de Serigne Mbacké Mor en buvaient tout le contenu, avant même qu’elle ne ramena une autre bassine", écrit encore M. Sylla.

Le coordonnateur des "dahira" mourides rapporte des anecdotes liées à la vie de Mame Diara.

"Un jour, Serigne Mbacké Mor lui demanda de l’eau pour faire ses ablutions. Elle saisit une bassine et se précipita vers le puits, où elle ne trouva aucun moyen de tirer l’eau. Pressée de rendre service à son époux, elle se jeta dans le puits. Les secouristes venus la repêcher la trouvèrent non seulement indemne, mais avec une bassine remplie d’eau entre les mains", affirme M. Sylla, reprenant une anecdote très populaire dans l’historiographie mouride.

"Un autre jour, ne trouvant pas de bois mort pour la préparation du petit-déjeuner de Serigne Mbacké Mor, Mame Diarra se résolut à briser sa malle en bois, laquelle contenait ses habits, et l’utilisa comme bois de chauffe", raconte ce responsable de la communauté mouride.

En matière d’éducation, Mame Diarra aimait raconter à ses enfants la vie des "hommes de Dieu", dont les compagnons du prophète Mohamed. C’est ainsi que, imprégné des valeurs islamiques apprises de sa mère, "Cheikh Ahmadou Bamba s’appliquait ses conseils et imitait les ascètes, en se retirant dans la brousse, pour ses pratiques cultuelles".

"Certes, la durée de sa vie sur terre est courte (32 ans), mais son œuvre est immense […]. Mame Diarra Bousso est sans nul doute le premier serviteur" de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), son fils, futur fondateur du mouridisme, une confrérie musulmane inspirée du soufisme. Mame Diarra est surnommée la "mère du mouridisme".

A Porokhane, dans la région de Kaolack (Centre), où elle a vécu avec son mari, est organisée chaque année une fête dédiée à son sa œuvre, sous l’égide des responsables de la communauté mouride. La prochaine édition du "Magal" de Porokhane est prévue samedi.

Cet évènement dédié à la mère de Cheikh Ahmadou Bamba a été célébré pour la première fois en 1951.

Porokhane abrite un centre d'enseignement islamique, dont sont pensionnaires des jeunes filles portant toutes le nom de Mame Diarra Bousso. 

Source: aps.sn

Le Magal de Porokhane: historique et sens d'une célébration

A notre connaissance, Sokhna Diarra est la seule femme dans l’histoire de l’Islam à bénéficier d’une Ziarra (Magal) et d’une telle aura. Cette ziarra croît d’année en année en ampleur, en importance et en nombre de pèlerins.



Il est peut-être bon de signaler que, contrairement à tous les autres Magal qui commémorent un événement relatif à la vie de la communauté, celui de Porokhane ne correspond à aucune circonstance. Il n’a pour but que de rendre hommage à la Sainte Mère du Maître Vénéré Khadimou Rassoul. Ainsi, quand tous les autres Magal ont lieu à une date fixe de l’année, déterminée en fonction du calendrier lunaire, celui de Porokhane peut avoir lieu à n’importe quel moment de l’année. La détermination de la date à laquelle il se tient est du ressort de la famille de Serigne Bassirou MBACKE, évidemment avec l’aval du Khalife Général des Mourides.

D’ailleurs, nous tenons d’une voix autorisée, Serigne Bassirou MBACKE Ibn Serigne Moustapha Bassirou, plus connu sous le surnom de Serigne Bass Porokhane la relation de l’historique de cette grande ziarra, assortie d’une intéressante description des lieux.

Le Mausolée de Mame Diarra est le centre de gravité de Porokhane dont il fait d’ailleurs la renommée.
L’illustre sainte y fut inhumée vers 1866. Le village était retombé dans l’oubli après la mort de Maba Diakhouen 1867 : tous les guerriers et chefs religieux qui avaient participé à sa Djihad avaient regagné leur terre d’origine et Mame Mor Anta Sally, père du fondateur du mouridisme que Maba avait installé à Porokhane avec sa famille, était retourné au Cayor avec Lat Dior.

Parmi les rares personnes qui étaient restées sur le terroir, il y avait un certain Cagny, d’éthnie ouolof. Chaque nuit, une lumière lointaine lui apparaissait à l’Ouest de sa maison. Quand en 1912, Cheikh Ahmadou BAMBA revint de sa déportation en Mauritanie, Cagny se rendit auprès de lui à Diourbel pour s’en ouvrir à lui de ce phénomène. Le Cheikh lui fit, ainsi qu’à ses compagnons de voyage, une description de tous les objets qui matérialisaient la tombe de Sokhna Diarra.

Aussitôt celle-ci localisée, sur la base des indications fournies par le Cheikh, Cagny n’eut plus ses visions. Par la suite, Cheikh Ahmadou BAMBA dépêcha son fils, le savantissime Serigne Bassirou sur les lieux. La tombe fut entourée de piquets en bois et, chaque année, Serigne Bassirou revint s’y recueillir.
Après le rappel à Dieu du Cheikh, une dizaine de ses talibés habitant le Saloum demanda à Serigne Bassirou l’autorisation d’organiser un Magal (commémoration) à Porokhane. C’était le point de départ d’une manifestation annuelle qui allait connaître la fantastique ampleur que nous observons aujourd’hui.
Serigne Bassirou fit construire une concession dans le village et, en 1952, il y dirigea personnellement son premier magal.

Lorsqu’en 1966 Serigne Bassirou disparut, son fils aîné Serigne Moustapha Bassirou prit le relais. Il donna une nouvelle impulsion au Magal de Porokhane. Il commença par réorganiser le village. Ensuite il fit reconstruire le mausolée, d’abord en 1971 et une seconde fois en 1983 (c’est l’édifice tel que nous le connaissons aujourd’hui.) Déjà en 1970 il y avait fait construire une résidence. C’est en 1983 que fut érigée la majestueuse mosquée qui jouxte le Mausolée.

Rappelé à Dieu en Septembre 2007, ce grand exploiteur agricole et fervent érudit de l’Islam a été succédé au Khalifat par Serigne Mountaga Bachir MBACKE.

Mame Diarra Bousso : La Sainteté au Féminin [par Cheikh Amadou Bamba Seye]

Sokhna Maryama Bousso, plus communément appelée Mame Diarra, naquit en 1250H (correspondant à l’an 1833 suivant le calendrier grégorien) à Mbousôbé dans le Jolof, au Sénégal. Ses ancêtres eurent en effet quitté Golleré, leur localité d’origine dans le Fouta. Mame Diarra fut la fille du très pieux Serigne Mouhamadou BOUSSO et de la très vertueuse Sokhna Asta Wâlo MBACKE. Serigne Mouhamadou BOUSSO, de par son côté paternel, fut un descendant de Sayyidina Hassan, petit-fils direct du Prophète (PSL), d’où le statut chérifien des Mbousobe. Quant à Sokhna Asta Wâlo, elle fut la fille de Serigne Ahmadou Sokhna BOUSSO, fils du grand homme de Dieu Mame Maharam MBACKE; celui-ci fut le père de Serigne Mame Balla, lequel fut le père de Serigne Mame Mor Anta Sally ; celui-ci est le père du très vénéré Cheikh Ahmadou Bamba. 

Quelle noble ascendance !Mame Diarra apprit le Coran (qu’elle écrivit de mémoire plusieurs fois) auprès de sa mère Sokhna Asta Wâlo ; celle-ci fut un professeur émérite en matière d’enseignement coranique et des sciences religieuses (théologie, jurisprudence, soufisme, exégèse du Coran…) auxquelles elle initia sa fille ; on raconte, de source sure, qu’à voir cette grande pédagogue à l’oeuvre, on eût dit qu’elle était un homme tant son engagement au service de son sacerdoce et son souci de la pudeur vestimentaire étaient élevés à un degré tel qu’elle portait des habits qui ressemblaient aux jellabas. Mame Asta Wâlo s’était résolue à réciter nuitamment l’intégralité du Saint-Coran dans ses prières surérogatoires. Cette figure charismatique, qui aura vécu plus de 130 ans, fut à l’origine de la formation sociale et spirituelle de Mame Diarra.

Boroom Porokhane, comme aime-t-on à la nommer si affectueusement, s’acquittait toujours de ses prières canoniques à l’heure et renouvelait toujours ses ablutions avant chacune d’elles ; elle se livrait également, depuis sa tendre enfance, à des prières surérogatoires et à des jeûnes méritoires ; elle récitait très souvent le recueil de prières sur le Prophète (PSL) intitule Dalâ-ilul Khayrât. Cette âme charitable était également connue pour ses aumônes fréquents et sa constante sollicitude envers les démunis ; sa piété, sa sainteté, sa générosité, sa serviabilité, sa convivialité et son affabilité étaient légendaires, qualités qui lui valurent le surnom sublime de Jâratul Lâhi i.e la Voisine de Dieu. Sa petite fille Sokhna Amy MBACKE exalte ces qualités morales et spirituelles dans son célèbre poème panégyrique composé en wolof en ces termes :« ô la sainte, l’adoratrice infatigable de Dieu suivant la Tradition prophétique ; par Sa grâce, tu as joui de Sa Reconnaissance exaltée à travers tout le pays, ô Voisine de Dieu ! Belle créature aux belles qualités morales, expression achevée de la dignité, océan de générosité qui charrie ses bienfaits sans discernement aucun, ô Voisine de Dieu » !

Sokhna Diarra eut quatre enfants, tous exceptionnels : Serigne Mame Mor Sokhna dit Boroom Saam, le fils aîné qui priait cent rakkas chaque nuit, Cheikh Ahmadou Bamba, figure universelle et Miracle intemporel, Serigne Habîboullah et Sokhna Fâty MBACKE qui disparurent durant leur enfance. L’avènement de Serigne Touba constitue indubitablement la preuve et la consécration de la dimension spirituelle de Mame Diarra. Comme le dit si bien un poète wolof qui louait les qualités de Sokhna BOUSSO, « son oeuvre a produit Mame Mor Diarra et l’intention qui la sous-tendait lui gratifia de Cheikh Ahmadou Bamba ». Celui-ci, à la suite d’une causerie de sa sainte mère sur la dévotion des hommes de Dieu disparus qui veillaient leurs nuits par des Prières, se mit aussitôt à la pratique en se livrant à des prières nocturnes, alors qu’il n’avait même pas atteint l’âge descolarité ! En cela, le futur Serviteur du Prophète ressemblait à Sayyidouna Mouhammad (PSL) dont Bouşayri dit : « très jeune, il s’était habitué aux actes de dévotion et se livrait aux retraites spirituelles ; quel bel apanage des Elus de Dieu ! »

Tout bien considéré, Serigne Touba est un voeu exaucé pour Sokhna Diarra ; le Coran nous enseigne d’ailleurs que « quant à ceux qui auront cru et oeuvré pour le bien, Dieu leur rétribuera à leur juste mesure et leur décernera un Surcroît de Sa Grâce» (Coran S 4, V 172). Ce verset qui se trouve dans la sourate dédiée aux femmes nous renseigne par ailleurs sur la récompense divine qui ne fait pas de différence entre l’homme et la femme; en effet, l’égalité de traitement en matière d’oeuvre pie est consacrée par ce verset : «Les musulmans et musulmanes, les croyants et croyantes, les hommes obéissants et les femmes obéissantes, les hommes sincères dans leur Foi et les femmes sincères dans leur Foi, les hommes endurants et les femmes endurantes, leshommes pieux et les femmes pieuses, ceux et celles qui pratiquent la charité, ceux et celles qui observent le jeûne , les gardiens et les gardiennes de leur chasteté, ceux et celles qui invoquent souvent le Nom du Seigneur, à tous et à toutes Dieu a accordé Sa Miséricorde et réservé une magnifique récompense.(S33 V 35).

Il convient de souligner que l’adoration de Dieu pour une femme ne se limite pas uniquement à s’acquitter de ses actes de dévotion ; en effet, s’acquitter de ses devoirs conjugaux tous azimuts participe également de ces actes ; dans ses « conseils à Penda DIOP », Cheikhoul Khadîm met en garde la femme musulmane : « Ne te livre point àl’adoration de Dieu tout en désobéissant à ton époux […] Sache que la Guerre Sainte d’une femme consiste incontestablement à obtempérer aux ordres de son époux ». Evoquer la fameuse épisode de la palissade pour corréler ces maximes du Cheikh avec l’attitude soumise de Boroom Porokhane serait purement une lapalissade.Mame Diarra, de par son exemplarité à tous égards, est l’héritière de Sayyidatouna Amina (sainte mère du Prophète [PSL], de Sayyidatouna Asiya (épouse du Pharaon), de Sayyidatouna Fatima (fille du Prophète [PSL] et de Sayyidatouna Maryama ou Marie (la mère de Jésus et l’homonyme de Mame Diarra); du reste, la ressemblance spirituelle entre ces deux Maryama est frappante : leur sainteté et piété uniques, leurs qualitésspirituelles exceptionnelles, leur fils prodige…

Dans le Coran, Maryama est exaltée en ces termes : « [Rappelle-toi] quand les Anges dirent : "Ô Maryam! En vérité, Dieu t'a choisie, t’a purifiée et t’a préférée à toutes les femmes de l’univers” (S3 V 42). Dans son poème dédié à Sayyidatouna Maryama (la Sainte-Marie), Cheikh Ahmadou Bamba, lui dit, entre autres : « certes, tu es comblée de bienfaits incommensurables, ô reine des femmes vertueuses ; Maryama, tu as assurémentdépassé auprès de Dieu les femmes pieuses.[…] J’espère, à travers ce poème, un Agrément qui éternisera ta Proximité avec Dieu » En tout état de cause, cette ode serait bien taillée sur mesure pour Sokhna Diarra-la-Voisine-de-Dieu.

La proximité de Sokhna Maryama Bousso avec le Tout-Puissant lui permit de réaliser des miracles dont le plus célèbre est sans conteste cette prouesse qui nous est relatée par le 3e khalif général des mourides l’honorable Serigne Abdou Ahad MBACKE : lorsque le Cheikh [Serigne Touba] fut précipité dans un puits profond, les angesnommés « Mala-ul a’lâ » et ceux dits « Muqarrabûn » vinrent à son secours pour l’en extirper ; et le cheikh de leur poser la question de savoir s’ils agissaient sur ordre divin ; leur réponse étant négative, le cheikh déclina leur offre ; sur ces entrefaites, un individu le prit par ses épaules et l’affranchit du gouffre en lui disant : « va poursuivre ta mission » ! Se retournant alors, Serigne Touba réalisa que c’était Sokhna Diarra qui était à l’originede cette délivrance.

Sokhna Amy, la poétesse de Boroom Porokhane, pouvait alors s’écrier à juste titre : « Tu fis ce que nul ne fit ; tu acquis ce que nul ne put acquérir ; tu réalisas ce dont nul n’est capable, ô Voisine de Dieu !». La vie de Mame Diarra qui n’aura duré que trente trois (33) ans nonobstant son oeuvre titanesque, doit faire école chez la gent féminine musulmane en général et mouride en particulier ; comme le disait le 5e khalif de Serigne Touba, l’honorable Serigne Saliou, l’incapacité d’accomplir une chose ne doit pas être un motif d’abandon ; on doit plutôt s’évertuer à imiter les gens de Dieu à la mesure de la force dont chacun(e) dispose. En effet, la femme est un pilier fondamental dans la société. En sa double qualité d’épouse et de mère, elle joue un rôle décisif dans la marche et le progrès de la nation ; par conséquent, elle doit prendre conscience que sa progéniture sera ce qu’elle en fera ; de par la manière dont elle assumera ses responsabilités éducatives, sociales, morales,spirituelles, temporelles vis-à-vis de ses enfants, elle contribuera positivement ou négativement, consciemment ou inconsciemment, à l’émergence d’une certaine jeunesse.

Chères sœurs dans la Foi musulmane, gardez-vous donc de vous laisser berner par ces gens qui vous font miroiter des vocables creux et galvaudés comme la parité, l’égalité, alors qu’ils sont souvent ceux-là même qui sont les plus prompts, toute honte bue, à se servir de vous dans le cadre des défilés de mode, des publicités, de l’exercice infamant du mannequinat…, autant de gangrènes sociaux qui dégradent les moeurs et ternissent votre image et votre personnalité rehaussées par la religion islamique.

Le Magal de Porokhane fut institué en 1951 par son illustre petit-fils Cheikh Mouhammadou Bachir Mbacké (fils et biographe de Cheikh Ahmadou Bamba). Celui-ci en effet lui avait intimé l’ordre d’aller s’installer à Porokhane afin de symboliquement tenir compagnie à sa vertueuse Mère esseulée dans ce coin du Saloum. Serigne Bassirous’exécuta et, de par son courage, sa fidélité aux injonctions du Cheikh, œuvra inlassablement au rayonnement de cette localité qui est aujourd’hui devenue un temple du savoir et un lieu de dévotion qui dispose de toutes les infrastructures modernes. Quiconque se rend à la cité religieuse de Porokhane se rendra à l’évidence queSokhna Diarra fut indubitablement un modèle achevé de sainteté au féminin ; elle est la seule femme dans l’histoire de l’humanité à avoir à la fois sa propre ville, une Grande mosquée, un imposant mausolée (qui est visité par des millions de gens par an), un Magal annuel (qui draine des centaines de milliers de gens), une résidence Mame Diarra qui abrite des dizaines d’appartements qui servent de résidence aux différentes familles de Serigne Touba à l’occasion du Magal et un complexe islamique multifonctionnel (quiaccueille des centaines de jeunes filles, toutes ses homonymes) !

C'est le lieu de rendre hommage à un preux chevalier du Mouridisme en l’occurrence Serigne Moustapha Ibn Serigne Bassirou Mbacké, eu égard aux nombreuses réalisations susmentionnées qui sont à son actif. En outre, Serigne Moustapha a créé une fondation dédiée à Sokhna Diarra qui sert de bailleur de fond au complexe islamique et autres activités connexes. L’oeuvre titanesque de Serigne Moustapha est aujourd’hui pérennisée par Serigne Mountaqa Mbacké (actuel khalif de Serigne Mouhammadou Bachir) dont l’engagement et le dévouement pour la Voie mouride est un secret de polichinelle. Il faut rappeler que Sokhna Diarra était venue à Porokhane, en compagnie de Serigne Mame Mor Anta Sally qui, à l’instar de beaucoup de ses coreligionnaires, répondait à l’appel du jihādiste Maba Diakhou Bâ ; celui-ci en effet avait comme dessein de préserver et de promouvoir la religion islamique qui faisait alors l’objet de plusieurs agressions des colonisateurs français et des aristocrates locaux.

Au terme d’une existence si courte mais ô combien riche, la sainte mère du fondateur du mouridisme fut rappelée à son Seigneur dans la cité de Porokhane en 1865 ou 1866 durant cette émigration spirituelle exclusivement mue par la volonté de servir l’Islam ( hijra fii sabiilillāh): « Et quiconque émigre pour servir la Cause de Dieu trouvera sur terre maints refuges et vivra à l’aise. Et quiconque sort de sa demeure, émigrant dans le but de servir la Cause de Dieu et de Son Messager et que la mort vient surprendre, la Récompense de Dieu lui est acquise; Dieu est, en effet, le Clément et le Tout-Miséricordieux. (Coran, S 4 V 99).
Puisse Dieu agréer toutes les oeuvres de Sokhna Mame Diarra BOUSSO, cette sainteté exaltée à la cité de Porokhane et nous gratifier de son aura spirituel par considération pour son éminentissime fils, le Serviteur Eternel du Prophète(PSL).

Cheikh Amadou Bamba Seye, professeur d’anglais, Fulbrighter aux USA.
Email:khadimulfadlu@hotmail.fr

APERÇU SUR LA VIE ET L’ŒUVRE DE SOKHNA DIARRA BOUSSO

I- QUI EST SOKHNA DIARRA 

A - Généalogie


De son vrai nom Mariama Bousso, elle nous est parvenue en 1833 à Golléré, petite localité du Fouta.
Fille de Mouhamed Bousso, fils de Hammad, fils de Aliou Bousso, elle descend d’une lignée dont l’origine chérifienne attestée remonte jusqu’à l’Imam Hassan fils de Ali, fils de Abu Talib (Que Dieu l’honore).
De cette ascendance, elle a hérité d’une piété tellement pure, qu’elle a acquis le surnom de Jâratul-Lâhi, c’est-à-dire la Voisine de Dieu. A sa vénérée mère Sokhna Asta Wallo, elle doit une très solide formation dans les Sciences Religieuses (Législation islamique, Théologie, Politesse légale, etc.) et une profonde maîtrise de la pratique du Soufisme, science que la plupart des musulmans de la sous région ignoraient à l’époque.

B - Education et formation religieuse

De son ascendance aussi bien paternelle que maternelle, Sokhna Diarra a hérité d’une forte tradition d’érudition en Sciences Coraniques, et d’une profonde piété. Sous la férule de sa vénérable mère Soxna Asta Wallo, elle a achevé à 14 ans son premier Muçhaf (rédaction de mémoire du Saint-Coran). Sa vie n’a pas été longue, (seulement 33 ans). Pourtant, elle est créditée d’une production de plus de 40 exemplaires du Livre Sacré, écrits de sa main, car elle était "passée maître" dans l’art de la calligraphie.
Dans le sillage de la tradition familiale, elle s’est, elle-même appliquée à perpétuer les pratiques méritoires comme la vivification des foyers de formation religieuse, la mémorisation du Coran, l’enseignement des sciences religieuses et la pratique du soufisme. Ainsi, elle est arrivée à une maîtrise parfaite de la Théologie, de la Jurisprudence et du Taçawuuf.

Ici, une parenthèse s’impose :
nous savons que, lorsque Dieu parle des hommes, il faut donner à ce vocable son sens générique qui désigne l’espèce, et évoque donc aussi bien les hommes que les femmes. Rappelons en effet, que les mêmes devoirs et obligations sont également opposables aussi bien aux hommes qu’aux femmes, auxquels Dieu promet les mêmes récompenses et agréments ou inversement les mêmes punitions pour les mêmes actes, sans discrimination aucune. Cependant, c’est Dieu lui-même qui, dans Ses desseins insondables, a placé l’homme au-dessus de la femme. La conséquence est que, quel que soit son âge, une femme est toujours sous tutelle, (soit de ses parents, soit de son époux) et que, l’agrément de Dieu ne lui est acquis que par le médium de cet époux dont Dieu lui ordonne de rechercher l’agrément préalable.

En dehors de cette disposition, aucune autre distinction n’existe entre homme et femme. D’ailleurs, nous l’avons dit plus haut, Dieu, dans Ses promesses comme dans Ses mises en garde, dans Ses recommandations comme dans Ses interdits, parle , le plus souvent, à la fois aux hommes et aux femmes (Mûminîna wal Mûminâti, Muslimîna wal Mouslimâti, etc.).

En parfaite croyante, profondément pénétrée de ses devoirs envers Dieu, et entièrement soumise à Sa volonté, Sokhna Diarra cultivait la résolution de vivre, bien avant de rejoindre le domicile conjugal vis-à-vis de son futur époux, qui qu’il puisse être, en parfaite conformité avec l’esprit du Saint Coran.

II- APOLOGIE DES VERTUS EXEMPLAIRES DE SOKHNA DIARRA 

A - Sa Piété

Il est donc établi que la pratique religieuse ne saurait être agréée si elle n’est pas assise sur un savoir bien maîtrisé. D’ailleurs, Cheikh Ahmadou BAMBA a dit :
"Celui qui, ayant acquis le savoir, ne s’emploie pas à conformer ses comportements et conduites à ses connaissances, est comparable à un âne qui ploie sous le faix d’un lourd chargement de livres savants ( et qui, bien entendu, ne saurait profiter de tant de sciences") (Tazawuddu-sh-Shubban Vers 585).
Puisqu’il en est ainsi, nous disons que Sokhna Diarra, elle, est le parfait exemple d’une piété incommensurable fécondée par une connaissance insondable des Sciences Religieuses.
Jamais de sa vie, elle n’a manqué une prière. Mieux, elle n’a jamais accompli une prière sans la faire précéder d’ablutions scrupuleusement exécutées. De même, chacune de ses prières, soigneusement accomplie à l’instant requis et dans l’orthodoxie la plus pure, est invariablement conclue par une séance de wird.
En dehors du mois béni de Ramadan, elle s’adonnait souvent à la pratique du jeûne surérogatoire ou méritoire.
Alors qu’habituellement, les femmes se distinguent par le papotage ou le commérage, Sokhna Diarra, pendant qu’elle s’occupait des travaux domestiques ou dans ses va et vient entre le puits et la maison,  récitait entièrement le Dalà-ilul-Khayrâti de l’Imam Jazûli ( un célébre receuil de prières sur le Prophète, Paix et Salut sur Lui.).
D’ailleurs, il est connu qu’elle consacrait le plus clair de son temps à la lecture ou à la récitation du Coran, sinon, elle formulait des prières en faveur du Prophète (çalâtu cala-n- Nabî).
Elle ne manquait jamais à son devoir de solidarité sociale à travers les aumônes qu’elle distribuait généreusement, sans ostentation ni mépris pour le récipiendaire. C’est par cette constance dans l’adoration de Dieu qu’elle a acquis le titre envié de Jâratul-Lâhi (la Voisine de Dieu).

B - La quête de l’agrément de Dieu par le service rendu à son Maître Serigne Mbacké Mor

Il est de tradition qu’au moment de rejoindre le domicile conjugal, une jeune mariée se voit prodiguer des conseils et recommandations de bonne conduite méritoire afin de réussir sa vie de ménage, et surtout d’acquérir les faveurs de Dieu par le médium du service rendu à l’époux qu’elle va retrouver.
Lorsque vint le tour de Sokhna Diarra, elle a écouté patiemment, poliment tous ces discours que dans son for intérieur elle considérait comme très en deçà de ses propres résolutions. Alors, cherchant, à son habitude, l’inspiration divine dans les Saintes Ecritures, elle ouvrit son Coran qu’elle avait toujours à portée de main. Elle tomba sur le verset attestant que Muhammad (PSL) est le dernier des Envoyés.
Sa résolution fut aussitôt prise. Par ses actes méritoires auprès de cet époux que Dieu lui a choisi, elle allait entreprendre de gagner en grâces si élevées que, n’eût été cette parole divine qui mettait fin à la liste des Envoyés, elle aurait compté, à coup sûr, l’un d’entre eux parmi sa progéniture. Mais qu’à cela ne tienne : l’un de ses enfants au moins, aura au service du Meilleur des Hommes (P.S.L.), un renom si immense que, partout où l’on glorifiera la primauté de Seydina Muhammad (P.S.L.) parmi les autres Envoyés et la pertinence supérieure de la Mission de cet Elu (P.S.L.), l’on attestera de même sa prééminence parmi les Serviteurs de ce Messager Ultime (P.S.L.).

Ainsi, Sokhna Diarra, uniquement soucieuse de se conformer en toute chose aux recommandations de DIEU, allait entreprendre (résolution prise, au demeurant, bien avant son mariage), de se dévouer corps et âme à son époux, uniquement pour gagner l’agrément du Créateur. Et, sans rien attendre en retour, elle a toujours accompli son devoir fait de respect scrupuleux et de soumission totale à la volonté de cet époux.
Par exemple, faute d’avoir reçu un contre ordre de Serigne Mbacké Mor (son époux), il lui est arrivé de passer une nuit entière sous la tornade, agrippée à un pan de clôture alors que celui-là même qui lui avait ordonné de procéder ainsi était, depuis longtemps, allé exécuter ses adorations nocturnes dans sa chambre en l’oubliant sur place.

Une autre fois, plutôt que de déroger à l’ordre d’apporter de l’eau que lui avait donné son époux, elle a préféré se jeter dans le puits, avec la ferme intention de se servir directement à la nappe pour satisfaire son maître. La raison, c’est qu’ elle n’avait pas trouvé de corde sur place pour tirer le précieux liquide. Cet épisode, si retentissant, est demeuré gravé dans la mémoire collective des croyants de ce pays. Il a été, par la suite, chanté, magnifié par tous les exégètes du mouridisme qui s’en sont servi comme base argumentaire pour instruire nos consœurs sur leurs devoirs vis à vis de leurs époux.

C’est dans la bonne humeur, et sans préjudice pour tous ses devoirs de civilité à l’égard des parents et hôtes de son époux, qu ’elle s’occupait elle-même de ses travaux domestiques et de l’entretien de son foyer. Quand on connaît l’environnement hostile de Porokhane à l’époque, avec la sécheresse et la chaleur qui caractérisent cette partie du Sénégal, on peut mesurer combien étaient durs les travaux accomplis dans ces conditions. Pourtant, Sokhna Diarra ne s’est jamais plainte, n’a jamais rechigné à la tâche, pour la seule gloire de DIEU et de son Prophète (Paix et Salut sur Lui.).

C - L’exemplarité dans les relations sociales

Sokhna Diarra a acquis la réputation d’une femme très sensible aux maux d’autrui et, selon les circonstances, elle savait moduler ses interventions, toujours dans un sens utile à ceux qui en bénéficiaient :
- couvertures aux personnes âgées en période de froid,
- eau fraîche à profusion en période de chaleur, etc.
comme le chante Cheikh Samba Diarra Mbaye.

Elle s’est évertuée à créer un climat de sérénité et de paix dans la famille de son époux. Elle savait trouver le moyen de créer une parfaite entente avec ses co-épouses. Une exquise convivialité et un profond respect ont toujours été la base de ses rapports avec les parents et les hôtes de son époux. Quant aux voisins, ils ont, de tout temps, eu à se féliciter de sa gentillesse inégalable, de la grande fiabilité de ses conseils, et de sa serviabilité jamais prise en défaut. Jamais elle n’a ménagé son secours aux nécessiteux qui s’en ouvraient à elle à propos de leurs problèmes.

Ce qui est impotrant à souligner c’est que Sokhna Diarra savait donner. C’est à dire que, jamais l’ostentation dans le geste de donner n’a, de sa part, entaché ses actes ni attenté à la sensibilité ou à l’honneur de ceux qui ont eu à bénéficier de ses largesses. Et, ceux qui ont eu à se confier à elle pour un conseil, sont assurés d’une discrétion aussi totale que celle d’un sépulcre.

D - Son rôle d’éducatrice

"Minanul Bâqil Qadîm"( Les Bienfaits de l’Eternel ) de Serigne Mouhammadou Bassirou Mbacké nous apprend que, malgré le lourd fardeau des travaux domestiques et le service de son époux, Sokhna Diarra savait trouver le temps de s’occuper de l’éducation et de la formation de ses enfants. Elle aimait leur raconter l’histoire des saints et des pieux anciens, afin que leur vie leur serve d’exemple, de référence. Ses méthodes pédagogiques ont eu un tel succès que pour en témoigner, évoquons, tel qu’il est décrit, un des sites qu’on peut visiter, lors d’une ziarra, à Porokhane.

Aujourd’hui encore on trouve le reste de l’arbre sous lequel, à douze ans, Serigne TOUBA, le fondateur du Mouridisme, se retirait déjà seul avec sa tablette de Coran. C’est là, qu’à cet âge, il se réfugiait, chapelet en main pour s’entraîner à la méditation et à la retraite spirituelle, sur le modèle des vertueux anciens de l’histoire de l’ISLAM ? dont sa Sainte Mère lui racontait l’épopée. C’était vers 1864.

D’ailleurs, sur les qualités pédagogiques et la pertinence des méthodes d’éducation de Sokhna Diarra, on peut se faire une opinion mieux argumentée en se reportant aux écrits de Serigne Mbaye Diakhaté et de Serigne Moussa Kâ, qui sont des poètes en langues wolof, et qui ont chacun fait l’apologie des vertus de Jâratul -Lâh.

Source: htcom.sn

mardi 3 février 2015

VIDÉOS > Visite de Serigne Abdou Karim MBacké Falilou à Dakar. Regardez!

La Visite de Serigne Abdou Karim MBacké Falilou à Dakar Chez Serigne Touba Séne, Vice Président de la Fédération Makarimal Akhlaq.